"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 30 septembre 2014

Démocratie locale: le niveau monte

4ème de couverture du Mag de Bihorel
Traditionnellement réservée à l'expression des diverses listes composant le conseil municipal, la quatrième de couverture du "Mag" d'octobre 2014 est cette fois-ci trustée par des publicités pour des bagnoles, des godasses et autres machines à laver. Je sais bien que la commune n'a plus un sou, que le maire a déjà montré la voie en promouvant Leroy Merlin, mais quand même... 
Enfin, si cela est dû à une pénurie de texte émanant des listes politiques en mal d'inspiration, il fallait me demander ! Sur un simple coup de fil du service "com" de la mairie, je vous aurais écrit un beau texte moi, pour la quatrième de couverture du "Mag". 
Alors, la prochaine fois, pas de chichi entre nous, n'hésitez pas à faire appel à moi.
CD


Dans le cadre de la bonne gestion qui est la nôtre



Même lorsque l’on n’écrit que de modestes billets sur un blog, il faut bien de temps à autres, aller faire un tour sur le terrain, pour voir, écouter, ressentir les choses et les gens. Alors hier au soir, sans grand enthousiasme dois- je avouer, je me suis rendu au conseil municipal, pour la première fois depuis le début de cette nouvelle mandature. A vrai dire, elle n’est nouvelle que dans le fait qu’elle est la troisième de l’ère Houbron. Dans les faits rien n’a changé. Coté décor, dans la majorité quelques potiches ont certes changé de tête mais elles n’en ont pas moins gardé la même utilité. Le maire, lui, est un garçon toujours aussi décevant. On pouvait espérer qu’en siégeant à la Crea et au conseil régional, au contact de politiciens d’un niveau supérieur au sien, il apprendrait et progresserait par exemple dans sa relation avec les autres, notamment avec les élus d’oppositions. Mais non, c’est toujours le même roquet qui aboie en tirant sur sa chaine lorsqu’il s’agit de répondre aux questions dérangeantes et Dieu sait, en ce début de troisième mandat, si elles sont nombreuses.

Ainsi c’est en lisant la presse, mes chers Compatriotes, que les élus d’oppositions ont appris comme vous et moi que Bihorel était au bord de la faillite. On reconnaît bien là, le sens aigu de la démocratie dont le freluquet a toujours su faire preuve. L’étonnement monta encore d’un cran, lorsque le maire nous apprit  que c’est dès le mois de mars 2014 (juste avant les élections) que l’état lui avait notifié la baisse de 600.000 euros de la dotation pour Bihorel, information qu’il s’est bien gardé de diffuser aux élus d’oppositions !
Alors bien sûr, pour désamorcer la situation, mis à part une invasion de sauterelles, tout fut invoqué. La dé-fusion, le désengagement de l’état, le complot politique et dernier lapin sorti du chapeau, le coup de fil d’un sous fifre de la préfecture qui dernièrement lui aurait laissé entendre que l’état reprendrait 400.000 euros versés en trop de la dotation à Bois Guillaume pour la donner à Bihorel… Bien sûr rien d’écrit, tout cela pour l’instant n’est que verbiage. Au passage, on notera que l’argument du désengagement de l’état ne tient pas, puisque s’il a versé moins à Bihorel, il a versé plus à Bois Guillaume, pas plus d’ailleurs que le complot politique (« on voudrait s’attaquer à une commune de droite que l’on ne s’y prendrait pas autrement » 1) puisqu’une fois encore, si Bihorel perçoit moins cette année, ce n’est pas le cas de Bois Guillaume ( + 400.000 euros) qui n’est pas à proprement parler une commune de gauche…Tout cela n’est que le baratin d’un englué dans sa propre mélasse financière.

Exaspéré d’entendre toujours les mêmes litanies, au bout d’une heure, j’ai coupé le son et l’image et je suis rentré chez moi. J’avais eu auparavant le loisir d’apprendre que Bihorel en est réduit à attendre la vente hypothétique de trois propriétés préemptées dans le vieux Bihorel pour équilibrer son budget et boucler ses fins de mois cette année. Il faut dire qu’entre 2011 et 2014 (avant/après fusion) les frais de personnel municipal auront augmenté de 900.000 euros par an (une paille) puisque comme nous l’a expliqué l’adjoint à la faillite, pardon aux finances, à cause de la fusion, Bihorel a embauché du personnel supplémentaire et les salaires des agents ont été « lissés » par le haut avec ceux des agents de Bois Guillaume. Il s’agit là vraisemblablement des fameuses « économies d’échelles » dont se gargarisait Houbron et sans doute des « bienfaits » de la fusion que les Bihorellais avaient pu commencer à constater (dixit le maire). Au lieu de cela, ils pourront continuer d’en mesurer l’impact sur leurs feuilles d’impôts pendant de longues années… Un iceberg, vous dis-je.
CD

(1) Houbron, Paris Normandie, semaine passée       

samedi 27 septembre 2014

Conseil Municipal "spécial faillite"


Bilan de la gestion Houbron

Les déficits financiers, avec Pascal  Houbron, c'est comme avec les icebergs; on n'en voit que la partie émergée et Bihorel pourrait bien être le Titanic qui va se fracasser dessus, même si le maire aurait plutôt l'étoffe du commandant du "Concordia" que celle de celui du Titanic.

