"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

samedi 26 février 2022

Samedi soir (vers Київ)

 











 


"Toute grandeur est exilée au fond de l'Histoire et si Dieu veut agir manifestement, il faudra bien qu'il agisse de Lui-même victorieusement comme il y a deux mille ans, lorsqu'il ressuscita d'entre les morts. J'attends les Cosaques et le Saint-Esprit." 

Léon Bloy










jeudi 24 février 2022

Croisons les doigts...

 



Vu que notre armée doit être dans le même état que nos hôpitaux, espérons, mes chers Compatriotes, que cette histoire d'invasion russe ne prenne pas les proportions d'une troisième guerre mondiale.





dimanche 20 février 2022

Mont Saint Michel, février Z0ZZ






 

 « Cette civilisation est-elle morte ou vivante ? 
En tout cas, il faut vouloir la tuer. Si elle est morte, ce sera vite fait ; si elle est vivante, elle se défendra et alors on verra ce qu’on verra. »


 Pierre Drieu la Rochelle





jeudi 17 février 2022

Assassinat du Père Hamel

 

pour vous faciliter la lecture, cliquez sur l'image

Assassinat du Père Hamel par des islamistes : “Je me souviens des klaxons de réjouissance le soir de l’attentat” témoigne l’ex-préfète.


Personnellement j'ajouterai qu'il est très regrettable que la surveillance de la position du bracelet électronique d'Abel Kermiche (l'assassin) n'ait pas été aussi "pointilleuse" que celle du bracelet de Patrick Balkany...


CD




mardi 15 février 2022

Lumières sur un trompe l'œil

 




Il s'agit bien d'une façade en briques. D'une façade tout court, d'ailleurs. Ou encore d'un trompe l'œil et la propagande de baltringue de la couverture du "Mag" ne bernera personne. Il suffit de faire le tour de notre église, de regarder la pierre qui s'effrite et les briques descellées pour s'en convaincre. Ce faisant, mes chers Compatriotes, regardez vers le ciel et arrêtez vous un instant sur les chenaux à l'arrière du chœur, coté presbytère. La brique n'est plus rouge mais verte de micro champignons que déposent et nourrissent inlassablement les eaux pluviales qui ruissellent tout du long de la paroi et l'imprègnent.

Vous n'êtes pas convaincus ? Alors entrez donc, mes chers Compatriotes ! Faites abstraction de l'état de crasse des murs qui n'ont pas vu un coup de pinceau ou une simple éponge depuis des temps immémoriaux, à l'exception du chœur pour cause de "télétransmission". Inclinez-vous devant l'hôtel, puis observez le pilier gauche du chœur, là où la peinture et le plâtre partent en biberine. Vous êtes en train de constater les effets à l'intérieur de ce que vous avez vu à l'extérieur, coté presbytère.    

Bien sûr, nous croyants, nous savons que même au milieu des ruines, Dieu reste présent. Il n'est que de se souvenir de la force de cette image de la Croix restée intacte et débout parmi les cendres dans le chœur de Notre Dame de Paris après l'incendie du 15 avril 2019. C'est exact, Dieu n'a nul besoin de l'éclat d'une église pour manifester sa présence. Pour preuve, l'Esprit souffle aussi dans la plus humble des chapelles de campagne au milieu des odeurs de salpêtre. 

Mais cela, notre petit marquis l'ignore. Notre Dame des Anges n'est pour lui qu'un lieu où il se doit de paraitre deux à trois fois par an. La messe des anciens combattants en mai et novembre, l'inhumation d'une connaissance et encore lui faut-il lors de ces rares occasions, regarder autour de lui pour savoir à quel moment le rituel veut que l'on se lève ou s'assoit. J'en fus témoin. Il n'est pas de la calotte et c'est son droit le plus strict. L'important n'est pas là.

