"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 30 juin 2015

Philippe Muray : « Tombeau pour une touriste innocente »



Rien n’est jamais plus beau qu’une touriste blonde
Qu’interviouwent des télés nipponnes ou bavaroises
Juste avant que sa tête dans la jungle ne tombe
Sous la hache d’un pirate aux façons très courtoises

Elle était bête et triste et crédule et confiante
Elle n’avait du monde qu’une vision rassurante
Elle se figurait que dans toutes les régions
Règne le sacro-saint principe de précaution

Point de lieu à la ronde qui ne fût excursion
Rien ici ou là-bas qui ne fût évasion
Pour elle les pays étaient terres de passion
Et de révélation et de consolation

Pour elle les pays étaient terres de loisirs
Pour elles les pays n’étaient que communion
On en avait banni les dernières séditions
Pour elle toutes les terres étaient terres de plaisir

Pour elle les nations étaient lieux d’élection
Pour elle les nations n’étaient que distraction
Pour elle les nations étaient bénédiction
D’un bout du monde à l’autre et sans distinction  .....la suite ici

lundi 29 juin 2015

Texte intégral de l’intervention d’Éric Zemmour au Tribunal Correctionnel de Paris le 24 Juin 2015.




" Je vous avoue que j’ai longuement hésité à venir à l’audience. Mon avocat me déconseillait plutôt de me déplacer, pour conserver, disait-il, aux débats leur caractère technique.

J’ai décidé pourtant d’assister à cette audience. D’abord par respect des magistrats, de la cour, et au delà des institutions de la République. Mais aussi par curiosité. Je voulais comprendre ce qu’on me reprochait. Comprendre quelle loi ou quelle partie de la loi j’avais enfreint.
Après tout, nul n’est censé ignorer la loi. Je voulais comprendre pourquoi le procureur, le représentant de l’Etat, m’attaquait pour des propos qui ne faisaient pourtant que décrire des faits, une réalité, amplement retranscrite: «des bandes étrangères venues d’Europe de l’Est écument notre pays», ça passe; mais quand on dit: «des bandes de tchétchènes, Kosovars, Roms dépècent, dévalisent, violentent, ou dépouillent», ça ne passe pas. Lui n’est pas déféré, moi, je le suis.
Je comprends bien le point de vue du procureur : il favorise la concision.
L’ellipse est préférée à la description clinique. Madame le procureur préfère la pudeur des impressions à l’impudeur du réalisme. Mais cette querelle littéraire est-elle de la compétence de ce tribunal ? Il faut alors qu’elle aille au bout de cette logique littéraire.
Qu’elle m’indique les bons mots et les mauvais mots, les mots autorisés et les mots interdits. Qu’elle redéfinisse les canons de la profession de journaliste. Que celui-ci ne soit plus tenu d’informer de ce qu’il voit, mais d’abord d’informer ce qu’il ne voit pas, mais qu’il est bon de voir.
J’avoue ma perplexité. Je n’ose penser que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais ma personne. Il y a quatre ans, le procureur m’avait expliqué que ma notoriété fort grande avait pour corollaire une responsabilité aussi grande. Je constate qu’en quatre ans, j’ai encore pris du galon, puisque je suis davantage responsable, et donc davantage condamnable, qu’un ministre de l’intérieur lui-même.
Mais j’ai compris en écoutant avec soin ces débats, que ce ne sont ni mes mots ni ma personne qui importaient, mais mes pensées. Même pas mes pensées, mais mes arrière-pensées. Dans le passé, nous avions ainsi le tribunal de l’Inquisition qui dénichait la persistance des pensées hérétiques chez des marranes convertis au catholicisme. Nous avons eu plus récemment les grands procès staliniens qui traquaient les intentions contre-révolutionnaires.
A la suite de la parution de mon livre, le Suicide français, le premier secrétaire du parti au pouvoir avait dénoncé la zemmourisation de la société. Le premier ministre avait expliqué que mon livre n’était pas digne d’être lu, le ministre de l’Intérieur avait appelé à manifester contre moi, et le président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale avait sollicité de mes employeurs qu’ils mettent fin à mes collaborations à leurs medias.
Marie-Anne Chapdelaine, Une députée d’Ille-et-Vilaine, me chassait carrément de France : «Monsieur Zemmour, la République, on l’aime ou on la quitte ».
Aujourd’hui, je vis la version judiciaire de cette offensive médiatico-politique. On prétend faire du droit, mais derrière les arguties, ce n’est qu’une bataille politique pour me faire taire.

