Mes Chers Compatriotes,
Jamais sous doute, la dichotomie exprimée par Charles Maurras entre « le Pays réel et le Pays légal », n’a mieux incarné la réalité de Bihorel qu’en ce début 2011. Il suffisait pour s'en convaincre, d’assister à la première réunion sur la fusion/annexion au gymnase Coubertin hier au soir.
D’un coté, juchés comme des grues sur leurs tabourets de bar montant, Renard et le Freluquet dominaient d’une scène rehaussée la plèbe, d’où ils se contentèrent de lui mentir comme des arracheurs de dents en lui récitant une leçon bien apprise et de la « soporifier » au son d’une valse lente « avec la fusion, plus belle la vie ».
Curieuse conception « d’une démarche de démocratie participative qui reprend les règles du débat public » où partisans et opposants au projet ne sont pas du tout traités de la même manière. Hier soir, pour trouver les élus qui contestent la fusion et son processus d’adoption, il fallait chercher dans la salle. Une inégalité déjà remarquée dans l’ode à la fusion de 12 pages distribuée à la population où seuls les bienfaits étaient énumérés et les inconvénients passés sous silence.
Le tiers garant J.P.Tiffon souffla sur le débat une douce brise pour calmer d’entrée les grincheux. C’est qu’il en a vu d’autres, le gaillard. "Moi, Môssieur, j’ai animé des débats sur des lignes de TGV et des autoroutes !"
Cela doit en faire des vies brisées, des maisons foutues, des gens qui ne dorment plus parce qu’on les a vaselinés pour leur faire passer un TGV ou une autoroute tout près de chez eux. La « Dreamteam » Etat d’Esprit / JP Tiffon, c’est le genre d’attelage qui demain, si la centrale nucléaire de Paluel pétait, nous expliquerait que tout va bien, que l’on peut continuer de manger les légumes poussés près du site et que nos enfants peuvent sortir pour aller à l’école sans aucun danger, du genre nuage de Tchernobyl qui s’arrête au bout de votre jardin. Comme ils s’en vantent eux-mêmes, ce sont des professionnels « de la gestion de crise ». Alors vous pensez, un débat sur une fusion, on vient juste pour rendre service aux copains et empocher quelques biftons.
JPT, notre tiers garant, s’est montré si indépendant qu’il se contenta de citer quelques anecdotes tirées de sa riche expérience, juste pour infirmer des propos tenus seulement par des opposants à la fusion et/ou partisans du référendum. Vraiment, très indépendant JPT.
De l’autre coté, en quelque sorte dans la plaine, de nombreux Bihorellais (plus quelques rares Bois Guillaumais) avaient investi la salle. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’on refusa du monde mais ce fut la seule bonne nouvelle de la soirée : les Bihorellais se sentent concernés.
Alors, quel bilan tirer de cette première réunion ?
Force est de constater que la question sur l’organisation d’un référendum est celle qui est revenue le plus souvent. De l’inquiétude fut exprimée par bon nombre de Bihorellais qui prirent la parole et bien peu d’entre eux semblaient hier en fin de soirée convaincus de la nécessité de se faire annexer par Bois Guillaume. Mais d’autres vous diront que la majorité resta silencieuse.
Cela nous montre l’absurdité du système de mesure proposé par nos arnaqueurs à la démocratie. Comment du ressenti de l’expression d’une salle, juger de l’opportunité de poursuivre, après le débat, le processus vers la fusion sans en passer par un référendum ? Quid de celles et ceux qui ne peuvent se déplacer et assister au show sur la fusion ? Le Freluquet pense-t-il à tous nos aînés qui n’osent pas sortir le soir ou ne peuvent matériellement pas venir ? Sont-ce des citoyens de seconde zone qui n’auront pas voix au chapitre? D’où l'évidence de l’absolue nécessité de l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui départagera partisans et opposants à la fusion.
En résumé hier au soir, le Freluquet et Renard sont restés enfermés dans leur logique de passage en force face à des citoyens inquiets qui s’intéressent au débat mais désabusés ou irrités par le fait qu’on leur refuse le droit de décider eux-mêmes de leur avenir.
Le vieux Maurras avait raison. Le pays légal est sourd face au pays réel.
C.D