Notre petit marquis n'en n'est pas pour autant délié de ses devoirs de maire et du respect dû aux catholiques, aux diacres et prêtres qui se succèdent sur notre paroisse et qui chaque dimanche que Dieu fait, se rendent à l'office. Certes de nos jours, la messe est passée de mode, elle n'est plus dans l'air du temps et pourtant cette tradition est ancrée au plus profond de l'âme française, symbole d'un catholicisme qui fut constitutif de l'identité culturelle de notre pays et de son unité. 

Alors, mes chers Compatriotes, en ne respectant pas l'église Notre Dame des Anges dont il a la charge, c'est tout simplement la France que le maire de Bihorel offense.


C.Dragasès








lundi 14 février 2022





 Les élites progressistes autoritaires transnationales vont se confronter aux populations locales, aux valeurs conservatrices et qui aspirent à préserver leurs cadres naturels et culturels de vie, leurs droits et libertés et reprendre leur destin en main. Le reste est obsolète.


Laurent Ozon





dimanche 13 février 2022

Pécresse au Zenith

 



Affligeant sur le fond, un naufrage sur la forme. Avec ses airs de speakerine des années 60, Pécresse a déclamé telle une actrice de la comédie française d'avant guerre, un discours d'une indigence intellectuelle qui disputait la primauté de la médiocrité à ceux d'Annie Dingo. Il est clair que Valérie Pécresse n'a pas la taille candidate à la présidence.

Ce dimanche, dans un zénith de Paris plein comme un œuf, nous avons eu droit à une prestation digne d'un club de théâtre de classe de cinquième. Tout sonnait faux. La droite molle et ses supplétifs "islamocentristes" ne s'en relèveront pas. 

Qu'il semble loin le temps des discours de Nicolas Sarkozy  écrits par Henri Guaino. Et c'est tant mieux car ils ne furent jamais traduis en actes. 

Place à la Reconquête !


CD



mercredi 9 février 2022

Sondage du jour: Jean Lassalle remercie Martine Aubry

 



Jean Lassalle remercie Martine Aubry : « c’est grâce à votre soutien à Anne Hidalgo, que j’ai pu dépasser cette dernière » .

Je crois que cela va faire ma journée...


CD






mardi 8 février 2022

Cotte de maille




 Gérald Darmanin a raison, « notre pays a, depuis longtemps, rencontré l’islam ». D’un autre côté, on ne peut pas éternellement sortir en cotte de maille…


Renaud Camus - tweeter 8 février 2022






lundi 7 février 2022

Regardez vous !

 





Court extrait du 7/9 de France Inter de ce matin dans lequel Eric Zemmour taille en pièces les propagandistes de gauche qui sévissent sur la radio de service public financée avec nos impôts. 

Dans cet extrait, le " Z " a éparpillé façon puzzle ces collabos de l'anti-France en direct à l'antenne. Un régal !


La version intégrale du 7/9 avec Eric Zemmour disponible     ICI







samedi 5 février 2022

Samedi soir (avec Monica)

 





Monica Vitti / 90 ans... Il y avait dans cet énoncé quelque chose d'irréel. Les femmes comme Monica Vitti n'ont jamais 90 ans, même le jour où elles meurent.

Monica Vitti, on l'imaginait pour toujours descendre d'un cabriolet Alfa spider 56 dans un film d'Antonioni. Elle était de ces femmes dont un simple battement de paupière émouvait et faisait chavirer les hommes et dont le bruit des hauts talons frappant le pavé romain accélérait le rythme de nos cœurs dans l'impatience d'apercevoir, enfin, sa silhouette gainée dans une robe noire. Ces femmes ont disparu ou presque toutes...

L'élégance et le charme ont fui notre temps mais peut être, n'est-ce là que mélancolie. Tchao Bella ! 







vendredi 4 février 2022

Bihorel, pas dans le top

 


Dans son édition du 30 janvier dernier, le JDD a publié le "top" des 500 communes de plus de 2.000 habitants (classées par département) où l'on vit le mieux. Les villes de Seine-Maritime ne brillent guère dans ce classement (Rouen 90ème) à l'exception et l'on se demande bien par quel miracle à barbe dalmatienne, du Havre (20ème)  ?