Il y a six mois, des millions de Français défilaient dans la rue pour défendre la liberté d’expression. Les malheureuses victimes de Charlie Hebdo avaient subi aussi une condamnation judiciaire venue d’un tribunal islamique qui les avait condamnés à mort pour blasphème. Si je comprends bien ce qui m’est reproché, la liberté d’expression, c’est bon pour les dessinateurs de Charlie, mais ce n’est pas bon pour moi. Parce qu’eux sont gentils, et moi, je suis méchant.
Eux ont des bonnes arrière-pensées, et moi j’en ai de mauvaises. Si je comprends bien, nous vivons toujours sous le règne de la phrase de Saint-Just : «pas de liberté pour les ennemis de la liberté». Cela s’appelait la Terreur. "
Eric ZEMMOUR

Conseil Municipal


Conseil municipal le mardi 30 juin 2015, Hôtel de ville, salle des mariages à 19h00

PV du 18 mai 2015

Convocation et note de synthèse

jeudi 18 juin 2015

Colombey - les - Deux - Mosquées


Les hasards du calendrier font qu'en ce jour où nous commémorons l'appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940, débute également le ramadan. 
Oh peu de chances, mes chers Compatriotes, que vous puissiez échapper à "l'événement" (je parle du ramadan, pas de l'appel bien sûr...) en effet, pas une station de radio, pas une chaine de télévision, pas un journal ou un site d'informations sur le net qui n'aura diffusé ou publié son reportage sur la question ou interviewé "son" musulman et pas un des ploucs qui nous gouvernent n'aura oublié de souhaiter aux fidèles de cette religion de "paix et d'amour" de "vivre pleinement le ramadan" comme le fit Cazeneuve ces jours-ci, lui qui pourtant ignora avec tout le mépris qui sied à un progressiste de gauche, les catholiques lors du carême...

Voici quelques jours, Dalil Boubakeur (grand recteur de la mosquée de Paris) déclarait qu'il verrait bien se transformer en mosquées, les églises vides de France. En gros, nous expliquait-il, poussez-vous de là, les impies, qu'on s'y mette nous, les musulmans. Quand je pense que certains parlent encore de fantasme lorsque l'on évoque le "grand remplacement", je ne vois pas ce qu'il leur faut de plus...
D'ailleurs Boubakeur n'en était pas à sa première provocation puisqu'en plein weekend de Pâques lors de la réunion des musulmans de "France" (un hasard du calendrier sans doute, ils n'avaient jamais que 52 weekends dans l'année pour se réunir...)  n'avait pas hésité à déclarer qu'il fallait doubler le nombre de mosquées en France. 

J'ouvre ici une parenthèse afin de préciser qu'une église n'est jamais vide, eut-elle été désacralisée par un de nos évêques de gauche. Dans ces églises, la présence du Christ, de l'Esprit Saint est permanente même en l'absence de fidèle et qu'en leurs murs sous les voutes romanes ou gothiques, de la plus humble des chapelles à la plus grandiose des cathédrales, y flottent pour l'éternité les âmes de nos ancêtres qui les bâtirent, y furent baptisés, s'y marièrent et y célébrèrent leurs morts.
On a même essayé de nous vendre que chrétiens et musulmans avaient le même Dieu. Je vais décevoir les adeptes de l'oecumenisme et du vivre ensemble mais cela n'est que foutaises, comme l'explique fort bien, Pierre Jova:
 " les musulmans n’ignorent cependant pas que les chrétiens, en professant le dogme de la Trinité, sont des « associateurs ». Ils commettent le grave péché d’adjoindre à Dieu, l’Unique, des auxiliaires. De leur côté, les chrétiens croient que Dieu est un en trois personnes, mystère qui n’a pas fini d’être compris, mais qui éclaire la vision humaine d’un être en perpétuelle relation. Chesterton écrivait que, comme l’homme créé à son image, « il n’est pas bon que Dieu soit seul. » Cette proximité chrétienne avec un Dieu « fait homme » est étrangère à l’islam. Le Dieu musulman est transcendant, mais lointain, inaccessible. « Je ne pouvais pas dire ‘’je t’aime’’ à Dieu, il n’y a pas d’intimité en islam », témoigne à qui veut l’entendre le dynamique Saïd Oujibou, musulman converti au christianisme, et devenu pasteur évangélique."
 
Revenons maintenant au Général, je ne sais pas, même si je devine, quels commentaires aurait fait l'auteur de l'appel du 18 juin 40, au sujet des élucubrations de Dalil Boubakeur mais je peux toujours vous citer les propos qu'il tenait le 5 mars 1959 (excellente année, du reste...) devant Alain Peyrefitte:  
"Qu’on ne se raconte pas d’histoire ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français. Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherez-vous de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées..."
Charles de Gaulle, grand visionnaire s'il en est, n'avait pourtant pas prévu qu'après les avoir mis à la porte de la France en accordant l'indépendance à nos départements d'Algérie, ces populations reviendraient toujours plus nombreuses par la fenêtre, ni non plus d'ailleurs que nos églises se videraient et que l'islam deviendrait la première religion exogène sur le territoire de la fille ainée de l’Église.

