"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

dimanche 29 septembre 2019

Samedi soir (avec Guignol)



Pour être préfet de nos jours, il n'est point besoin d'avoir suivi les cours de l'ENA. Ceux de la comédie française suffiraient amplement...

Le préfet de seine maritime a déclaré sans rire en fin d'après-midi que " la qualité de l’air à Rouen était dans son état habituel ".

Il suffisait à cet instant d'ouvrir sa fenêtre et de respirer l'odeur pestilentielle ambiante à Bihorel pour se persuader que Pierre-André Durand était un grand comique d'état.

Dormez bien, mes chers Compatriotes...





C.Dragasès
  






vendredi 27 septembre 2019

Le jour d'après

futur quartier écolo pour bobos. Rouen 26 septembre 2019. Crédit Photo Marie Hélène Labat



On l'a échappé belle non ? C'est mon chien qui m'a réveillé un peu avant 4 heures. Il a horreur des feux d'artifices et pour lui le bruit des explosions au loin, cela ressemble à un feu d'artifices, alors il aboie en bas dans l'entrée . 
Dans un demi sommeil, je crois tout d'abord à un énième acte de délinquance; des voitures incendiées dont les pneus en éclatant produisent ce genre de détonation. Je me rendors mais bien vite c'est toute une nouvelle série d'explosions, là ça fait beaucoup, d'autant que se mêle aux détonations le bruit d'un hélicoptère. S'ensuit alors la pioche aux informations.

Appeler la mairie ? Inutile, maire et fonctionnaires doivent roupiller à poings fermés. Alors c'est internet qui va nous donner la réponse; le site de Paris Normandie nous apprend que c'est (encore) Lubrizol qui fait des siennes. Un immense incendie. J'allume Radio France bleue Normandie, ils sont en édition spéciale. C'est grave, très grave même. Pour l'instant il s'agirait d'un stock "d'additifs" qui est en flammes. Mais le responsable des pompiers (gloire à eux !) sur place est très clair: si le feu se propage aux autres bâtiments, il y a risque de diffusion d'hydrogène sulfuré et là, ce ne sera plus du tout la même musique. La mort sera dans les airs et se baladera au gré des vents...

Alors on fait quoi ? On se calfeutre à la maison ? On embarque tout le monde dans la voiture et on s'éloigne le plus loin et le plus vite possible ? Finalement, nous décidons de rester confinés dans notre maison avec chien et chat. Le préfet bredouille à la radio que les fumées ne sont pas d'une " toxicité aiguë ", notion aussi vague que peu crédible. En fait il n'en sait rien, puisqu'il faut attendre le résultat d'analyses complémentaires qui devrait lui parvenir dans l'après midi. D'ici là, ça brûle toujours et il nous faut continuer à respirer cet air pollué par on ne sait trop quoi.

Le jour s'est maintenant levé. Enfin si l'on peut dire. Le ciel de Bihorel côté ouest est couleur d'encre et cela à très basse altitude. Au dessus de la maison par un velux, je constate que nous sommes à la limite du nuage de fumée. Il semble que la nuit soit en train de tomber.

La radio annonce que les sirènes vont retentir à 08H00 pour avertir les populations, soit plus de cinq heures après le début de l'incendie. Bravo aux élus en charge de notre sécurité. 
A Bihorel, rien. Finalement elles ne retentiront qu'à Rouen et au Petit Quevilly. 
Pendant ce temps là des enfants arrivent aux portes de leur écoles aux heures habituelles à Bihorel comme ailleurs. Ceux qui représentent "l'autorité" n'ont prévenu personne et ont laissé sortir au péril de leur vie, bambins et parents.

Vers neuf heures et quart, le nuage passe très nettement au dessus de la maison à 50/100 mètres d'altitude, difficile de se rendre compte. Toujours pas d'odeur. Mais une ambiance type Tchernobyl s'installe.

13 heures, Chirac sur les chaines d'infos nous vole, bien involontairement, la vedette. Pour les marchands de sensations et de publicité en continu, la vie d'un bassin de population de 500.000 habitants n'a plus aucun intérêt d'autant plus que l'on ne compte toujours pas un seul mort !  De quoi flinguer l'audience, ça manque de cadavre...

L'après midi se passe, on ne sait toujours pas ce qui volète au vent. Vers 17/18 heures une très forte odeur d'hydrocarbures et de caoutchouc brûlé entoure Bihorel. Certains endroits sont recouverts par une suie grasse, d'autres pas. On ne connait pas leur composition donc leur dangerosité...

