"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mercredi 29 avril 2020

Lecture






« On supporte tout ça parce que ce n’est pas arrivé d’un seul coup, mais à doses homéopathiques, mois après mois, année après année. En fait, la catastrophe est lente, Agnès, terriblement lente. C’est une fin du monde au ralenti. »

Jérôme Leroy, Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruine. (1001 nuits - 2007)








mardi 28 avril 2020

Bihorel / Béziers, de l'intérêt particulier à l'intérêt général





lire la vidéo


Il y a d'un coté, les maires qui reçoivent en pleine épidémie les promoteurs immobiliers dans le clair obscur de leurs domiciles pour discuter affaires et se retrouvent à poil dans la rue, sans même un masque pour se cacher la face ou dissimuler tout autre partie du corps...

Et de l'autre coté, il y a les maires soucieux de l'intérêt général, de la santé et de la sécurité de leurs concitoyens qui sont au service des autres, n'attendent pas que tout vienne de l'état et qui se bougent.

D'un coté l'intérêt particulier, de l'autre l'intérêt général.

D'un coté Bihorel, de l'autre Béziers


C.Dragasès

à Bihorel, on a tellement confiance en l'action de "nos" élus et en la qualité des masques "grand public" qui devraient peut-être un jour nous être distribués que l'on préfère prendre les devants.



à l'attention de notre petit marquis : où sont les masques ?








dimanche 26 avril 2020

La fable du “monde d’après” par Barbara Lefebvre





Quand ceux qui ont organisé et administré le système nous annoncent que le monde d’après Covid 19 sera différent, on peut en douter : les dirigeants du monde globalisé n’ont aucun intérêt au changement. Explications de Barbara Lefebvre. 

En dépit des invocations prononcées par nos élites dirigeantes, pour certaines avec une contrition surjouée d’autres avec une morgue sans limite, nous sommes nombreux à penser que le « jour (ou monde) d’après » ressemblera furieusement à celui d’avant. Non pas car nous sommes d’affreux misanthropes, d’abominables pessimistes, des esprits négatifs habités par les « passions tristes », mais parce que nous n’avons pas attendu la crise sanitaire du Covid 19 pour comprendre que les crises ne conduisent jamais à aucun réel changement dans le monde du progressisme post-moderne. Sa roue infernale où sont enfermés les citoyens-souris de laboratoire ne doit jamais cesser de tourner dans le même sens, c’est cela le monde merveilleux de la fin de l’histoire. Mais puisque nous sommes dans un de ces régimes pluralistes démocratiques habilités à donner des leçons à la Terre entière, il faut en temps de crise tenir le discours du changement car les citoyens-souris ont parfois des crises de conscience et exigent que leurs dirigeants donnent un sens à leur petit manège. Plus la crise paraît grave, plus nos élites prennent des mines graves et débitent des formules définitives pour nous convaincre qu’il faudra recommencer à faire tourner la roue au plus fort de ses capacités pour rattraper l’argent perdu.


Il est des indices qui ne trompent pas pour prévoir que, dans la France post-Covid19, le postulat « plus ça change, plus c’est la même chose » sera à nouveau vérifié. Citons-en deux parmi d’autres. Jacques Attali et son « économie positive » (comme la « pensée positive » ou la « pédagogie positive » mais ici c’est pour ouvrir les chakras des salles de marché) a son mot à dire pour penser le monde d’après. En effet, le conseiller des princes faiseur de roitelets, du haut de sa compréhension unique du monde répète ces derniers jours qu’il avait tout prévu, tout annoncé et qu’on ne l’avait pas assez écouté. Le Nostradamus des dérives de la mondialisation est-il bien placé pour asséner aujourd’hui ses prophéties, lui qui fut un des grands promoteurs en France de la globalisation et du déracinement, de l’abolition des frontières à la destruction de la souveraineté nationale ? A bien l’écouter dérouler ses arguments, on comprend qu’il a une solution : pour corriger la mondialisation, il faut plus de mondialisation mais « positive » cette fois-ci ! Autre indice plus clair encore : le retour de l’ermite Dominique Strauss-Kahn. A écouter certains membres de la macronie véritablement subjugués par son article paru il y a quelques jours dans Politique Internationale, nous aurions là un texte d’une profondeur intellectuelle sans égale. Las, lorsqu’on a terminé la longue dissertation – qui mériterait certes un 18/20 à l’ENA - intitulée humblement L’être, l’avoir et le pouvoir dans la crise, on se dit que c’est décidément tout un art d’enfoncer les portes ouvertes.


Quand ceux qui ont organisé, administré le système, nous annoncent que le monde d’après Covid 19 sera différent, on peut en douter si on se souvient du monde post 11-09 ou du monde post-crise de 2008. Ceux qui dirigent le système du monde globalisé n’ont aucun intérêt au changement ; d’ailleurs ni Poutine, ni Trump, ni Xi Jinping, ni Merkel ne parlent du « monde d’après », ils ont au moins la sincérité de renouveler leur confiance dans ce système, quand d’autres poseurs font semblant de le  critiquer pour espérer apaiser une opinion publique chauffée à blanc par leur gestion de crise. En France, nous n’étions même pas encore confinés depuis vingt-quatre heure que notre président annonçait tout à la fois la guerre et la reconstruction, le monde d’avant et le monde d’après ! L’unité dans le sang et les larmes d’une part, l’Union nationale des bouches cousues d’autre part. Jusqu’ici on le voit le système a fait bloc, il se maintient en dépit non pas des erreurs - qui peuvent toujours se pardonner - mais des mensonges proférés qui ont conduit à des mesures absurdes, dont le confinement général aura été l’apogée. On nous a ainsi présenté le confinement de la population non infectée comme une fatalité : « tout le monde le fait, donc on doit le faire », tel des moutons de Panurge, on nous imposa d’écarter toute autre option inspirée des stratégies de pays ayant choisi de ne pas se confiner de façon globale.