Convertir des églises en mosquées, ainsi ce que par ironie le Général decrivait comme un changement d'appelation de son village, pourrait bien devenir une réalité. Des catholiques seraient, parait-il, d'accord... Lénine voici un siècle déclarait " les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons". 
Mes chers Compatriotes, il n'est plus très éloigné le jour où certains catholiques offriront le couteau avec lequel on nous égorgera.
CD

mardi 16 juin 2015

Brighelli : derniers conseils avant le bac


Mercredi, c'est le coup d'envoi du bac. À tous les candidats qui stressent, on ne sait trop pourquoi, Brighelli adresse ces conseils quelque peu décalés. 


Par Jean-Paul Brighelli

Cher(e) futur(e) bachelier(e),

Permets-moi de te tutoyer - c’est de mon âge. Cela fait bientôt quarante ans que je vois défiler, génération après génération, des candidats au bac. Ça crée des liens quasi familiaux.

Tes parents me disent que tu es un peu inquiet, à la veille de la fatidique épreuve de philosophie qui ouvre les hostilités.

Laisse-moi te dire que tu as tort.
Au pire, la moyenne

D’accord, tu ignores à peu près tout de Descartes et de Kant, de Marx et de Nietzsche, pour ne pas parler de Thomas d’Aquin ou de (saint) Augustin, qui ont sombré dans les oubliettes du politiquement correct : évoquer des suppôts du christianisme, quelle horreur ! Combien de tes camarades seraient choqués dans leurs convictions !

Mais cela n’a aucune importance : pourvu que tu parviennes à rédiger quatre pages avec un projet d’introduction, une apparence de développement et un embryon de conclusion, tu auras, au pire, la moyenne.

Comment ? Mais tu n’arrives pas à écrire quatre pages sans les clouter de phôtes d’aurtograf ? Aucune importance. Au pire, tu perdras deux points, sur les douze octroyés a priori pour ton seul effort d’être physiquement présent. Pour le reste…

« Trop dur les maths »

Ah ? C’est l’épreuve de maths que tu redoutes ? Tu plaisantes, n’est-ce pas… Elle sera notée sur 24, comme l’année dernière. Tu peux compter sur une petite question de probas tout à fait à ta portée. Si jamais un problème te paraît trop complexe, tu pourras toujours ouvrir un compte Facebook « Trop dur les maths » qui rassemblera immédiatement les like de 80 000 autres fainéants, pardon, victimes des lubies professorales, et le ministère, affolé, te votera une subvention spéciale sous forme de conseils / ordres de mansuétude aux correcteurs.

« Mansuétude », ça ne te dit rien ? Tu as raison, c’est du vocabulaire de classe - de classe bourgeoise, bien entendu. Un marqueur d’héritage. Toi, tu es un(e) élève normal(e). Et moderne. Et de gauche ? D’ailleurs, l’un de tes meilleurs copains est membre de la FIDL, cette organisation lycéenne qui sert de couveuse au PS. Il t’a expliqué combien les mots de plus de deux syllabes sont sociologiquement connotés à droite. Pourquoi pas l’imparfait du subjonctif, comme Le Pen père, pendant qu’on y est ?

So, don’t worry !

L’anglais aussi te pose problème ? No problemo (non, ce n’est pas de l’anglais). Quelques mots bien sentis, moitié franglais moitié globish, et le tour est joué.

En français, communique à mort

Le français ne t’intéresse que si tu es présentement en première. L’écrit, c’est du tout cuit - comme en philo. Au pire, tu prends le sujet d’invention, et tu « communiques » à mort. Et à l’oral, avec la petite vingtaine de textes que ta prof (je la mets délibérément au féminin, il n’y a presque plus que des femmes dans cette matière) est tout juste parvenue à expliquer dans le semi-brouhaha constant qu’on appelle une classe sereine, tu ne devrais pas avoir trop de mal. La garce a osé inscrire sur ta liste deux œuvres complètes ? Allons, elles ne sont pas trop longues, tu t’en sortiras. Pense à lui sourire. Après tout, elle se sera levée tôt elle aussi. Mais n’aie crainte : on surveille sa notation, si jamais elle te sabrait, elle se ferait réprimander par un inspecteur ou un autre. Ou par le ministre. Dame Najat n’aime pas trop qu’on vous brime.