Ce matin, nous sommes le jours d'après. Les "sachant" nous chantent en boucle "tout va bien, tout va très bien". "On peut vivre normalement à Rouen", nous déclare sans rire, le préfet.

Vient maintenant le temps des constatations et des bilans. Quel est l'impact de ce nuage de fumée (22 km de long sur 6 de large) qui a souillé les sols, la faune et la flore, les poumons et les yeux des habitants d'une zone qui va de Rouen à Neufchâtel-en-Bray (40 km à vol d'oiseau) et même au-delà puisque ressenti dans la Somme et jusqu'au Nord-Pas de Calais !
Quelles sont les conséquences, environnementales, alimentaires, sanitaires à court, moyen et long termes ? Dans la sphère du CHU se murmure en "off" que toutes ces particules sont cancérigènes.

Mais un problème central se pose aujourd'hui, celui de l’impéritie des maires et responsables de la métropole toujours prompts à se palucher à grands coups de "cop 21". Entre parenthèses, l'incendie d'hier, cela représente la pollution de combien de Clio de plus de vingt ans conduites par "ceux qui fument des clopes et roulent au diesel" ?  J'attends la réponse d'un trou de balle LREM qui se reconnaitra.

Nous habitons une zone à risque, 40 usines classées "Seveso" sans compter deux centrales nucléaires. 
Lubrizol ? Voilà six ans déjà, une fuite de mercaptan et son odeur pestilentielle avait créé peurs et pathologies dans l’agglomération. Hier, ce furent des fumées "peu toxiques" qui ont tout salopé sur leur passage. Que serait-il advenu si les émanations rependues sur toute une région étaient celles d'un produit mortel ? Nous serions à cette heure, mes chers Compatriotes, tous morts dans notre sommeil, hommes, femmes , enfants et animaux. 
C'est sans doute cela que nos politiques attendent pour mettre en place une procédure digne de ce nom qui serait diffusée et portée à la connaissance de tout un chacun et qui nous indiquerait quelle conduite adopter et quelles mesures prendre en pareils cas ?

L'incendie d'hier et la propagation de ses conséquences montrent que mettre les usines à la campagne, ne servirait à rien. Nous vivons dans un monde qui a besoin des produits de ces usines. Alors faisons avec, mais il est du devoir des maires et responsables de mettre en place une véritable politique de protection des populations en les formant de manière préventive aux risques encourus et aux méthodes de survie en cas de pollution mortelle.

Bougez-vous les politiciens, petits marquis de tous bords, au lieu de faire les fanfarons avec nos impôts au quotidien ou vous aurez à en répondre devant les survivants de la prochaine catastrophe industrielle mortelle qui n'hésiteront pas à aller vous chercher là où vous serez terrés !  

Nous sommes le jour d'après. C'est un jour de colère et si la pollution nous a enfumés, demain nous ne nous laisserons pas enfumer par vos phrases creuses et vos promesses de baltringues. 

C.Dragasès



Ciel vers le nord. Bihorel 26 septembre 2019 - 11 heures AM

















jeudi 26 septembre 2019

Chirac, Lubrizol et Rouen



Peu de temps avant sa mort, Jacques Chirac aurait déclaré au sujet de Rouen :

            " et en plus si vous ajoutez le bruit et les odeurs ".

CD












Lubrizol





Acte isolé d'un déséquilibré ou simple mégot ? Le préfet et le procureur hésiteraient...








mercredi 25 septembre 2019

Lorsqu’il s’agit d’être dans l’erreur, le petit marquis de Bihorel a toujours une idée d’avance.


Obscurité pour femme seule - rue de Bihorel 2019


Ah mes chers Compatriotes, comme moi sans doute vous vous trouviez bien sur ce blog en compagnie de Régis Debray, Alain Finkielkraut, Sylvain Tesson, Eric Zemmour, Brassens… à échanger sur la littérature, la PMA, l’identité française bref, sur autant de sujets si passionnants. 

Alors diantre, pourquoi me demanderez-vous, redescendre dans les bas-fonds de l’intelligence en vous ramenant à Bihorel ? Vraisemblablement parce que j’aime les extrêmes et les contrastes. 
Après les discours savants de ceux qui éclairent notre époque, faisons donc une pause et un court crochet par la bêtise la plus crasse et la plus noire, celle que nous côtoyons au quotidien. Pour cela, rien de tel qu’un détour par le conseil municipal et les élucubrations de notre petit marquis et de ses berniques.