Faute d’humilité, de prévoyance et de stratégie, nos dirigeants ont été incapables, jusqu’à ce jour, de protéger les Français en leur fournissant les moyens d’être dépistés, isolés dans les conditions adéquates, traités et protégés par le port de masques efficaces. Sans même évoquer le sort d’une indignité absolue qui a frappé nos anciens dans les EHPAD qu’on a privés dans les dernières années de leur existence des contacts affectifs et sociaux dont ils ont plus que tout un besoin vital. Était-il si difficile d’organiser des visites familiales sécurisées du point de vue sanitaire dans un pays qui se dit développé et humaniste ? D’autant que la contagion a eu finalement lieu via les soignants, eux-mêmes peu accompagnés sanitairement dans leur travail jusqu’à début avril ? Le souvenir de nos anciens qui sont morts ces dernières semaines dans la plus profonde solitude, sans tenir la main de leur proche, hantera-t-il les consciences des sachants et autres technocrates qui ont inspiré à nos dirigeants une aussi cruelle décision ?


Et pourtant, malgré tous ces scandales accumulés en trois mois, les Français continueront de supporter les mêmes dirigeants. Non pas parce qu’ils leur font confiance, les apprécient ou les plébiscitent mais parce que les Français n’ont plus d’énergie, plus d’aspiration à la liberté. Ils sont nombreux à vouloir exercer leur droit de circuler librement pour rejoindre la galerie commerciale et ses biens « Made in China » où tuer le temps. Si individuellement la colère est puissante, collectivement les Français sont las. Ils se sont laissé asservir depuis des décennies dans la langueur d’une fausse paix civile et surtout par les vertus anesthésiantes de la société de consommation et son abondance futile. L’enseignement niveleur d’une pauvreté culturelle effarante qui leur a été dispensé au fil des décennies, a été fort utile pour les priver de tout libre arbitre, tout en les encourageant à l’indignation, cette sur-émotion de l’instant qui finit en cul-de-sac politique. Des générations de citoyens ont ainsi été formatées pour consentir au fonctionnement du système de la démocratie post-nationale et post-moderne. Pourquoi auraient-ils soudain collectivement la volonté que cela change ? Une majorité de citoyens a en outre assimilé que toute remise en question du système sera dénoncée comme une menace mortelle, un affront à la « démocratie et aux valeurs qui nous animent », un terrifiant saut dans l’inconnu. Qui peut avoir envie d’être ostracisé par un système qui se dit au service du Bien et du progrès infini ?


Bernanos après la guerre avait analysé « l’envahissement de la civilisation par les machines », il perçut comment le monde des techniciens allait se servir de la démocratie pour asservir l’humain : « le mot de démocratie c’est probablement le mot le plus prostitué de toutes les langues. Dans presque tous les pays, la démocratie n’est-elle pas d’abord et avant tout une dictature économique ? » écrivait-il. Pourquoi le système accepterait-il aujourd’hui de changer à cause d’un virus moins létal qu’Ebola, quand il ne s’est pas remis en cause ni par l’usage de l’arme atomique, ni par le terrorisme de masse, ni par la destruction minutieuse des paysages naturels et la surexploitation du monde animal, ni par les injustices économiques, ni par l’ensauvagement sociétal ?


La question soulevée par la promesse du changement n’est pas celle de la crédibilité de la parole publique – ce sujet est réglé depuis longtemps en France où la défiance citoyenne ne fait que s’accroître depuis le referendum de 2005 – mais du type de changement dont on parle. Là où la classe politico-médiatique dirigeante voit des difficultés que « davantage du même système » pourraient surmonter, nous sommes nombreux à voir des problèmes que seule l’instauration d’un autre système pourra régler. Quand la représentation de la réalité est organisée par la parole publique et docilement relayée par les grands médias, le changement ne peut avoir lieu qu’à l’intérieur du système lui-même. On va considérer qu’en y faisant deux ou trois modifications importantes de rouages, le changement est opéré, pourtant la structure du système reste la même, or c’est elle qui dysfonctionne dans la démocratie postmoderne supranationale que nous subissons et qui a corrompu profondément et définitivement la Vème République.


« Plus de la même chose » signifie renforcer le problème en pensant que c’est la solution la plus rationnelle : l’Union Européenne détruit l’avenir des peuples souverains, il faut plus d’Europe ; la mondialisation détruit la diversité des civilisations pour créer un homme-nomade asservi à la loi de la libre concurrence, il faut plus de mondialisation « positive » ; le système de santé publique meurt sous l’effet des réformes décidées par des technocrates non élus, il faut plus de réorganisation et de regroupement hospitaliers, etc. Ces solutions de changement n’en sont pas puisqu’elles reconduisent le même mécanisme systémique. Pour que les choses changent vraiment, il faut en général modifier le système : lorsque vous êtes immobile et que vous décidez de vous mettre en mouvement vous êtes contraint d’avancer hors du champ de l’immobilité pour entrer dans celui du mouvement qui est un champ opposé. Pour qu’une personne immobile se déplace, il ne viendrait à personne de lui conseiller de rester encore plus immobile ! C’est pourtant ce que nous disent de façon implicite nos dirigeants avec cette fable du « monde d’après ». Ecoutez-les attentivement : aucun des paradigmes structurants du système globalisé néolibéral n’est remis en question, ce ne sont que les atours du système qu’on proposera de modifier à coups de grands débats, de comités citoyens, de consultations numériques. On fera bavarder les citoyens, on gardera une ou deux idées inoffensives, mais jamais il ne s’agira de sortir du cadre de référence qui fait tenir le système.