Teuf d'après bac

Tu as déjà passé le mois dernier les diverses options qui te font gagner des points et ne risquent pas de t’en faire perdre. Tu sais déjà que tu pars avec une vingtaine de points d’avance. Tu es bon en surf, tu devrais donc décrocher le bac scientifique.

Que te dire de plus ? Commence déjà à préparer la méga-teuf d’après bac. C’est l’occasion ou jamais de lâcher la vapeur. Et de dire au revoir aux copines et aux copains. Tu ne les reverras pas avant longtemps - dans la queue à Pôle emploi par exemple.

Non, je blague ! Tu verras, tu réussiras comme un autre à aller jusqu’en licence. Au pire, si tu échoues partout, on aura toujours besoin de profs.

vendredi 12 juin 2015

Laisser mourir de soif et de faim Vincent Lambert …une curieuse injonction morale


 Par Pierre Brunet de Causeur

Une vidéo, tournée clandestinement, fait scandale auprès des humanistes. Parce qu’elle montre une personne, Vincent Lambert, regarder son frère qui lui parle, et aussi baisser les yeux, comme quelqu’un qui écoute, quand on lui met près de l’oreille un téléphone lui transmettant la voix de sa mère. Le scandale est si grand que le CSA enquête. Le scandale est intolérable, parce que des pontes de la médecine, et une partie de « ses proches » veulent le laisser mourir de soif et de faim. Par humanisme. Pour sa dignité. Et bien sûr, si les gens regardent cette vidéo, ça va être moins facile de faire ça. Il va y en avoir, comme moi, qui vont se dire que c’est un être humain, avec un visage d’être humain, pas un visage de légume, pas une asperge perfusée de partout qu’il faudrait juste mettre dans un doggy bag une fois qu’elle sera toute sèche.
C’est une curieuse injonction morale, quand on y réfléchit, que de nous expliquer, que, par humanisme et au nom de sa dignité, il faudrait laisser mourir de soif et de faim une personne. Et aussi parce que ça commence à coûter cher, de la maintenir en vie, cette personne. Et attention, on ne parle pas de l’aider à mourir par une injection létale, un sédation définitive et rapide, non, ça, ça serait un acte, quelque chose qui demanderait une forme de responsabilité. Non non, là, on voudrait juste « arrêter », de faire, pas « faire quelque chose ». Mais arrêter de faire, en l’espèce, cela veut dire laisser mourir quelqu’un de soif et de faim. Et, il faut le rappeler, c’est une des formes d’agonie les plus atroce qui soit, qui peut être assez longue, avec des manifestations de souffrance du corps dont, bien sûr, les pontes de la médecine ne parleront pas Ou plutôt, ils parleront de « mouvements réflexes ». Les pontes de la médecine adorent parler de « mouvements réflexes » quand la souffrance ne les intéresse pas. Il n’y a pas si longtemps, par exemple, ils avaient décidé que les nourrissons ne souffraient pas, jamais. Si quelque chose ressemblait chez ceux-ci à des manifestations de douleur, il ne pouvait, bien sûr, s’agir que de mouvements réflexes.
J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi des gens qui ont fait le serment d’Hippocrate trouvent tout à fait normal, digne et moral de laisser mourir quelqu’un de soif et de faim; et pourquoi le scandale consiste à filmer cet être humain, et son humanité, plutôt que de projeter son abandon jusqu’à ce qu’il en crève. Mais bien sûr, son horrible agonie sera silencieuse, c’est ce qui compte. Que des mouvements réflexes, pas de souffrance. Et les humanistes seront contents. Il n’y aura pas eu d’acharnement. Ce n’est pas bien l’acharnement, ça coûte cher au contribuable, et c’est gênant, ça nous rappelle notre irréductible, vulnérable, fragile et dépendante humanité.
Mais c’est parce que nous sommes encore une civilisation capable d’aimer une personne qui n’a pas bougé de son lit d’hôpital depuis des années, que nous avons le droit de nous dire différents de ceux qui égorgent les êtres humains comme des moutons. Sinon taisons-nous. Nos discours ne sont que les mouvements réflexes d’une humanité en laquelle nous ne croyons plus.

jeudi 11 juin 2015

Les serres d'Auteuil sacrifiées au nom du roi Tennis


Par Floris de Bonnevile (Boulevard Voltaire)

Roland-Garros a gagné. Dame Nature a perdu. Plutôt que de s’édifier sur une dalle de béton qui couvrirait le début de l’A13, c’est au beau milieu des serres d’Auteuil qu’un nouveau stade ultra-moderne va voir le jour. Une fois de plus, la volonté populaire est bafouée par des gouvernants qui lui préfèrent la bobographie. Le dieu sport, rien que le dieu sport et ses saints deniers.