Depuis quelques mois, vous avez constaté que Bihorel se trouve plongé la nuit dans l’obscurité la plus totale puisque l’éclairage public reste éteint la majeure partie de la durée nocturne pour des raisons soi-disant environnementales mais plutôt budgétaires.

C’est là, le nouveau hochet écologique de notre petit marquis et de tous les tartuffes de maires de la métropole qui massacrent l’environnement au quotidien dans leurs communes par l'urbanisation et tentent en utilisant quelques gadgets de « greenwashing » de récupérer au passage les voix écologistes pour les élections municipales de mars 2020, même si pour cela il leur faut faire fi de la sécurité des habitants et des habitations.

Le sujet a animé le dernier conseil municipal. Quelques conseillers d’opposition ont fait remarquer à notre petit marquis qui pourtant n’est pas réputé apprécier le moyen-âge, que c’était là, ramener Bihorel plusieurs décennies en arrière. 
Ces propos furent accueillis par des gloussements de la part de la petite coterie freluquesque. Parmi les caquètements on entendit fuser les noms de lampe électrique, voire frontale, le maire allant jusqu’à exhiber son gros" Iphone" lumineux en proclamant « aujourd’hui, Madame, tout le monde a ce genre d’instrument pour s’éclairer la nuit ». 
Mais la perle revint à une conseillère de la majorité, dont je tairai le nom par pure charité chrétienne afin de lui éviter les quolibets des Bihorellais, qui sans rire lâcha, je cite « l’éclairage public, c’est de l’assistanat ! ». 
Je sais, mes chers Compatriotes, comme moi les bras vous en tombent et cela dépasse l’imagination mais vous constaterez que lorsque je parlais de la bêtise la plus crasse et la plus noire, je n’exagérais pas… 

Certes, on peut rire de ce sujet comme nous venons de le faire, mais la réalité nous ramène vite en matière de sécurité à la dureté de la vie. Début septembre, le mini bus d’un club de basket a été nuitamment incendié et détruit à Bihorel…
Dans une commune du plateau nord qui plonge elle aussi ses concitoyens dans l’obscurité totale, le nombre de cambriolages a doublé cet été par rapport à l’année dernière… 

Le 7 aout dernier, devant l’explosion des vols dans les voitures, la police nationale trouvait utile de communiquer sur le sujet et de prodiguer quelques conseils à la population : 

 « Il faut penser à bien verrouiller les portes de la voiture, ne rien laisser dans un véhicule en stationnement ni dans le coffre. Il faut faire attention à stationner dans une rue plutôt passante et bien éclairée ».
 
En résumé, la police nationale constate que supprimer l’éclairage public la nuit, c’est favoriser la délinquance. 

Décidément, lorsqu’il s’agit d’être dans l’erreur, le petit marquis de Bihorel a toujours une idée d’avance. 


C.Dragasès


ps: je n'étais pas présent lors de ce conseil municipal, mais les propos cités dans ce billet me furent rapportés par une très proche conseillère d'opposition.
















mardi 24 septembre 2019

«En tant qu'homosexuels, il est de notre devoir de prendre position contre la PMA et la GPA»





FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que les opposants à l'extension de la PMA sont souvent accusés d'homophobie, plusieurs homosexuels refusent de «servir de caution morale» pour justifier la «réification de la femme et de l'enfant». Pour eux, la question n'est pas celle de l'égalité, mais du risque d'aliénation de l'humain par la technique.

Jean-Mathias Sargologos est diplômé en science politique et de HEC-Montréal, étudiant aux cycles supérieurs en histoire de l'art, et journaliste.

Sébastien de Crèvecoeur est normalien (Ulm), ancien professeur de philosophie, chercheur en management, et consultant en art.

Jacques Duffourg-Müller est critique musical.