J'ai bien cherché et je n'y ai pas trouvé Bihorel où pourtant, notre petit marquis y affirme qu'il y fait "bien vivre ensemble". Mais, est-ce bien étonnant ? En vérité, Bihorel souffre d'un double handicap pour y figurer.

Le premier, c'est son maire que ces veaux de Bihorellais reconduisent depuis plus de vingt ans par simple conformisme et instinct grégaire. Par trouille aussi d'élire une équipe municipale qui ne les maternerait pas, qui ne déciderait pas de tout pour eux, en gros qui les obligerait à mouiller le maillot et à faire fonctionner leurs petites cellules grises pour décider du futur de leur commune. C'est tellement plus relaxant, confortable et sécurisant de se faire mener en troupeau soumis vers les pâturages, par un petit marquis qui vous explique que c'est dans son champ que l'herbe sera toujours la plus verte. Ainsi, le ruminant paissant est rassuré.

Alors faute de politique audacieuse, Bihorel depuis plus de vingt ans voit son standing et son attractivité péricliter. Cadre de vie détruit année après année par la densification de l'habitat et la fermeture d'équipements publics. En effet, mes chers Compatriotes, comment bien vivre dans une commune qui n'a plus de piscine municipale, ce qui constitue une régression d'un demi-siècle, dont le patrimoine n'est plus entretenu et où l'on remplace des arbres par de la caillasse ? 

Le second handicap pour Bihorel, c'est celui d'appartenir à une métropole dirigée par un troubadour d'Annie Dingo (Madame 2 %) et qui s'est assigné pour mission de mener la même politique pour la métropole rouennaise que celle animée par son égérie à Paris. 

Avec son armée de technocrates, petits bonshommes en costumes gris, de communicants en trottinettes et d'élus fraichement démoulés d'écoles où l'on forme ceux qui se pensent comme étant les "aigles" de la république, notre Rossignol du #saccage va transformer l'agglomération en pépinière où vont s'épanouir toutes les âneries et autres gadgets menant vers la "transition", choyant la "diversité" et satisfaisant les caprices des minorités de tous poils, de tous genres, types et inversement.

Pour les "déambulants" approbatifs, l'avenir s'annonce radieux. Pour les autres, s'il s'agit de "mieux vivre" alors il est conseillé de fermer les écoutilles et de se refugier dans les livres pour échapper à la médiocrité ambiante.


C.Dragasès








 

Menaces de mort contre Ophélie Meunier : appel pour la liberté d’informer

 

le Figaro, vendredi 4 février 2022


tribune collective . Après la diffusion, sur M6, du documentaire de « Zone interdite » consacré à l’islam radical en France, la journaliste qui présente l’émission, menacée de mort, a été placée sous protection policière, ainsi qu’Amine Elbahi, militant associatif de Roubaix. Plus de 160 personnalités, dont des journalistes et des intellectuels, comme Boualem Sansal et Michel Onfray, regrettent le manque de réaction de la profession.

COLLECTIF, COLLECTIF

L’heure n’est plus à l’indignation.

Pour avoir simplement fait son travail, la journaliste qui présente l’émission « Zone interdite », Ophélie Meunier, est placée sous protection policière : un reportage télévisé sur l’islam radical, effectué et diffusé en France, déchaîne les réseaux sociaux au point que des menaces de mort ont été proférées.