Il y a une part d’obstination insupportable à ne pas vouloir une remise en cause démocratique du système postmoderne de l’Etat nounou-picsou (l’Etat-providence a besoin pour survivre d’une prédation fiscale sur les classes moyennes et des petites et moyennes entreprises toujours plus forte) et son attitude infantilisante à l’égard des citoyens. Il ne s’agit pas de conduire un changement de système pour élaborer un projet utopique dont l’histoire nous a montré qu’il se termine souvent en monstruosités. Il s’agit de refonder les bases de la civilisation à laquelle nous voulons appartenir. Ce n’est pas rien, en effet. Il faudra pour cela beaucoup plus de courage que celui dont on devra s’armer pour prendre le métro le 11 mai avec un masque en tissu mal façonné…


Les problèmes que nous affrontons depuis des décennies ne sont pas seulement politiques, économiques ou sociaux ils sont d’abord rattachés à une incompréhension sur le type d’humanité que nous voulons incarner. Le consensus semble aujourd’hui acquis que la civilisation globalisée est une anomalie, qu’elle est prédatrice et, au fond, inhumaine. Ce n’est pas seulement parce que les « grandes idéologies » se sont effondrées depuis le XIXème siècle (idéologies religieuses et politiques) que nous nous sentons perdus et que nous avons été soumis à la pensée unique du Grand marché de la concurrence généralisée. C’est parce que le système post-démocratique au service exclusif de l’idolâtrie économique nous a individuellement convaincus que le collectif recelait trop de danger. Pourtant, lui seul est le terreau de notre reconquête de la liberté. Quand ce ne sont pas « les heures sombres » des uns ou des autres que l’on convoque pour coudre les bouches, ce sont « les buchers de l’Inquisition » numérique et sa bêtise crasse que les pouvoirs publics laissent flamber pour faire contre-feu tel un pompier-pyromane.


Le « monde d’aujourd’hui » n’a aucun intérêt au changement, tant au niveau des individus pris dans de lucratives interactions relationnelles de carrière auxquelles ils ne sont pas prêts à renoncer pour l’intérêt général (et encore moins national !), qu’au niveau des structures institutionnelles dont la lourdeur et la rigidité garantissent la solidité et l’inefficacité comme l’a montré cette crise sanitaire, fort banale au regard de la Grande histoire. Le « monde d’après » ne pourra advenir que par un changement de système profond qui devra être institutionnel mais aussi philosophique, et qui remettra l’économique à sa juste place : au service de l’humain, de son environnement culturel et naturel ! Seul un mouvement partant du bas, du plus profond de l’âme française, et conduit par des esprits intrépides qui n’ont peur ni des paradoxes ni des contre-pieds, peut parvenir à changer le système en le remplaçant par un autre. Mais il s’agit d’abord, et ce n’est pas la moindre des difficultés, de faire renaître collectivement et unitairement ce refus de l’asservissement qui a toujours été en France à la naissance des grandes ruptures. Il est temps, en effet, pour nous de répondre à la question que posait déjà Bernanos en 1946 : « la liberté, pour quoi faire ? ».  


Barbara Lefebvre - Valeurs Actuelles - 25 avril 2020






 

samedi 25 avril 2020

Samedi soir (avec le dernier des Bevilacqua)








Ciseleur de son, la mélancolie a perdu l'un de ses derniers maîtres









Sur le petit carnet noir


Un article du Canard Enchainé de mercredi dernier. Peu de médias ont relayé l'information. Les journalistes d'investigations, s'il en reste, sont aux abonnés absents. 

Ce papier révèle une pièce de plus à porter au passif des gouvernements et des élus qui par leurs actions et lâcheté depuis dix ans ont contribué à la débâcle en cours. Ils devront répondre de leurs fautes en mémoire de toutes les victimes.

Mes chers Compatriotes, nous y veillerons.

C.Dragasès







samedi 18 avril 2020

Samedi soir ( avec Pascal )












Retour sur une mésaventure






Je dois dire que je serais déjà passé à autre chose, si le maire lui-même ne s'était pas autant répandu dans la presse et sur les réseaux sociaux en délivrant moult détails sur ce qu'il appelle son "agression" et que je qualifierai personnellement d'une discussion ayant mal tournée.
J'ajouterai que j'aurais fait preuve de plus d'empathie à son égard, si l'altercation n'avait pas eu lieu avec un promoteur immobilier. En pleine épidémie, alors que les Bihorellais attendent des masques, le maire s'occupe de programme immobilier. Quel sens des priorités !

Oui, mes chers Compatriotes, il s'agit bien d'une discussion qui a mal tourné. On se demande ce que faisait un promoteur immobilier convié par le maire en son domicile privé, et en violation des règles de confinement ?
La mairie serait-elle trop petite ? Pas assez d'espace peut-être ? Le maire n'a pas internet dans son bureau ? La discussion ne pouvait-elle pas se dérouler en visioconférence, par Skype ou Whatsapp, avec échanges préalables des documents en PDF ?  Quels aspects du dossier nécessitaient une telle intimité pour être évoqués ?

Le maire en a fait beaucoup, comme s'il voulait détourner notre attention de l'essentiel. Je comprends qu'il ait eu une sacrée frousse, mais bon il connaissait son interlocuteur, un promoteur, pas un Bastien-Thiry et l'arme brandie, un pistolet à billes, rien de comparable à une 12 - 7 ou à une Sten MK 2.
Si ce jour là, la rue Saint Denis à Bihorel avait des allures de rue du quai, nous n'étions pas au Petit Clamart en août 1962.

Depuis des lustres, mes chers Compatriotes, les rubriques de faits divers et les chroniques judiciaires des journaux sont remplies de rencontres "confidentielles" entre élus et promoteurs immobiliers qui ont mal tourné.

Affaire à suivre...

C.Dragasès 







mercredi 15 avril 2020

A Poil !






Toute ressemblance avec...







Macron & l’hôpital de Falaise


Macron & l’hôpital de Falaise

Comme près de 37 millions de Français, j’ai regardé la prestation de ce qui nous sert de président de la République. Ce fut tellement insupportable d’enfumage que j’avais décidé de ne rien écrire…

Et puis, le lendemain matin, sur une radio locale normande, Tou'Caen, j’ai entendu ce message ahurissant qui n’aura pas obtenu la même audience: l’hôpital de Falaise, dans le Calvados, appelait à ce que les auditeurs renvoient des masques usagés afin de pouvoir les recycler puisque, là comme partout ailleurs en France, le personnel hospitalier en manque alors qu’il est exposé au virus mortel.

Voilà: d’un côté, un président content de lui jusqu’à l’explosion narcissique; de l’autre, des soignants qui demandent à ce qu’on envoie le contenu des poubelles dans lesquelles se trouveraient des masques ayant déjà servi afin de pouvoir les recycler…

Tout est dit.