Le jeudi 18 janvier se sont ouvert les États généraux sur la bioéthique où il sera officiellement discuté de l'ouverture de la PMA aux couples de femmes, c'est-à-dire une PMA sans père, et officieusement de la question de la légalisation de la GPA (qui, bien que concernant tous les couples, devrait aussi permettre aux couples homosexuels hommes de «concevoir» un enfant). C'est en tant qu'homosexuels que nous souhaitons aujourd'hui prendre position contre ce que nous estimons être de graves dérives, réalisées au nom d'un individualisme exacerbé et contre ce qui n'est rien d'autre qu'une tentative de briser l'interdit entourant la réification du corps humain. Notre démarche s'inscrit par ailleurs dans une volonté de briser le monopole des associations dites LGBT, représentantes autoproclamées des personnes homosexuelles, dans leur prétention à incarner l'ensemble des voix de celles-ci. Face à la gravité de la situation et des enjeux éthiques soulevés, nous estimons qu'il est de notre devoir de citoyens et de notre responsabilité morale de prendre publiquement position afin de faire entendre une voix alternative et raisonnable.

Homosexualité et procréation
Le désir d'enfant chez les personnes homosexuelles est éminemment légitime, mais ne peut cependant se réduire à une question d'accès à l'égalité, à des droits, et à la lutte contre les discriminations. Une telle vision simpliste implique en effet qu'il existerait une inégalité dans l'accès à la procréation pour les homosexuels, que cette inégalité serait le fruit d'une discrimination, et qu'il appartiendrait donc à l'État de corriger cette situation en ouvrant la PMA aux couples de femmes et en légalisant la GPA. Or, cet argument est fallacieux. En effet, deux hommes ou deux femmes ensemble ne peuvent intrinsèquement concevoir un enfant et cette impossibilité de procréer est une donnée objective qui n'est pas le fruit d'une quelconque action discriminante de la société ou de l'État ; elle est de nature, et propre à la condition homosexuelle. En ce sens, les personnes homosexuelles ne peuvent prétendre à une réparation de l'État afin de pallier une discrimination puisque cette dernière n'existe pas. Dire cela n'est pas de l'homophobie, mais simplement un rappel objectif des faits. Ce constat est peut-être difficile à entendre pour certains, mais nous pensons pour notre part qu'assumer pleinement son homosexualité revient aussi à accepter les limites qui en découlent.

Dans ce débat, nous remarquons que la plupart des arguments avancés par les défenseurs de ces pratiques sont du registre du subjectif et de l'émotion (désir d'enfant, souffrance de ne pas pouvoir en avoir, sentiment de discrimination, etc.). Or, nous pensons que face à l'ampleur des enjeux, l'État ne devrait pas fonder son action sur les émotions et les inclinaisons subjectives de chacun, mais devrait au contraire la fonder en raison. Or, celle-ci appelle clairement au maintien de l'interdiction de la PMA pour les couples de femmes et de la GPA, que cette dernière s'adresse aux couples hétérosexuels ou homosexuels.

PMA pour couples de femmes et GPA pour tous
Certains avancent comme argument qu'il est discriminatoire d'autoriser la PMA aux couples hétérosexuels et de la refuser aux couples de femmes. Nous réfutons cet argument. En effet, la PMA pour les couples hétérosexuels entre dans le cadre de l'Assistance médicale à la procréation (AMP). Elle est donc un traitement médical qui permet de pallier une condition médicale d'infertilité d'un couple hétérosexuel. Effectivement, l'ordre naturel des choses implique qu'un couple hétérosexuel soit normalement fertile. L'infertilité peut donc s'assimiler dans ce cas-ci à une maladie, il est alors normal qu'un traitement médical soit offert. Or, un couple de femmes est objectivement et par définition infertile. Celles-ci ne souffrent donc d'aucune condition médicale ou maladie qui justifierait qu'elles aient accès à la PMA. Nous irons même plus loin en affirmant que, la PMA étant un traitement médical, permettre son accès aux couples de femmes reviendrait à sous-entendre que les femmes homosexuelles seraient malades, ce qui constituerait bien entendu un retour en arrière considérable.