On a attendu de longues journées avant de lire ou d’entendre les réactions de soutien de ses confrères et consœurs des médias. Il a fallu que les politiques y aillent de leur tweet pour que la corporation des journalistes se réveille. Spontanément ou presque…

En janvier 2015, l’attentat de Charlie Hebdo a suscité une vague de soutien sans précédent dans la profession et levé un formidable mouvement citoyen. La défense de la liberté d’expression n’aura jamais été plus belle et partagée. La liberté d’expression revendiquée dans un reportage présenté par Ophélie Meunier sur M6 ne vaut-elle pas le même sursaut ? Apparemment, non.

Nous sommes en France, en 2022. Que reste-t-il de l’esprit Charlie ? Où sont passés la liberté d’expression et son corollaire nécessaire, la liberté d’information ? On s’est habitués à entendre que des journalistes sont mis en danger dans des zones de guerre et des états totalitaires à travers le monde. Faut-il s’habituer aussi à lire que des journalistes français sont contraints d’être protégés par la police pour avoir enquêté dans leur propre pays ?

C’est dans le pays des droits de l’homme qu’il faut répéter des évidences qui n’en sont apparemment plus : la liberté d’expression est un droit et une liberté fondamentale inscrite dans la déclaration de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Les médias doivent avoir pour socle commun, quelles que soient leurs opinions et obédiences, la défense absolue de la liberté d’expression, du débat démocratique et de l’exigence de l’information.

Le droit d’informer et d’être informé est inaliénable et précieux. C’est la liberté de la presse qui garantit au citoyen de lui fournir toutes les informations, qu’elles lui plaisent ou non, nécessaires pour se forger son opinion librement. Le « Préambule » de la Charte de Munich, adoptée en 1971, s’ouvre sur la proclamation suivante : « Le droit à l’information, à la libre expression et à la libre critique, ainsi qu’à la diversité des opinions est une liberté fondamentale de tout être humain » Il est bien dommage de devoir rappeler ces droits fondamentaux dans le pays où sont nées les Lumières et qui est, rappelons-le, lamentablement classé 34e dans le classement mondial de la liberté de la presse (Reporters sans frontières, 2021)

Dans quelle société veut-on vivre ? Nous, femmes et hommes de médias, photojournalistes, grands reporters, dessinateurs, intellectuels, écrivains, documentaristes, exigeons des mesures rapides pour garantir une liberté d’expression totale en France.

Protégeons la liberté d’informer et d’enquêter, donnons les moyens aux journalistes de faire leur travail, plutôt que de placer chacun sous protection policière. Imagine-t-on vraiment les chaînes de télévision, les journaux, les radios, continuer longtemps à envoyer leurs journalistes dans des zones et sur des sujets qui menacent leur vie… ou leur réputation ? C’est ainsi que se propage le subtil et sournois processus de l’autocensure.

Quant aux menaces de mort sur les réseaux sociaux, pénalisons-les systématiquement, demandons aux réseaux concernés la radiation immédiate et définitive de ceux qui les profèrent.

La liberté commence par la responsabilité de tous et de chacun. C’est maintenant, sept ans après l’attentat de Charlie Hebdo et l’échec total de la prise de conscience qu’on en attendait, qu’il nous incombe à tous de réagir. Les journalistes en reprenant les rênes de leur métier, l’État en leur garantissant des conditions d’exercice libres et honorables, et les citoyens en étant toujours plus exigeants vis-à-vis de l’information qu’on leur propose.

La campagne pour l’élection présidentielle bat son plein, les candidats devraient rappeler inlassablement que le droit et le devoir d’informer sont l’un des socles de notre système démocratique. Et ce n’est, tragiquement, pas le cas.

Karine Papillaud, journaliste, Olivier Weber, écrivain et grand reporter, Patrick Vallélian, grand reporter, directeur de la rédaction de Sept.info et Emmanuel Razavi, grand reporter, directeur de la rédaction de Fildmedia, sont à l’initiative de cette tribune.