Michel Onfray - 14 avril 2020







 

mardi 14 avril 2020

Bihorel : du vent dans la rue du quai



capture d'écran site 76Actu


Mes chers Compatriotes, c'est avec stupeur et indignation, selon la formule consacrée (si, si) que nous avons appris la mésaventure arrivée ce jour à Monsieur le Maire de Bihorel Pascal Houbron. 

C'est avec la plus grande fermeté, toujours selon la formule consacrée (si, si), que nous condamnons les faits et nous souhaitons à notre petit marquis un prompt rétablissement d'autant plus qu'à l'heure où s'est déroulée sa mésaventure, il soufflait à Bihorel un fort vent glacial de nord-est dans la rue du quai.

Et le dicton populaire ne veut-il pas qu'un rhume attrapé par " là " dure cent ans ?

C.Dragasès


pour plus d'informations 

https://actu.fr/normandie/bihorel_76095/menace-pistolet-billes-maire-bihorel-force-sortir-nu-dans-rue_32996621.html 

https://actu.fr/normandie/bihorel_76095/le-maire-bihorel-agresse-ma-oblige-me-deshabiller-me-prendre-photo_33000792.html










lundi 13 avril 2020

Le dire et le faire, par Régis Debray





Me faisant part de l’angoisse montante de ses patients, notamment les plus âgés, un ami médecin me dit : « L’inflation de la communication, c’est peut-être un progrès, mais cela perturbe les certitudes. » On ne peut mieux résumer l’impression que donne ce tourbillon de propos plus ou moins autorisés qui fait perdre la tête, et le sens des choses. C’est l’inconvénient du numérique, et sans doute un progrès de la démocratie que chacun puisse donner son opinion sur tout, et de préférence sur ce qu’il ne connaît pas. La parole prolifère en même temps que le virus. Elle ne touche que l’esprit, c’est beaucoup moins grave. Avec un bémol : la sournoise montée d’un certain nihilisme, dont je ne suis pas sûr, comme l’ami Finkielkraut, qu’il soit vaincu. Tout peut se dire, et son contraire, sans que rien ne différencie le fondé de l’infondé. Donc tout se vaut et rien ne vaut. Qui croire ? À qui s’en remettre ? Où est la parole d’autorité ?


Autorité et brièveté sont synonymes

Pas vraiment chez les autorités politiques. Ne tirons pas sur le pianiste, il faut bien improviser face à l’imprévisible. Mais les crises générales sont impudiques : elles déshabillent les rois et passent les sociétés aux rayons X, nous en montrant l’esprit. Soit un croissant décalage entre le dire et le faire, source de défiance et de suspicion. Nous sommes en guerre, nous dit-on, mais on cherche le général en chef, celui qui dit beaucoup en très peu de mots. Veni vidi vici. Sans remonter à César, souvenons-nous du Général, qui en quelques phrases, moins de trois minutes, pulvérise un coup d’État en Algérie, et plus tard, le psychodrame chaotique d’un long mois de Mai. Une phrase, un acte. Pas un mot de trop, et chaque mot à sa place. Comme la reine d’Angleterre, quatre minutes. Imperatoria brevitas. Autorité et brièveté sont synonymes. Un historien mettra demain en regard la dilution de la puissance publique, sur un demi-siècle, et le délayage des allocutions officielles. Moins ça peut, plus ça cause.

 Interrogé avant de mourir sur ce qu’il considérait comme « la caractéristique de notre temps », Malraux répondit sèchement : « L’absence de décision ». D’où sortent la demi-mesure militaire et le compromis parlementaire : un demi-soldat dans un demi-char et un allez voter et restez chez vous. On sait comment l’État en France, quand il a choisi de se suicider pour, dit-il, se moderniser, a inventé toutes sortes d’organes de défausse au titre plus ou moins pompeux – Comités, Hauts-conseils, Observatoires, Forums, Conventions, etc. – et dix autres « autorités administratives indépendantes ». Ces inlassables fournisseurs de rapports pour rien ont pour la plupart l’utilité du figurant sur scène, quand l’acteur n’y est plus. L’ancien État-nation en panne de volonté et de substance a cru bon d’ajouter à la panoplie de ses abdications cette machine à ne pas prendre de décision qu’on appelle – un oxymore ? – l’Union européenne. Bulle à blabla et tiroir-caisse. La valise bruxelloise à double fond engage à sortir de l’histoire par la petite porte, non d’y rentrer par la grande. Les occasions d’essayer n’ont pourtant pas manqué. Celle-ci aurait pu, mais ne sera pas l’une d’elles.

Les consultants et experts

Remarquée a été la présence ostentatoire, sur les plateaux, à côté de nos gouvernants, de consultants et d’experts. Ils se font escorter par un, ou même deux Conseils scientifiques, créés pour l’occasion, au nom desquels ils se prononcent. C’est pas nous, c’est Monsieur le professeur. Certains ont vu là une atteinte aux prérogatives de l’Exécutif. Je n’en suis pas si sûr. Le Pouvoir exécutif n’apparaît jamais seul en scène. Il a derrière lui, ou plutôt au-dessus, une transcendance en pointillé. Elle a changé de nature depuis Saint-Paul qui disait, en bon connaisseur de l’autorité : « Omnis potestas a Deo ». Tout pouvoir procède d’un grand Autre. Chaque époque le sien.

 Le Chef l’est par délégation d’un surplomb, projection d’une verticale ici-bas. Le véritable commandant ne parle pas en son nom propre, car c’est toujours et partout un lieutenant – de Dieu, du Prolétariat, de la République ou de la France. Cette sujétion à plus grand que soi fait sa force. Saint-Louis, Lénine, Clémenceau ou De Gaulle étaient d’autant plus écoutés qu’ils servaient de truchement à une valeur suprême. Quand on ne peut incarner cette transcendance – parce que l’ordinaire des temps ne s’y prête pas – force est de la mettre au dehors, à côté de soi, puisqu’elle n’est plus en dedans. En l’occurrence, la Science, arbitre suprême et sans réplique. Le problème est que la science médicale est par nature sujette à controverses, suppositions et incertitudes, en quoi justement elle est une science. C’est l’inconvénient d’avoir pour alibi une science expérimentale. Contrairement aux absolus d’antan, qui étaient des objets de foi, incontestables à ce titre, elle s’atteste dans et par le relatif. Avec un savoir heureusement et désespérément empirique, le pilier devient béquille. On chancelle.