Nous nous opposons aussi à la légalisation de la PMA pour les couples de femmes, car elle ouvre une boîte de Pandore qui mènera tout naturellement à la légalisation à terme de la GPA (bien que la GPA concerne tous les couples, homosexuels comme hétérosexuels, elle est notamment promue par des associations dites LGBT comme un moyen de permettre aux couples d'hommes de «concevoir» un enfant). En effet, bien que de natures différentes, la PMA pour les couples de femmes et la GPA sont revendiquées au nom d'un prétendu nouveau droit pour les couples homosexuels, le droit à l'enfant. Or, au nom du principe d'égalité, il sera impossible d'interdire la GPA une fois la PMA pour les couples de femmes légalisée. En effet, au nom de quoi les homosexuels hommes n'auraient-ils pas, eux aussi, le droit d'avoir accès à une nouvelle technique leur permettant de «concevoir» un enfant?
L'enjeu principal ici est la réification de la femme vue comme «moyen» au service d'un couple qui louerait son utérus pour porter son enfant. Or, après des décennies de féminisme, il est difficilement concevable qu'aujourd'hui la réification du corps de la femme apparaisse par le biais du discours libéral. En ce sens, l'argument selon lequel la mise à disponibilité par certaines femmes de leur utérus serait éthique parce qu'elles le feraient de manière libre et consentie nous semble irrecevable. Ce serait en effet nier toute la dimension d'un principe moral fondamental et caractéristique de notre civilisation occidentale, résumé notamment par l'impératif pratique kantien: «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.»

Cet impératif est au cœur du principe de dignité humaine que l'on est en droit d'exiger de l'autre, mais aussi de tout être humain envers lui-même. En ce sens, il existe une multitude d'exemples où la loi interdit certains comportements et pratiques, quand bien même cela ne concernerait personne d'autre que soi: ne pas porter sa ceinture de sécurité en voiture est dangereux seulement pour soi et pourtant illégal (on ne peut invoquer sa liberté individuelle pour ne pas la porter), le lancer de nains est interdit (indépendamment du consentement des intéressés), je n'ai pas le droit de consommer de la drogue (même si en le faisant je ne porterais atteinte qu'à moi-même), et si je porte atteinte à mon intégrité physique en m'automutilant, il est possible que je sois interné de force en hôpital psychiatrique. Ainsi, pourquoi la société devrait-elle accepter que certaines femmes réifient leur propre corps en louant leur utérus au prétexte qu'elles seraient consentantes?

Ensuite, le caractère éthique de la GPA serait supposément garanti par l'interdiction de rémunérer la gestatrice et par le caractère altruiste qui motiverait sa décision de louer son utérus. Argument irrecevable, encore une fois, puisque l'absence de rémunération ou l'altruisme de la démarche n'enlèvent rien au fait que le corps serait tout de même réifié, la grossesse n'étant pas une activité, mais un état.

Enfin, à la réification de la femme s'ajoute celle de l'enfant: objet d'une transaction contractuelle, ce dernier devient donc lui aussi un objet, et non plus une personne. Nous estimons, en outre, inadmissible que des individus contournent l'interdiction de la GPA en France en faisant appel à des gestatrices à l'étranger et demandent, une fois de retour en France, la reconnaissance par l'état civil de leurs droits parentaux sur l'enfant qu'ils ont obtenu. Nous voyons là une façon malhonnête et mesquine de mettre l'État français au pied du mur. Ces personnes se sont volontairement mises hors la loi, elles ne peuvent donc pas ensuite demander un accommodement à l'État français puisque la pratique de la GPA est illégale en France. En ce sens, l'existence en France d'enfants nés par GPA à l'étranger ne peut en aucun cas motiver une adaptation ou une modification de la législation française puisqu'on ne fonde pas la règle sur l'exception ni sur la légalité de tel ou tel acte à l'étranger. Nous reconnaissons cependant ici la précarité de la situation de ces enfants qui subissent les conséquences de l'irresponsabilité de leurs «parents» d'intention. Nous reconnaissons aussi l'importance de trouver des solutions dans l'intérêt supérieur de ces enfants. Nous refusons cependant que l'unique réponse à apporter soit celle d'une trahison par l'État français de l'esprit de ses propres lois en reconnaissant les droits parentaux d'individus ayant eu recours à une GPA à l'étranger.

Ainsi, le maintien de l'interdiction de la GPA en France (à l'instar de l'Allemagne, de l'Italie, de la Suisse, de l'Espagne, du Danemark, de la Suède, de la Finlande, des Pays baltes, du Québec, etc.) va dans l'intérêt de la protection d'une conception humaniste de la procréation, soucieuse de la défense des plus vulnérables, et qui respecte l'interdit de toute exploitation et réification de l'être humain. Dans cette perspective, le rôle de l'État n'est pas d'assurer l'accès à toujours plus de droits individuels, mais bien de protéger les plus faibles contre les excès de l'individualisme et de préserver une certaine conception de l'Homme.

