"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

dimanche 22 décembre 2019

Bihorel, un territoire perdu de la démocratie





Tout le monde a lu ou devrait avoir lu "les Territoires perdus de la République" paru en 2002 et rédigé par un collectif d'auteurs qui connurent après la sortie de l'ouvrage un bannissement social orchestré par la bienpensance. 
On pourrait de nos jours écrire non pas la suite mais bien le complément de ce premier ouvrage et l'intituler "les Territoires perdus de la Démocratie". Bihorel pourrait servir de référence et y figurer en bonne place parmi d'autres communes.

Voilà bien longtemps, mes chers Compatriotes, que la démocratie à Bihorel n'est plus qu'un théâtre d'ombres. 
Nous le savons depuis l'adoption du PLU en 2010, malgré l'avis défavorable rendu par le commissaire enquêteur. Nous le savons depuis la fusion imposée par un petit marquis en rupture de banc démocratique contre l'avis de la population exprimé dans les urnes. 
Mais c'est également au quotidien dans notre commune que la démocratie est bafouée par les mille et une décisions prises dans le clair obscur du bureau d'un freluquet qui a confisqué la mairie pour en faire sa tour d'ivoire. 
Bafouée lorsque toujours le même s'octroie le droit de signer des engagements financiers pour Bihorel à hauteur de 400.000 euros sans avoir à en référer à quiconque !

Rappelons tout d'abord ce qu'est la démocratie : "le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple " selon la définition d'Abraham Lincoln et non pas comme nous la vivons à Bihorel, le gouvernement d'un freluquet, par un freluquet et pour un freluquet.

Lundi 2 décembre s'est tenue une réunion à laquelle la plèbe bihorellaise était conviée pour qu'on lui présentât le fruit de la réflexion des "sachants" sur le réaménagement de notre place de l'église et ce fut l'exacte illustration de ce que je viens de décrire. 

Le quadrille était en place. Notre petit marquis debout sur l'estrade, à mi-chemin entre Guy Lux et Jean Pierre Foucault, était le seul à avoir en main un micro qui lui servit à couvrir les interventions qui lui déplurent.

En introduction, il nous précisa qu'il s'agissait bien évidemment d'une réunion de "concertation" et non pas de "présentation", comme pour rassurer les naïfs qui y croiraient encore. L'illusion fut de courte durée puisque dès les premières pages du sacro-saint "powerpoint", il nous était indiqué que les travaux commenceraient au premier semestre 2020, soit un mois après cette réunion... Cela fait court pour la "concertation", non ?

On eut aimé avoir à choisir entre plusieurs projets pour notre place ou même, (soyons fous) , participer à la réflexion, en effet qui mieux que les Bihorellais savent et ont à décider de ce qu'ils veulent pour la place de leur village ?
Non, au lieu de cela, un obscur cabinet d'architectes choisi sans doute en raison de leur copinage avec les urbanistes de la métropole, nous a servi une bouillie pour chat sans doute déjà vendue à plusieurs reprises à diverses collectivités pour relooker leur " centralité ". 
Même pas fichus de nous faire une présentation en 3D, sans doute pour que les pékins que nous sommes, ne se rendent pas bien compte de la laideur et de la fadeur de l'ensemble du projet. Ce cabinet de baltringues qui riochaient lors des interventions des Bihorellais, fit étalage de tout son manque d'imagination, surtout dans les matériaux qui seront utilisés : des pavés. Et cela, mes chers Compatriotes, pour délimiter les "zones de rencontre", les "cheminements doux" et autre "zone de décompression". Bref tout le volapuk des technocrates et communicants y passa.


murs en "gabions" futurs remplaçants des arbres de la place de l'église qui vont être abattus (coté rue de la république)

Alors à quoi va ressembler notre place de l'église, puisque tout semble acté ?