"faire en sorte que"

Conséquence : plus de lest dans le discours. La communication, dont vit la classe politique qui s’imagine pouvoir survivre par elle à son discrédit, a tué le politique et ruiné sa crédibilité. L’art meurtrier du blabla est aussi celui de ne pas répondre aux questions, mais très abondamment. Parmi ces « éléments de langage », il en est un qui frappe par son omniprésence : le viral « faire en sorte que » du politicien (en moyenne, trois ou quatre fois par minute). Ce n’est plus un tic mais un aveu. Puisque dire n’est plus faire, et que la parole n’est plus un acte, on annonce ce qu’on devra faire mais plus tard, sans préciser quand ni qui. Plutôt un souhait qu’un engagement. On aimerait bien que. On procrastine sur un coup de menton. Les avantages de la résolution sans les inconvénients. L’affiche sans la chose. C’est la ritournelle magique du désarroi – le stigmate rhétorique d’un temps malheureux qu’on espère bien provisoire, mais il en est tant d’autres qu’éprouvent soignants et malades dans leur chair, qu’on a presque honte de devoir évoquer celui-là, fut-ce en peu de mots. Mille excuses.

 Régis Debray, 13 avril 2020 (texte publié sur le site de Marianne)




ps: concordance des temps, c'est au moment ou je termine la re-lecture de son livre "A demain De Gaulle" paru en 1990 (dont je vous parlerai bientôt dans ces colonnes) que Régis Debray publie cet excellent texte.









Un regard sur le passé










dimanche 12 avril 2020

«Quand le politique se cache derrière le savant afin de dissimuler ses propres carences»



par Eric Zemmour - le Figaro 11 avril 2020


CHRONIQUE - L’affrontement du peuple contre les élites, de la Province contre Paris, se déplace sur le terrain scientifique et médical.


La science a pris le pouvoir. Le Président n’a pas un mais deux conseils scientifiques pour l’entourer. Le premier ministre ne prononce plus une phrase sans citer le patron de l’OMS. Le ministre de la Santé avoue qu’il consulte les médecins avant de prendre ses décisions. La science dirige les moindres pas de la politique, qui est fière de son assujettissement. C’est le triomphe du saint-simonisme qui, dès le XIXe siècle, prophétisait le remplacement du «gouvernement des hommes» par le «gouvernement des choses».
Mais voilà, la science n’est pas la vérité ; elle est, comme le dit fort pertinemment Henri Guaino, une méthode pour accéder à la vérité. L’histoire des sciences est pleine de bruit et de fureur, comme toute histoire humaine. Les querelles de doctrines et d’ego ne sont pas moins fiévreuses que dans la politique, les affaires, l’administration, l’armée, la justice, la littérature, l’art, le journalisme, etc.
Depuis le début de cette épidémie, les médecins se déchirent et disent tout et son contraire. Untel parle de «grippette», puis prend des accents apocalyptiques. Un autre tient le confinement généralisé pour une méthode du Moyen Âge, puis s’y rallie. La soi-disant autorité suprême, l’OMS, est une vraie girouette. Un jour contre les masques pour tous, puis pour ; un jour contre les tests pour tous, puis pour. Ce n’est pas parce qu’elle s’occupe de santé que l’OMS n’est pas une organisation internationale comme les autres, avec ses luttes d’influence, en particulier entre Chinois et Américains.


Principes de la courtisanerie

En France, il en est de même. On sait désormais que le Pr Raoult s’est fait de nombreux ennemis et que cela influence beaucoup de jugements négatifs de ses pairs sur le traitement qu’il propose. On sait aussi qu’au sein des conseils scientifiques, les lois de la science sont bien souvent écartées au profit des vieux principes de la courtisanerie. On avait pu l’observer lors des prétendues consultations de conseils scientifiques à propos de la PMA. Le pouvoir veut organiser les municipales? La science dira que ce n’est pas dangereux. Il y a pénurie de masques? La science dira que le masque n’est pas indispensable. On n’a pas de tests? La science dira que le test pour tous est une hérésie.
Le pouvoir politique est à la fois le maître de ces manipulations et sa victime. Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Olivier Véran essaient de dissimuler sous l’auguste manteau de la science la litanie de leurs carences, échecs, injonctions contradictoires. L’ennui, c’est que cela se voit. Personne n’est dupe. Les scientifiques étant mis sur le pavois, le peuple s’empare de leurs querelles et fait de l’un d’entre eux, le Pr Raoult, son héros. L’affrontement du peuple contre les élites, de la Province contre Paris, se déplace sur le terrain scientifique et médical. Raoult devient malgré lui «gilet jaune» d’honneur. Comme si, avec son allure de druide, ce savant chercheur était le nouve lopposant au «système» d’un peuple qui cherche désespérément une force d’alternance politique qu’il enrage de ne pas trouver.









Ressuscité !







Derrière la Croix, la Lumière s'est levée !

Sainte fête de Pâques à vous tous, mes chers Compatriotes




















samedi 11 avril 2020

Samedi soir (chez nous, Paroisse Notre Dame des Nations)












Le slip français

 par Michel Onfray, 11 avril 2020



Un effort de guerre national

Dans les grands moments de son Histoire, la France eut les taxis de la Marne; au vingtième siècle, ce fut l’arme atomique dont chacun a toujours en tête les terribles images du feu nucléaire de l’Etat français qui se protégeait des Etats-Unis et de l’Union soviétique qui parlaient guerre nucléaire chaque matin que le diable faisait.
Nous pouvons dire dès à présent qu’au XXI° siècle, face à ce qu’un chef d’Etat (dont le nom sera aussi connu que celui des présidents du conseils de la IV° République aujourd’hui) avait appelé «une guerre», la France eut le slip français!
 