Progrès technique et usage moral
La PMA pour les couples de femmes et la GPA, présentées faussement comme des avancées permettant aux femmes et aux hommes homosexuels de «concevoir» un enfant, ne sont que des avancées techniques. Or, des avancées techniques ne sont pas nécessairement des progrès sur le plan moral. En ce sens, elles sont axiologiquement neutres et ne nous disent rien de l'usage moral qui en sera fait. Les partisans de la PMA pour les couples de femmes et de la GPA se parent de la vertu de la lutte contre l'homophobie pour les faire accepter. Nous refusons de servir de caution morale à une vision archaïque et régressive de l'humain, fût-ce au nom de la liberté.
Pour finir, face à ceux qui affirmeraient que nos positions empêchent toute possibilité pour les homosexuels de devenir parents, là encore nous répondons que cela est faux. En effet, il n'existe, aujourd'hui en France, aucune loi qui interdise aux personnes homosexuelles de devenir parents (ce ne sont que les moyens par lesquels elles souhaitent le devenir, c'est-à-dire la PMA pour les couples de femmes et la GPA, qui sont interdits). En ce sens, le maintien de l'interdiction de la PMA pour les couples de femmes et de la GPA n'épuise pas, par ailleurs, la possibilité d'une réflexion de fond sur les alternatives éthiques dont disposent les homosexuels pour avoir des enfants.

Jean-Mathias Sargologos, Sébastien de Crèvecoeur et Jacques Duffourg-Müller.










lundi 23 septembre 2019

Éric Zemmour et Laurent Joffrin: «Comment définir l’identité française?»


Le Figaro 20 septembre 2019

GRAND ENTRETIEN - L’auteur du Roman de la France (Tallandier) et celui du Destin français (Albin Michel) partagent une même passion pour notre récit national et ses grands hommes. Tous deux assument l’existence d’une identité française. Mais leurs visions de celle-ci sont radicalement opposées. Pour Laurent Joffrin, l’ADN de la France, c’est la liberté. Pour Éric Zemmour, c’est la lutte violente pour maintenir son unité.

LE FIGARO. - Votre livre sonne comme une réponse au Destin français d’Éric Zemmour, Laurent Joffrin avez-vous un rêve caché … devenir le Éric Zemmour de gauche? Éric Zemmour, Laurent Joffrin est-il votre antithèse parfaite?

Laurent JOFFRIN. - J’ai commencé à travailler sur mon livre il y a trois ans et celui d’Éric Zemmour est sorti il y a un an. Je suis parti d’une autre réflexion: à mon sens, les programmes d’histoire sont formulés de manière trop abstraite ; ils ne respectent pas la logique du récit en racontant l’histoire par thèmes généraux. Je pense qu’il faut raconter l’histoire de France telle qu’elle est: un roman d’aventure formidable. C’est une saga faite de personnages extraordinaires, d’ascensions fulgurantes, de chutes abyssales, de drames et de guerres. Si l’on part des structures, des grands courants économiques ou intellectuels, on ennuie les gens. Il faut raconter cette histoire de manière vivante, un peu comme une série, et ensuite remonter aux structures, aux généralités. On me fait le reproche de vouloir raconter l’histoire de manière traditionnelle: c’est le contraire. J’utilise les techniques de récit que l’on peut voir à la télévision ou sur internet. J’emploie certains ressorts de la fiction mais en racontant des faits vrais.
Éric Zemmour quant à lui, s’inscrit dans un débat sur l’identité nationale, point sur lequel nous sommes en total désaccord.

Éric ZEMMOUR. - Quand mon livre, Destin français, est sorti, on l’a considéré comme une réponse à Boucheron et à son Histoire mondiale de la France. Les affrontements autour de l’histoire de France sont aussi vieux que l’histoire de France elle-même. La conception qu’on a de l’histoire de France détermine la vie en commun et la société. Orwell explique ainsi dans 1984: «Qui tient le passé, tient l’avenir et qui tient le présent, tient le passé». Je crois qu’il y a un affrontement idéologique sur l’histoire et je suis en désaccord presque total - non sur ce qui est raconté - mais avec les interprétations que Laurent Joffrin propose de ces faits historiques.

 
La suite ICI
















dimanche 15 septembre 2019

Lecture





“Message d'Homère pour les temps actuels: la civilisation, c'est quand on a tout à perdre ; la barbarie, c'est quand ils ont tout à gagner. Toujours se souvenir d'Homère à la lecture du journal, le matin.”