Avant tout, ce sont les arbres de la place qui sont les premières et grande victimes de ce réaménagement décidé par notre petit marquis. Tous abattus ! Regardez les bien car leur sort est scellé !
A Bihorel "Houbron" devrait devenir le nom d'une marque de glyphosate, tant depuis quelques années le maire flingue tout ce qui ressemble à de la végétation sur notre commune. 
On ne compte plus à Bihorel, les parcelles et jardins détruits pour laisser la place à des étrons en béton et maintenant voilà qu'il s'en prend au talus et aux arbres de la rue de la République en face des commerçants pour les remplacer par ces gracieuses cages à caillasses nommées "gabions". Quelle imagination, quel sens de l'esthétique  et quel sens de l'histoire qui dans bien des villes est à la revégétalisation des "centralités" (sic). Lorsqu’il s’agit de faire dans le hideux et le ringard, notre freluquet ne déçoit jamais.

Autre initiative, la diminution du nombre de places de stationnement de 20%. Les voitures de ceux qui stationnaient sur la place pour continuer leur déplacement en bus, devront maintenant aller sur le parking de...la piscine actant ainsi sa fermeture définitive. Dans l'histoire de Bihorel, Houbron restera donc comme le maire qui ferma la piscine municipale, inaugurée en 1972 faut-il le rappeler, confortant ainsi son image de démolisseur de Bihorel.

Sur le plan du réaménagement de la place, bizarrement le square et le presbytère sont laissés en "blancs", un peu comme s'ils n'existaient pas et les travaux concernant cette partie de la place sont eux étonnamment prévus dans une deuxième phase.

Nul besoin d'être très perspicace pour deviner la réponse. Notre petit marquis a demandé à la justice française d'annuler une clause fixé en 1873 par le donateur du terrain où furent édifiés notre église et son presbytère: que l'emplacement soit occupé par un presbytère ou une école. 
Notre bétonneur a clairement exprimé son souhait d'y voir construire un immeuble de logements. Alors évidemment pas question de réaménager le bas de la place (près du fleuriste et du notaire) pour tout démolir quelques mois plus tard afin de permettre l'édification d'une nouvelle cage à lapins sur la place. Si vous voulez mon sentiment, les jours du  square et les arbres qui s'y tiennent sont comptés. Trois bacs à fleurs et quelques gabions apporteront au bas de la place un aspect "moderne" comme seul sait en imaginer le freluquet et son mauvais goût. 

Et les Bihorellais présents à cette réunion, quelles furent leurs réactions ? 
Deux réactions dominèrent. La première fut " mais où j'vais garer ma bagnole " (à prononcer avec l'accent parigot).  La deuxième fut celle des adeptes de la pédale qui affirmèrent que les pavés, c'est pas bon pour les rayons et que les ralentisseurs qui ont trop d'angle, sont eux aussi mauvais pour les rayons et les hémorroïdes des mêmes adeptes.  Apparemment, vu la hauteur d'esprit montrée et le coté judicieux de leurs réactions, ça doit être aussi mauvais pour les neurones.

Seule une habitante fit une remarque qui trouva mon assentiment. Si je résume à ma façon son interrogation, elle se demandait si pour redonner de la vie à la place d'une commune, des caillasses en cages et des pavés tristes comme un jour de pluie sans fin, c'était la bonne solution ?
Et de proposer, le retour d'un bistrot, la construction d'un kiosque à musique, bref des lieux de rencontre pour les Bihorellais où ils pourraient étouffer un pierrot (1) tout en écoutant d'autres Bihorellais jouer de la musique et faire leur marché. Une place humaine, tout simplement. 
Je dois dire que ce furent les seules paroles intelligentes prononcées ce soir là au sujet de l'avenir de notre place.  

Début des travaux courant janvier, après une "concertation" de trois semaines (maximum) auprès des premiers concernés : les habitants, qui fidèles à eux-mêmes depuis une quinzaine d'années, roupillent profondément et se réveilleront comme pour le PLU ou le PLUI lorsque la catastrophe sera devenue irréversible. 

Mes chers Compatriotes, les Bihorellais ont le maire qu'ils méritent et auront la place de l'église qu'ils auront laissée construire. 
Bihorel est devenu un territoire perdu de la démocratie et pour cause, d'un coté un autocrate issu de cette droite en carton pâte qui n'a pas d'idée mais seulement des intérêts et de l'autre des veaux consommateurs de commune. 

Là dedans, la seule perdante c'est Bihorel qui ne méritait pas ça.


C.Dragasès


(1) "étouffer un pierrot" : boire un verre de vin blanc










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