Parmi les cosignataires, qui sont plus de 160, figurent, notamment, Alexis Brézet, directeur des rédactions du « Figaro » ; Étienne Gernelle, directeur du « Point » ; Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne » ; Laurent Guimier, directeur de l’information de France Télévisions ; Valérie Toranian, directrice de la « Revue des deux mondes » ; Philippe Val, écrivain, journaliste, ancien directeur de « Charlie Hebdo » ; Bernard de La Villardière, journaliste et président de la société de production Ligne de Front ; Sonia Mabrouk, journaliste et essayiste ; Jean-Pierre Elkabbach, journaliste ; Laurence Ferrari, journaliste ; Dimitri Pavlenko, journaliste ; Sara Daniel, journaliste, écrivain ; Régis Le Sommier, ancien directeur adjoint de « Paris Match », auteur, grand reporter ; Boualem Sansal, écrivain ; Kamel Daoud, écrivain ; Michel Onfray, philosophe ; Alexandre Jardin, écrivain ; Pascal Bruckner, philosophe ; Luc Ferry, philosophe ; André Comte-Sponville, philosophe ; Abnousse Shalmani, écrivain, chroniqueuse ; Éric Naulleau, chroniqueur et écrivain ; Jeannette Bougrab, juriste, essayiste, femme politique ; Frédéric Beigbeder, écrivain Peggy Sastre, journaliste, essayiste et traductrice Céline Pina, essayiste ; Nicolas Bedos, réalisateur et comédien.

La liste complète des cosignataires est à retrouver sur lefigaro.fr






jeudi 3 février 2022

Mangeons des crêpes !

 



Manger des crêpes en France, un soir de Chandeleur, serait-il comme certains l'affirment, un phénomène de division du peuple français et de discrimination envers certains citoyens de la république, fraichement arrivés ?

Certes, plaider pour quelques crêpes, cela semble dérisoire, futile, anecdotique. Et pourtant, mes chers compatriotes, nous avons tous vu ou entendu parler de ce reportage de M6 ayant pour sujet la ville de Roubaix et son islamisation et nous connaissons tous les conséquences pour la journaliste (Ophélie Meunier) et le lanceur d'alerte (Amine Elbahi), d'avoir non pas émis une opinion mais simplement informé de la situation réelle dans ces territoires qui depuis trente ans basculent un peu plus chaque jour dans une république islamique. Jordan Bardela qui a décrit le même phénomène à Trappes, s'est vu hier mis en examen. 

Alors, mes chers Compatriotes, face à l'effacement et au remplacement de notre civilisation par un islam conquérant, ce sont toutes nos valeurs culturelles dans leurs moindres détails et nos traditions millénaires que nous devons affirmer, revendiquer, défendre.      

Français de tradition chrétienne depuis toujours ou assimilés au fil des siècles, redressons-nous. Nous sommes chez nous ! Soyons fiers de notre identité et le jour de la fête de la Chandeleur, mangeons des crêpes.

Et surtout, vive la France  !  


C.Dragasès





"Notre démocratie n'existe plus, notre Constitution n'existe plus"

 










mercredi 2 février 2022

Orpea

 







 

mardi 1 février 2022

Rousseau



 






Mali

 



par Bernard Lugan, “Les causes de l’échec politique de la France au Sahel”, L’Afrique réelle, 18 décembre 2021

 

 Au Sahel, dix ans après l’accueil triomphal fait aux forces françaises, et après que 52 des meilleurs enfants de France soient tombés pour défendre des Maliens préférant émigrer en France plutôt que se battre pour leur pays, les manifestations anti-françaises se succèdent. Les convois militaires circulent désormais sous les insultes, les crachats et les jets de pierre. Sur l’axe routier partant de la Côte d’Ivoire, la situation devient à ce point difficile que la question du ravitaillement de Barkhane commence à se poser. Fin novembre 2021, au Niger, après la mort de plusieurs manifestants qui avaient bloqué un convoi militaire français, le gouvernement nigérien a mis en accusation Barkhane… La stratégie française de redéploiement au Niger des forces jusque-là stationnées au Mali va donc relever de l’équilibrisme…

La situation régionale est à ce point dégradée que, par crainte de manifestations, le président Macron vient de renoncer à se rendre sur place afin d’y rencontrer les responsables régionaux. Peut-être se rendra-t-il uniquement sur une emprise militaire pour fêter Noël avec une unité française.