Sylvain Tesson, Un été avec Homère.








vendredi 13 septembre 2019

mercredi 11 septembre 2019

Pensées de rentrée




 "Un jeune homme de 19 ans, travailleur, attachant, brave, innocent, est mis à mort par un fou furieux, accueilli et entretenu par l’Europe depuis dix ans. Beaux esprits et belles âmes ignorent la victime, plaignent le meurtrier et condamnent ceux que ce drame indigne. France, 2019"

Dominique Jamet, Tweeter - 2 septembre 2019











"Dans l’ancien monde, les jeunes gens qui défendaient leur frontière contre les envahisseurs étaient des héros. Nos monuments aux morts en sont pleins. Aujourd’hui, on les insulte, on les traite de racistes et on les met en prison."

 Eric Zemmour, le Figaro - 6 septembre 2019











vendredi 6 septembre 2019

Eric Zemmour: "Cette justice française qui donne le permis de tuer"







C’est un puzzle. Le puzzle d’une certaine conception de la justice, d’une certaine philosophie de la vie en société. Un jour, des militants identitaires sont condamnés à six mois de prison pour avoir voulu bloquer (pacifiquement) la frontière entre la France et l’Italie. Quelque temps plus tard, un Afghan tue au couteau dans les rues de Villeurbanne. On apprend alors que ce brave homme avait obtenu le droit d’asile, non parce qu’il était menacé personnellement, mais parce que son pays était en guerre. Il avait été rejeté d’Allemagne, d’Italie et de Norvège. Mais la France doit toujours faire mieux que les autres. La Cour nationale du droit d’asile peut être fière d’elle: il était urgent de protéger cet Afghan du risque d’être tué dans son pays pour lui permettre de tuer dans le nôtre.

Dans l’ancien monde, les jeunes gens qui défendaient leur frontière contre les envahisseurs étaient des héros. Nos monuments aux morts en sont pleins. Aujourd’hui, on les insulte, on les traite de racistes et on les met en prison. Et le Conseil constitutionnel lui-même bénit celui qui ouvre les frontières, le passeur qui transgresse la loi française, met en danger ses compatriotes, au nom du concept fumeux de «fraternité». Dans l’ancien monde, les fous se prenaient pour Napoléon et posaient leur main sur le ventre: dans le nouveau, ils crient «Allah Akbar» et plantent un couteau dans le ventre des passants.

Dans l’ancien monde, l’État avait pour mission de protéger les citoyens français à n’importe quel prix. C’était sa légitimité. D’ailleurs, la justice rend ses jugements au nom du peuple français. Aujourd’hui, l’essentiel pour l’État est d’éviter tout «amalgame». De protéger l’étranger des persécutions imaginaires des Français. De protéger l’islam de toute «stigmatisation» même si nos compatriotes sont massacrés en son nom. La justice devrait - ce serait plus clair - rendre désormais ses jugements au nom de l’Humanité. Ou au nom d’Allah?

Dans le monde ancien, le droit d’asile, c’était Hugo à Guernesey ou Soljenitsyne dans le Vermont. Aujourd’hui, c’est un réservoir inépuisable de combattants d’Allah.
Dans le monde ancien, on renvoyait les délinquants étrangers et les déboutés du droit d’asile dans leur pays. Dans le monde nouveau, on adopte des lois pour éviter à ces pauvres petits les affres de la «double peine».

Le renversement de perspective est sidérant. Dans les années 70, les membres du Syndicat de la magistrature distribuaient à la sortie de leur école la fameuse «harangue de Baudot» qui enjoignait de juger avec partialité, de privilégier le pauvre contre le riche, la femme contre l’homme, l’enfant contre le père, l’ouvrier contre le patron, l’immigré contre le Français. Cinquante ans plus tard, ils peuvent regarder avec une légitime fierté l’œuvre accomplie.

Eric Zemmour, Le Figaro, 6 septembre 2019













jeudi 5 septembre 2019

l' UDI et les têtes à claques



l'UDI a décidé de soutenir dans la course au poste de premier agent d'animation de la ville de Paris en 2020, Benjamin Blaise Griveaux.

Étonnante, cette habitude de l'UDI de ne soutenir aux élections que des candidats têtes à claques. Vous en doutez, mes chers Compatriotes ? Regardez donc plus près de chez nous.

         Alors, vous voyez bien...

C.Dragasès