En des temps d’avant coronavirus, une boite fabriquait en effet des slips français, c’était ce que la nation faisait de mieux, avec des marinières -on avait alors le Grand Siècle qu’on pouvait… Un soir de rigolade pas bien fine, deux membres de cette entreprise s’étaient grimés en noir -péché mortel dans notre civilisation loqueteuse… "Le Slip français" avait été sous les feux de la rampe pendant plusieurs jours, il avait défrayé la chronique et, à longueur de plateaux télé, sur les chaînes d’info continues, les questions étaient: Blâmable? Condamnable? Louable? Punissable? Déplorable? Attaquable? Contestable? Avant qu’une autre question chasse celle-ci et qu’on laisse les deux guignols et leur patron faire résipiscence… Le Tribunal révolutionnaire moral avait été généreux en évitant le goudron et les plumes, il avait écarté le pilori sur la place publique pendant trois jours, il avait décliné le gros plan sur un visage transpirant nous expliquant qu’il ne comprenait pas «pourquoi il s’était comporté d’une façon inappropriée…», etc.

Cette fois-ci, "Le Slip français" s’est racheté une conduite!
 
Je regarde en effet de temps en temps non pas tant l’information que le traitement de l’information de cette épidémie. Car, finalement, depuis le début, la stratégie était simple à mettre en place, encore eût-il fallu une volonté: il fallait tester et confiner pour protéger, distribuer massivement des masques, et ce toujours pour écarter le mal et protéger. Mais comme il n’y eut pas de chef, pas de stratégie ni de tactique, pas de ligne claire mais une longue série d’atermoiements portés par Sibeth Ndiaye, particulièrement douée pour le mensonge qu’elle revendique d’ailleurs sans vergogne, tout fut dit et le contraire de tout -mais surtout: tout fut fait et le contraire de tout.
 
Le chef de l’Etat communique, le chef du gouvernement communique, la porte-parole du gouvernement communique, le directeur général de la santé publique communique tous les soirs –quand les chiffres sont trop mauvais dans les maisons de retraite, il dit qu’un bug a empêché de l’obtenir, jadis il affirmait que quand il les obtenait il ne pouvaient être comptabilisés, le but étant de jouer au bonneteau et de mentir comme en Chine sur les vrais chiffres afin de cacher la véritable étendue des vrais dégâts… Ils voyaient les choses mais il leur fallait dire qu’il n’y avait rien à voir de ce tsunami qu’on voyait pourtant arriver en ayant les pieds bien fichés dans la glaise du rivage… Pour quelles raisons? Si je puis filer la métaphore: le pouvoir est en slip il lui faut laisser croire au bon peuple qu’il porte de beaux habits chamarrés et damassés…
 
C’est à cela que sont réduit les journalistes du système: cacher cette nudité et attester des jolis vêtements du pouvoir qui se trouve pourtant à poil! Sur le principe des désormais célèbres Martine, la série verte pour jeunes filles chlorotiques, nous disposons donc, chaque jour, d’un: Emmanuel à Mulhouse, Emmanuel dans le 93, Emmanuel à (sic) Pantin, Emmanuel à la Pitié-Salpêtrière, Emmanuel à l’hôtel Bicêtre, Emmanuel chez le professeur Raoult –mais quand travaille-t-il ce monsieur? Quand?

Il a déjà passé une année de son quinquennat à faire un tour de France pour s’y montrer, se mettre en scène, parler sous prétexte de répondre à la souffrance des gilets-jaunes*: mais en vain! Que cesse cet exhibitionnisme narcissique! Il a été élu, on ne le sait que trop, or il ne cesse de se comporter comme s’il était en campagne. On se moque de ce qu’il prévoit de faire -dans ce fameux discours du lundi de Pâques qui s’avèrera aussi promotionnel de sa petite personne que les autres. Qu’il fasse,  qu’il agisse: il est le chef, oui ou non? La réponse est non…

Après vingt-cinq jours de confinement, le traitement de l’information est simple: dans les chaînes à jets continus, on éclaircit les rangs des invités sous prétexte de respecter la distance de confinement, dont tout le monde se moque en salon de maquillage, dans les couloirs ou dans les loges! Mais il faut faire illusion sur scène… On accueille des invités sur écran en direct de chez eux: pourquoi diable ces convives cadrent-ils comme des pieds des images laides et mal éclairées de surcroit ? N’y a-t-il aucun technicien dans les studios parisiens pour leur expliquer qu’en variant l’angle d’inclinaison de leur ordinateur, tout simplement, ils éviteraient d’apparaître à l’écran avec des têtes de décavés et qu’ils nous priveraient en même temps d’une vue sur le haut de leur armoire, sur la partie supérieure de leur buffet, sur leur décoration qui témoigne de leur goût en matière d’architecture intérieure ou sur leur menton mal rasé ? Car tous n’ont pas retrouvé leur peigne, leur rasoir, leur brosse à cheveux, et probablement leur brosse à dents. A la guerre comme à la guerre, il suffit d’en regarder certains intervenants, on se dit qu’ils n’ont pas encore dû retrouver l’endroit où se cache leur salle de bains depuis trois semaines -elle doit se confiner elle-aussi…

Le contenu est à l’avenant: ces éditocrates font l’opinion publique sans qu’on sache quelle est véritablement leur légitimité. Un travail en amont? Une compétence particulière? Un long cursus d’études en la matière? Un travail de documentation forcené tous les jours sur tous les sujets? Pas forcément… Ils ont été choisis par les chaînes comme un panel qui, neuf fois sur dix, défend la même vision du monde: une fois à droite, une fois à gauche, mais toujours dans le même sens du même vent politique… Un fois un jeune, une fois un vieux – Arlette Chabot et Alain Duhamel qui ont interrogé Pompidou sont toujours là, bien sûr, mais aussi Cohn-Bendit ou les inénarrables Szafran ou Joffrin, et puis ces derniers temps Benjamin Duhamel, fils de son père Patrice, ancien directeur général de France Télévisions et de sa mère Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2, neveu d’Alain Duhamel qu’on ne présente plus -tout ce qui faut pour rajeunir la pensée politique, donc… Gageons que ce jeune homme de vingt-cinq ans sera bien longtemps en activité!