Pourquoi un tel désastre politique? Après nous être auto-chassés de Centrafrique par l’accumulation de nos erreurs, allons-nous donc connaître un nouvel et humiliant échec, mais dans la BSS cette fois ?

Comme je ne cesse de le dire et de l’écrire depuis des années, et comme je le démontre dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, les décideurs français, ont dès le départ fait une fausse analyse en voyant le conflit régional à travers le prisme de l’islamisme. Or, la réalité est différente car l’islamisme est d’abord la surinfection de plaies ethno-raciales millénaires qu’aucune intervention militaire n’est en mesure de refermer.

Au nord, il s’agit de la résurgence d’une fracture inscrite dans la nuit des temps, d’une guerre ethno-historico-économico-politique menée depuis 1963 par les Touareg. Ici, la solution du problème est détenue par Iyad Ag Ghali, chef historique des précédentes rebellions touareg. Depuis 2012, je n’ai cessé de dire qu’il fallait nous entendre avec ce chef Ifora avec lequel nous avions des contacts, des intérêts communs, et dont le combat est d’abord identitaire. Or, par idéologie, par refus de prendre en compte les constantes ethniques séculaires, ceux qui définissent la politique africaine française ont considéré tout au contraire qu’il était l’homme à abattre… Le président Macron a même plusieurs fois ordonné aux forces de Barkhane de l’éliminer et cela, jusqu’à dernièrement, au moment où les autorités de Bamako, négociaient directement avec lui une paix régionale…Déjà, le 10 novembre 2020, Bag Ag Moussa, son lieutenant, avait été tué par une frappe aérienne.

Le conflit du sud (Macina, Liptako, région dite des « Trois frontières » nord et est du Burkina Faso), a lui aussi des racines ethno-historiques résultant de la confrontation séculaire entre Peul et diverses populations sédentaires. A la différence du nord, deux guerres très différentes s’y déroulent. L’une est l’émanation de larges fractions Peul conjoncturellement regroupées sous le drapeau d’AQMI (Al-Quaïda pour le Maghreb islamique). L’autre est effectivement d’abord religieuse et elle est menée par l’Etat islamique l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara). L’EIGS a pour objectif la création dans toute la BSS (Bande sahélo-saharienne), d’un vaste califat trans-ethnique remplaçant et englobant les actuels Etats. Tout au contraire, les chefs régionaux d’AQMI qui sont des ethno-islamistes, ont des objectifs d’abord locaux et ils ne prônent pas la destruction des Etats sahéliens.

Avec un minimum d’intelligence tactique, en jouant sur les rapports de force régionaux et ethniques, la question du nord Mali pouvait être rapidement réglée, ce qui aurait permis un rapide désengagement permettant d’opérer la concentration de nos moyens sur la région des « 3 frontières », donc contre l’EIGS[1]. Or, à l’inverse de ce que préconisaient les chefs militaires de Barkhane, Paris s’obstina dans une stratégie « à l’américaine », « tapant » indistinctement les GAT (Groupes armées terroristes), et refusant toute approche « fine »… « à la Française »…comme nos anciens l’avaient si bien réussi en Indochine et en Algérie. Le fond du problème est que, pour les dirigeants français, la question ethnique est secondaire ou même artificielle, quand elle ne relève pas, selon eux, du romantisme colonial…