Conseil municipal de Bihorel (encore) libre, lundi 29 septembre à 19H00, salle des mariages de l'hôtel de ville. Les places dans les chaloupes sont limitées.

ordre du jour: 

dimanche 21 septembre 2014

la Cigale Houbron


Bihorel refait la "une" des journaux et comme d'habitude, à cause du freluquet, ce n'est pas à son honneur. Hier, le déni de démocratie du maire s'étalait dans les journaux. Aujourd'hui ce sont les comptes dans le rouge de notre commune et demain sans doute, sa mise sous tutelle du préfet , si aucune solution n'est trouvée d'ici la fin octobre. Eh oui, mes chers Compatriotes, la cigale Houbron ayant chanté pendant des années "dans le cadre de la bonne gestion qui est la nôtre", se trouva fort dépourvue lorsque la rigueur fut venue.
Cela devient une habitude. En 2012, Houbron avec Renard, avaient perdu un million d'euros de dotation de l'état. Cette année, c'est 600.000 euros qui lui manquent. Ces gens là ne savent pas compter, cela devient inquiétant. Alors, comme toujours en pareil cas, notre "Calimero" local ouvre sa mallette à bobards et nous en sort pour se justifier les mêmes antiennes quelque peu élimées : la dé-fusion, la faute de l'état et le complot politique.
Si le maire avait eu un peu plus le souci de l'intérêt général et un peu moins celui de sa carrière politique, il n'aurait pas embarqué Bihorel dans une fusion mal ficelée, exécutée à la va vite, que la justice française, qui dit le droit, a cassée et aujourd'hui, notre commune bénéficierait encore et toujours de la même dotation financière de la part de l'état. Bihorel avait un budget qui certes ne lui permettait pas de faire des folies mais néanmoins de maintenir le niveau de services à ses habitants. C'est ce que vous confient en aparté, quelques anciens adjoints de la majorité, déjà présents à l'époque de Jean Freret.
A l'heure où tout citoyen est appelé à faire des efforts, il est logique que les communes participent dans ce sens à l'effort national et si les baisses de dotations sont parfois importantes, c'est également qu'un transfert de compétences se fait depuis plusieurs années des communes vers la Crea (c'est le cas cette année de l'entretien de la voirie) et demain continuera à se faire vers la métropole. Mais avec Pascal Houbron, c'est comme avec François Hollande. Les impôts augmentent (première décision du maire après les municipales) mais les déficits continuent de se creuser. Et encore, les conséquences financières des délires immobiliers (préemptions) du maire sont encore à venir. Décidément, en France nous ne manquons pas de capitaines de pédalo...Mais les Bihorellais ont réélu Houbron comme maire, alors qu'ils le gardent et tant pis pour leurs feuilles d'impôts.
Mes chers Compatriotes, en mars dernier lors des élections municipales, je figurais  sur la liste de large rassemblement qui fut défaite mais finalement, j'y vois au moins un avantage. Celui de pouvoir observer avec gourmandise, Houbron et sa bande s'engluer et se débattre dans les effets de leurs inconséquences passées. Ce n'est là, que justice.

CD

vendredi 19 septembre 2014

Calimero


Jusqu'alors, Hollande au mieux m’indifférait ou au pire m'horripilait. Je ne sais pas pour vous, mes chers Compatriotes mais depuis hier soir, il me ferait presque pitié...

CD 

Le grand Sarko ! Le beau Sarko...

vendredi 12 septembre 2014

Une Fleur parmi le Mal




Il en va parfois ainsi. Je vous avais préparé un billet sur la rentrée dans lequel je me moquais des électeurs de gauche, d’Alain Juppé et d’autres choses encore. Je n’avais plus qu’à peaufiner deux ou trois formules avant de publier et puis un fait « divers » est passé par là. Alors le billet en question vous l’aurez plus tard. Peut être...

Fait « divers », je n’ai jamais aimé l’expression, surtout lorsqu’elle recouvre d'un voile dissimulant les symptômes qui montrent que le vernis de notre civilisation est  écaillé par quelques barbares, hélas de plus en plus nombreux ces temps-ci dans nos contrées. Lundi soir tombe l’information concernant une joggeuse agressée à l’arme blanche en Seine Saint Denis et l’on apprend qu’elle n’a pas survécu aux sept coups de couteau portés dont l’un à la carotide. Elle avait 23 ans. A cet instant, pris d'effroi on ne peut s’empêcher de penser à cette vie interrompue si jeune, de manière si violente, au coté épouvantable d’une telle mort. On pense aux parents qui le temps que la victime soit identifiée, vont bientôt apprendre la terrible nouvelle, sentir la terre se dérober sous leurs pieds et leurs vies à eux aussi s’arrêter. C’est un fait divers anonyme qui vous semblerait presque lointain, pourtant vous pensez au tueur, « défavorablement connu des services de police » comme l’on dit en novlangue pour « euphémiser » le terme récidiviste ou multi-délinquant, et déjà vous êtes certain qu’il va bien se trouver quelques "experts" pour le déclarer irresponsable et quelques juges éclairés pour nous expliquer que tout le monde a droit à une seconde chance. Ne sommes-nous pas sous l’ère Taubira ?