On comprend donc qu’avec ce personnel choisi, le commentaire politique sera haut-de-gamme, inédit, inattendu, avisé, surprenant! Disruptif comme on disait y a peu chez les macroniens qui disposent avec ce cheptel de tous leurs chiens de meute la queue en l’air.

On comprend que cette bande dorée (comme on le dit d’un staphylocoque…) puisse donner sa pleine mesure avec les épisodes de la Vie et de l’Oeuvre à venir d’Emmanuel Macron: pour mémoire, Manu à Mulhouse, Manu dans le 93, Manu à (sic) Pantin, Manu à la Pitié-Salpêtrière, Manu à l’hôtel Bicêtre, Manuel chez le professeur Raoult! Et bientôt, en version colorisée et militarisée: le lundi de Pâques de Manu! Grand Discours révolutionnaire de Tournant de Quinquennat -je peux vous l’annoncer dès à présent sans trop risquer de me tromper!

Quand les chaînes ne nous disent pas que Macron gère bien la crise, la preuve, sa cote remonterait dans les sondages, elles nous racontent qu’ailleurs dans le monde c’est pareil! En même temps, si l’on peut en passant dire que c’est pire avec Boris Johnson et Donald Trump, il ne faut pas s’en priver! Pendant l’épidémie, la politique continue!
C’est sur TF1 que j’ai pu voir l’autre jour un quinquagénaire dont le nom importe peu qui a expliqué à des millions de téléspectateurs confinés comment on pouvait, dans une très grande maison donnant sur un très grand parc, chez lui, donc, jouer au ping-pong avec des poêles alimentaires, jouer au golf avec un balai, jouer au basket avec une poubelle et des balles de tennis, avant que Jean-Pierre Pernaut ne cloue le bec à ce jeunot en lui montrant qu’avec une poêle plus grande et un bouchon de papier, on pouvait aussi jouer au tennis! Roland-Garros avant l’heure quoi…

Et mon slip me direz-vous?
J’y arrive…

Cette bande de bras cassés de journalistes nous laisse le choix entre des bavardages macroniens et maastrichiens (personne pour montrer le cadavre de cette Europe d’ailleurs sur toutes ces chaînes dans cette circonstance dramatique…) et les amusements de fin de soirée dans des salles polyvalentes.

Mais elle met également en scène une France au détriment d’une autre. On ne montre pas la France qui se moque des confinements, celle des territoires perdus de la République qui n’ont que faire des injonctions de l’Etat, qui se moque de la police, qui ne sont pas interpelés, et se retrouvent même justifiés par d’aucuns dans leurs transgressions sous prétexte d’exiguïté de leurs lieux de confinement -et si nous parlions un peu de toutes les exiguïtés de tous les appartements, notamment celle des pauvres blancs des petites villes de province dont on ne parle qu’avec un sourire convenu ou le mépris à la bouche? Il y aurait là pourtant matière à informations  dignes de ce nom… Mais qui croira encore que, dans les journaux télé, on informe?

On n’y parle pas non plus des cambriolages, des trafics de masques, de vêtements de travail dont certains sont en lambeaux dès qu’on les touche, des braquages de personnels soignants, de la police obligée d’en raccompagner certains chez eux le soir après le travail où ils risquent leur vie. On ne parlera pas des bris de pare-brises qui permettent de voler les caducées avec lesquels s’organise ensuite le trafic de matériel médical.

Non, pas du tout, car il faut positiver…

Le pouvoir étant débordé par tout, y compris par ceux qui se moquent de ses injonctions, il sifflote, il regarde en l’air, il parle, il bave, il promet -où sont ces masques invisibles? Ces tests introuvables? Ces vêtements de protections nécessaires aux soignants? Ils prennent leur temps: un peu de bateau chypriote, un brin d’avion chinois, un zeste de train turc, une pincée de camion slovaque, un petit tour par les banlieues -et on les cherche encore… A quand des sujets de journalistes pour dénoncer cette mafia qui fait fortune avec des gants et des liquides hydro alcooliques vendus sous le manteau? Plus facile de faire pleurer dans les chaumières.

Car, pleurer dans les chaumières, nous y voilà…

Les journaux télévision nous montrent des initiatives qui cachent le fait que: premièrement le pouvoir est perdu, il ne se sait que faire depuis le début et s’essaie à toutes les solutions après les avoir toutes critiquées -récemment un essai de mise en selle macronien du docteur Raoult; deuxièmement: les mafias se portent bien, et rien ne peut se mettre en travers de leur puissance active et florissante, ils conduisent le pays sans craindre quoi que ce soit de qui que ce soit; troisièmement: l’Etat n’existe plus, car ni l’armée, ni la police, ni la justice ne sont plus capables de se faire respecter…
La télévision montre donc une image qui la réjouit, c’est le village Potemkine fabriqué pour cacher le réel, la réalité du réel, la cruelle réalité de ce réel cruel qui est que la France n’est pas capable de produire des masques autrement qu’en laissant des bénévoles les tailler dans des coupons destinés à des slips - et encore, c’est une initiative individuelle, même pas une décision d’Etat qui n’en est pas ou plus capable: voilà une énième variation sur le thème des bougies et des poupées, des petits cœurs et des dessins d’enfants, des peluches et des applaudissements du personnel médical à vingt-heure sur les balcons.

Le porte-avion Charles-de-Gaulle fut plus connu pour avoir perdu son hélice dans l’eau que pour ses performances militaires; le voilà qui fait retour au port parce que l’Etat français n’a pas su médicalement préserver l’équipage de son navire de guerre -une métaphore adéquate pour dire qu’ici comme ailleurs le chef de l’Etat n’a pas su préserver les français en faisant les bons choix. Il les a exposés.

Le Charles-de-Gaulle rentre à la maison avec un drapeau blanc déchiqueté sur la plus haute tour. Il crie grâce, il demande miséricorde, il revient épuisé.