Une fois de plus, Manuel Valls, agissant probablement sur ordre de son chef suprême encore peut-être tout imprégné des fragrances de Dame Hidalgo, qui veut faire de son stade la Pyramide du Louvre de son règne, se moque des pétitions. Une fois de plus, le président Hollande s’est assis sur les 65.600 pétitionnaires lui demandant de sauver le site des serres, comme il l’avait fait sur les 700.000 signatures adressées au CEES au nom de la Manif pour tous. Il avait pourtant évoqué une France environnementale pour annoncer le prochain COP 21 qu’il présidera à Paris en décembre. Fera-t-il, alors, visiter le chantier Hidalgo aux chefs d’État venus de laplanète entière ? On peut en douter, car comment pourrait-il être fier de cette belle entourloupe faite avec sa bénédiction à ce jardin botanique créé sous Louis XV et remanié avec ses serres actuelles en 1898 par Jean-Camille Formigé.

Ce week-end, à la demande de Lise Bloch-Morhange, de Sauvons les serres d’Auteuil, une nouvelle lettre a été adressée au président de la République pour lui proposer de reconsidérer le projet de la FFT, et de le déplacer en couverture du début de l’autoroute A13, à 50 mètres de l’actuel stade, et ce pour un moindre coût. Si le maire de Paris persistait à satisfaire la voracité de la Fédération française de tennis, menace lui a été faite d’affrontements cet automne à l’ouverture des travaux, ce qui serait fort malvenu au moment où se tiendra la conférence mondiale sur le climat.

Mais rien n’y fera. Même Ségolène Royal, qui habite à 300 métres de Roland-Garros, a dû céder alors qu’elle avait rejoint le camp des signataires de la pétition Sauvons les serres d’Auteuil, lancée il y a 5 ans. Malgré aussi le vote, le 28 mai dernier, de la majorité du Conseil de Paris emmené par les Verts, qui a demandé au maire de surseoir au projet, Manuel Valls a donné son feu vert vendredi pour lancer la construction, dès septembre, de ce stade de 5.000 places. Pourtant, Agnès Popelin, la présidente de l’association, a dénoncé devant les tribunaux les nombreuses irrégularités entachant ce projet, mais justice n’a pas été rendue favorablement – jusqu’à ce jour, en tout cas. De nombreux recours sont encore possibles, et la bataille juridique ne fait que commencer.

Anne Hidalgo s’est réjouie de la signature de Valls. « Cela va aller très vite », a-t-elle déclaré pour se faire bien entendre des spectateurs du tournoi. Surnommée la bétonneuse, elle veut aussi agrandir de 15.000 places le Parc des Princes, alors que le tout nouveau stade Jean-Bouin, réservé au rugby et qui a coûté l’an dernier 150 millions d’euros, est très peu utilisé ! Les habitants du 16e et de Boulogne, qui le jour des matches ne peuvent pas trouver à se garer et ont du mal à circuler, apprécieront.

« Le Premier ministre fait preuve d’un mépris total pour l’écologie et la démocratie locale », a réagi Yves Contassot (EELV). Mais cela, nous le savions tous, à Boulevard Voltaire.

Comme nous n’ignorons pas que les lobbies du fric sportif gagneront toujours pour défendre leurs intérêts. Saccager ce magnifique espace vert parisien pour deux semaines de tournoi vaut bien, non pas une messe, mais un sursaut citoyen.

samedi 6 juin 2015

un Défilé de bon goût


Surtout mes chers Compatriotes, ne manquez sous aucun prétexte ce défilé toujours de bon goût !
Vous y découvrirez une version adaptée pour l'occasion de la "chenille qui redémarre" et si ce n'est déjà fait, que l'utilisation  des carottes et des poireaux ne se limite pas à la confection d'excellents consommés.
Cette année, les chars de la Métropole et de la région Haute Normandie (toutes deux de gauche, faut-il le rappeler?) qui sponsorisent (voir l'affiche) avec nos impôts cette manifestation "tout public" ouvriront peut-être le défilé avec de nombreux élus dessus réclamant comme indiqué sur l'affiche la "PMA - GPA pour tous" et "Assez de Promesses des Actes" au cas où les carottes seraient râpées.   

Enfin, on notera la présence de Jeanne d'Arc (voir l'affiche) réquisitionnée pour l'occasion dont on aura troqué sans le lui demander le drapeau Fleurs de Lys contre celui, arc en ciel, de la Gay pride. 
Le summum du bon goût.
CD