Le temps s’écoule, d’autres informations viennent submerger votre mémoire immédiate, jusqu’à ce que votre mobile sonne. A l’autre bout des ondes une voix qui peine à retenir les sanglots, lâche que la joggeuse était une amie proche de votre fille du même âge. Le fait n’est plus du tout divers, vous sortez du roman informationnel quotidien et anonyme pour être propulsé dans ce qui ressemblerait à l’épisode d’une mauvaise série dans laquelle vous auriez un rôle de figurant. Vous peinez à y croire, pourtant ce n’est pas une fiction, il faut vous y résoudre. Vous repensez alors à cette joggeuse de 23 ans qui fut là au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle n’aura pas droit à une seconde chance, elle...
En commençant à prier pour cette jeune fille et ses proches, une question soudain vous assaille : pourquoi Dieu n’a-t-il pas stoppé le bras du tueur, Il avait bien arrêté celui d’Abraham ? Vous restez là, sans réponse. Vous pensez à ses parents, vous vous dites que cela pourrait être vous. Le souvenir vous revient de ces pères de famille dont les photographies étaient épinglées sur le mur des cons, que la votre aurait pu y figurer si par malheur... Tout en pensant que quelque part ces juges là sont responsables, monte en vous une bouffée de rage. Puis, vous ne ressentez plus qu’un grand mépris et un profond dégout à l’égard de ce monde à la clémence toujours plus grande pour les prédateurs et où la vie de jeunes filles peut-être aussi facilement broyée.

Parents, vous avez sans doute déjà oublié l'histoire de cette jeune femme de 23 ans, lâchement assassinée à Sevran dans le parc national forestier de la Poudrerie. Le flot médiatique a emporté la nouvelle et la petite joggeuse avec. Mais, lorsque votre enfant quitte la maison familiale, n’oubliez jamais de l’embrasser et de lui dire d’être prudent. 
CD

vendredi 5 septembre 2014

Lieutenant Charles Péguy, mort au champ d'honneur


Le 5 septembre 1914, au deuxième jour de la bataille de la Marne près de Villeroy, le lieutenant Charles Péguy tombait au champ d'honneur à la tête de ses hommes.

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première argile et la première terre.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première terre et l'argile plastique.
Heureux ceux qui sont morts dans une guerre antique
Heureux les vases purs et les rois couronnés.


En écrivant ses quatrains extraits d'Eve, Péguy se doutait-il qu'il décrivait de manière anticipée sa mort ?

Ma vie a croisé Charles Péguy, voici environ une vingtaine d'années. Au hasard de "fouilles" chez mon bouquiniste préféré, je suis tombé sur une ancienne édition de "Notre jeunesse". La lecture de ce chef d’œuvre du dreyfusisme m'a fasciné et je me suis plongé dans Péguy plusieurs années durant et aujourd’hui encore, il ne se passe pas un mois sans que je relise tel ou tel passage de ses écrits afin d'éclairer autant que faire se peut ma compréhension de notre époque. C'est pour cette raison que dans les semaines et mois à venir en l'honneur de cet immense écrivain disparu voici un siècle, ce blog sera enrichi de citations de Péguy et de billets le concernant lui et ses livres.

Mais c'est bien évidemment, Alain Finkielkraut qui déjà en 1991 en parle le mieux " Il fallait mettre Péguy à l'ordre du jour car c'est peu dire de cette œuvre qu'elle est actuelle: en vérité, elle nous attend. L'heure est venue d'entendre dans notre présent et pour l'avenir les âpres questions dont Péguy a harassé son époque et de refuser avec lui, après lui les alternatives aussi sommaires qu'étouffantes qui font encore loi : enracinement ou cosmopolitisme, patriotisme ou socialiisme, fidélité ou modernité."

Depuis des décennies Charles Péguy est rangé sur la même étagère que les maudits (Maurras, Barrès entre autres) et pour cette raison sa disparition ne sera que peu commémorée,  si ce n'est dans le camp des patriotes. Les bien pensants ne voient en lui " que d'être avec Barrès, le fondateur du national-socialisme à la française" (BHL)* ou encore sous la plume de Zeev Sternell " dans leur haine féroce du socialisme démocratique et libéral, devenu partie intégrante de l'ordre établi, le directeur d'Avanti ! et l'auteur de Notre jeunesse se révélaient des alliés naturels."*

Pourtant c'est Finkielkraut qui a raison, l'oeuvre de Péguy est actuelle et nous attend :
 « On oublie trop que le monde moderne, sous une autre face, est le monde bourgeois, le monde capitaliste. C’est même un spectacle amusant que de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne et le flétrissent, le même, sous le nom de bourgeois et de capitaliste. »  
Péguy, textes choisis

CD

* BHL
L'idéologie française 
* Zeev Sternell Naissance de l'idéologie fasciste