Pendant ce temps, au journal du soir, on nous montre comment transformer des slips en masques -des masques qui, nous disait-on il y a peu, ne servaient à rien…

Michel Onfray

*: J’ai de la sympathie pour la vie, l’homme et l’œuvre de Sylvain Tesson. C’est pourquoi je n’ai pas voulu consacrer un long texte à réfuter son: "Subitement on a moins envie d’aller brûler les ronds-points" (in Covid-19 : l’écrivain Philippe Tesson nargue les Gilets Jaunes, paru sur Russian Today, le 9 avril 2020). Les GJ n’ont jamais "voulu brûler les ronds-points", quelle drôle d’idée! Ils s’y étaient installés, et c’était très exactement pour qu’on ne ferme pas les services publics français, dont les hôpitaux qui ont soigné et guéri Sylvain Tesson après ses frasques et qui aujourd’hui l’accueilleraient s’il devait y être reçu (ce que je ne lui souhaite pas…) avec des moyens insuffisants. Tesson, BHL, Luc Ferry, Badiou, même combat: je n’y aurai jamais cru.









vendredi 10 avril 2020

# Alerte enlêvement







Ah, je ne sais pas pourquoi, mes chers Compatriotes, mais je suis préoccupé. Serait-ce parce que nous sommes en plein Triduum Pascal que je me suis inquiété de la disparition d'Houbron ?

Toujours est-il, qu'il me semble inaccoutumé que nous n'entendions plus parler de notre bon maire alors que les Bihorellais sont en danger et livrés à eux-mêmes en pleine épidémie Covid19.
 
Partout en France, communes, bourgs et villages pétillent d'initiatives solidaires, préventives ou mieux préparent déjà la sortie du confinement. 
Et c'est là, mes chers Compatriotes que l'inquiétude m'étreint car jamais idées ou actions, lorsqu'il s'agit de la sécurité et du bien être des habitants, ne furent pensées ou engagées par le passé ailleurs, avant qu'elles ne le soient à Bihorel par notre précurseur de petit marquis. 

Certaines obscures conseillères (1), nous assurent que notre bon maitre agit dans la discrétion (ce qui est bien ennuyeux, lorsqu’en tant que maire, l'on se doit d'agir pour le plus grand nombre) et n'aurait pas (plus) de temps à perdre sur les réseaux sociaux pour communiquer.
Étonnant, n'est-ce pas, de la part de celui qui aime tant la lumière, pour une fois, d'agir  dans l'ombre ?

Trêve de supercherie ! 

Le réélu de justesse, que fait-il et où est-il depuis le début de l'épidémie ? 
Se serait-il bougé, à l'image de tant d'autres maires, pour commander masques et tests destinés aux Bihorellais, afin de leur permettre de sortir du confinement en toute sécurité et de retrouver leurs libertés individuelles dont la première, celle d'aller et venir et de pouvoir, entre autres, reprendre le chemin du travail, participant ainsi au redémarrage de l'économie française ? Bien évidemment non ! 


 

Élu, combattant en première ligne en temps de guerre


Tant d'impéritie, mes chers Compatriotes, du plus haut aux plus bas échelons de l'état, ne fait qu'accentuer l'ampleur du désastre que nous vivons et celui à venir de l'après Covid19. 

C.Dragasès 




 

(1)



 






Triduum pascal






Mes chers Compatriotes, nous sommes entrés depuis hier et ce jusqu'à dimanche soir, dans le Triduum pascal, moment le plus important de l'année pour nous Chrétiens.


Nous sommes aujourd'hui Vendredi Saint, jour de la passion de notre Seigneur Jésus.


C.Dragasès 







jeudi 9 avril 2020

Au fou !



Chaque nouvelle journée apporte son lot de nouvelles plus ahurissantes les unes que les autres en cette période de Covid 19. J'en veux pour preuve ces deux brèves prises au hasard dans la lettre d'infos du soir de Paris Normandie.

La première nous informe qu'à "Gisors, le centre hospitalier lance un appel aux dons de draps". 

Et oui mes chers Compatriotes, la France consacre 11,3 % de son PIB (chiffre OCDE) pour la santé et nos hôpitaux n'ont pas de draps... Qui sont les incapables qui gèrent financièrement les hôpitaux publics ? Où passe "le pognon de dingue" que l'on nous ponctionne pour qu'à la fin nous ayons les hôpitaux du Dahomey ? 

La seconde est tout aussi scandaleuse. Le préfet de Seine Maritime autorise la réouverture des jardineries ! 
Si, si, mes chers Compatriotes, l'épée qui 48 heures après la catastrophe de Lubrizol nous affirmait que la qualité de l'air à Rouen était "normale" vient de rétablir le citoyen dans son droit imprescriptible d'acheter en jardinerie ses bégonias tout cela en plein milieu d'une épidémie qui a décimé à ce jour plus de 12.000 Français alors que l'on ne cesse de nous intimer, à juste titre, l'ordre de rester chez nous. 

On va répondre quoi aux policiers qui vont nous contrôler et nous en coller pour 135 euros ? Qu'on avait une envie irrépressible d'acheter des plans de poireaux et des graines de carottes en ce beau printemps pour faire nos petits semis ?

On a envie de crier " Au fou  !"

C.Dragasès 






dimanche 5 avril 2020

Romans sur Isère

Julien Vinson








Julien Vinson, 44 ans, massacré avec Thierry 55 ans par Abdallah Ahmed-Osman, clandestin soudanais et islamiste, hier matin à Romans sur Isère.

De cet attentat islamiste, c'est G-W.Golnadel qui en parle le mieux :

" Julien n’est pas que la victime de cet islamiste. Il l’est tout autant de ces faux humanitaires , de ces faux humanistes , de ces multiculturalistes décérébrés qui l’ont fait entrer contre l’accord du peuple français. 

Eux aussi tenaient le manche du couteau qui a  troué sa peau ."


C.Dragasès







Semaine Sainte






Mes chers Compatriotes,  je vous souhaite une belle Semaine Sainte.


C.Dragasès