Le dernier et caricatural exemple de l’aveuglement idéologique, fut la réaction de Paris face au coup d’Etat du colonel Assimi Goïta qui s’est produit au Mali au mois d’août 2020. Au nom de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, notions relevant ici du surréalisme politique, la France a coupé les ponts avec l’ancien commandant des Forces spéciales maliennes dont la prise de pouvoir était pourtant une chance pour la paix. Ayant par ses fonctions une juste appréciation des réalités du terrain, ce Minianka, branche minoritaire du grand ensemble sénoufo, n’avait en effet de contentieux historico-ethnique, ni avec les Touareg, ni avec les Peul, les deux peuples à l’origine des deux conflits du Mali. Il ouvrit donc des négociations avec Iyad Ag Ghali, ce qui ulcéra les décideurs parisiens. Englués dans leurs a priori idéologiques, ces derniers ne prirent pas la mesure du changement de contexte qui venait de s’opérer, et ils continuèrent à parler de refus de « négocier avec le terrorisme ». Prenant pour prétexte ce coup d’Etat, Emmanuel Macron décida de replier Barkhane, ce qui fut compris comme un abandon. Et, pour achever le tout, Bamako ayant demandé l’aide de la Russie, la France menaça, ce qui fut dénoncé comme étant du néo-colonialisme….

Reposant sur un refus obstiné de prise en compte des réalités du terrain, cette accumulation d’erreurs a donc conduit à une impasse. Désormais, la question est de savoir comment en sortir sans danger pour nos forces. Et sans que notre départ ouvre la porte à un génocide qui nous serait reproché. Pour mémoire, au Rwanda, c’est parce que l’armée française s’était retirée qu’il y eut génocide, car, si les forces du général Kagamé n’avaient pas exigé leur départ, ce génocide n’aurait en effet pas eu lieu.


Quatre grandes leçons doivent être tirées de ce nouvel et cuisant échec politique africain :

1) L’urgente priorité étant de savoir ce que nous faisons dans la BSS, il nous faut donc définir enfin, et très rapidement, nos intérêts stratégiques actuels et à long terme afin de savoir si oui ou non, nous devons nous désengager, et si oui, à quel niveau, et sans perdre la face.

2) A l’avenir, nous ne devrons plus intervenir systématiquement et directement au profit d’armées locales que nous formons inlassablement et en vain depuis la décennie 1960 et qui, à l’exception de celle du Sénégal et de la garde présidentielle tchadienne, sont incompétentes. Et si elles le sont, c’est pour une simple raison qui est que les Etats étant artificiels, aucun véritable sentiment patriotique n’y existe.

3) Il faudra privilégier les interventions indirectes ou les actions rapides et ponctuelles menées à partir de navires, ce qui supprimerait l’inconvénient d’emprises terrestres perçues localement comme une insupportable présence néocoloniale. Une redéfinition et une montée en puissance de nos moyens maritimes projetables serait alors nécessaire.

4) Enfin et d’abord, nous devrons laisser l’ordre naturel africain se dérouler. Cela implique que nos intellectuels comprennent enfin que les anciens dominants n’accepteront jamais que, par le jeu de l’ethno-mathématique électorale, et uniquement parce qu’ils sont plus nombreux qu’eux, leurs anciens sujets ou tributaires soient maintenant leurs maîtres. Cela choque les conceptions éthérées de la philosophie politique occidentale, mais telle est pourtant la réalité africaine.

Depuis plus d’un demi-siècle, en Afrique, l’obsession occidentale des droits de l’homme conduit aux massacres, l’impératif démocratique provoque la guerre et les élections débouchent sur le chaos.

Plus que jamais, il importe donc de méditer cette profonde réflexion que le Gouverneur général de l’AOF fit en 1953 : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte »… En un mot, le retour au réel et le renoncement aux nuées.


Bernard Lugan, “Les causes de l’échec politique de la France au Sahel”, L’Afrique réelle, 18 décembre 2021


[1] L’on pourra à ce sujet se reporter à mon communiqué en date du 24 octobre 2020 intitulé « Mali : le changement de paradigme s’impose ».