"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"
Louis Ferdinand Céline
Louis Ferdinand Céline
lundi 7 octobre 2019
Un couteau sans lame auquel il manque le manche par Michel Onfray
On ne compte plus les égorgements de rue perpétrés par des islamistes présentés par le personnel politique de la France maastrichtienne comme des épiphénomènes à ranger dans la rubrique des faits divers. Très vite, les journalistes, les éditorialistes, les parleurs ayant leurs ronds de serviette sur les plateaux de télé des chaînes d’information continue, invoquent des problèmes avec l’alcool, la drogue, les antidépresseurs, la famille explosée, ils glosent abondement sur "les antécédents psychiatriques" -tout est fait, et dit, pour éviter que le réel soit vu en face. Or ces attentats ne sont pas des faits divers conjoncturels mais des actes de guérilla structurels conduits par des gens dont l’horizon idéologique et politique est d’affaiblir d’abord puis d’abolir ensuite la démocratie et la république en France afin d’y faire avancer la cause de la charia.
L’islamo-gauchisme ne concerne pas, hélas, que les gauchistes. Ce serait tellement simple si cette frange antisémite de la gauche était la seule à trouver systématiquement des excuses aux égorgeurs! Car, dans l’extrême gauche historique, je songe aux trotskistes, on assimile Israël, l’argent, le capital, le capitalisme, le sionisme et les Etats-Unis afin de compagnonner avec l’islamisme sous prétexte qu’il serait la nouvelle avant-garde éclairée sur laquelle il faudrait s’appuyer afin d’en finir avec le capitalisme. L’islamiste d’aujourd’hui serait le prolétaire d’avant-hier. Si les seuls gauchistes pensaient ainsi, ce serait quantité négligeable.
Mais l’islamo-gauchisme concerne hélas une grande partie de La France insoumise. Dans ce parti, certains justifient et légitiment la cause islamiste puis s’opposent aux souverainistes républicains et laïcs qui ont mon soutien, mais que Mélenchon vire comme des malpropres -je songe aux récentes évictions de Djordje Kuzmanovic et de François Cocq, membre fondateur du Parti de gauche.
Le PCF, pour ce qu’il en reste, entre un récent tropisme LGBT (qui lui fait désormais justifier la marchandisation des utérus et la vente des enfants) et l’amnésie concernant son soutien au nazisme, eu égard au Pacte germano-soviétique entre 1939 et 1941, se retrouve sur la ligne du compagnonnage avec la cause islamiste.
On trouve également la même complaisance pour cette cause chez la quasi totalité des socialistes qui ont abandonné le peuple à la famille Le Pen depuis des années. L’instrumentalisation mitterrandienne du Front national pour casser la droite traditionnelle en deux afin d’assurer une réélection en 1988 qui, sinon, se serait trouvé bien difficile, suivie de l’instrumentalisation de Carpentras afin de faire descendre un parti que Mitterrand avait fait monter trop haut, montre aujourd’hui ses limites. C’est François Hollande lui-même qui, s’épanchant dans le giron de deux journalistes du Monde, entre une tranche de saucisson et un verre de vin rouge en regardant un match de foot (véridique, lisez Un président ne devrait pas dire ça…), annonce que la partition est assez probablement le devenir du pays qu’il n’a pas su diriger pendant cinq ans.
Ajoutons à ces benêts de l’extrême gauche, d’une frange de La France dite "insoumise", du Parti communiste français, de la plupart des socialistes, l’essentiel de ceux qui défendent le projet maastrichtien: car, qu’est-ce qui distingue Besancenot et Raffarin, Hollande et Sarkozy, Juppé et Macron, Mélenchon et Edouard Philippe, Olivier Faure et Fabien Roussel -respectivement les noms des patrons du PS et du patron du PCF pour ceux qui l’auraient oublié…-, et Alain Juppé ou Gérard Larcher sur la question qu’on dira par facilité islamo-gauchiste?
Je regardais une chaîne d’information continue qui commentait l’attentat de la préfecture de police de Paris. Nous étions dans les premières heures et on savait sûrement qu’un homme avait égorgé et tué quatre policiers à l’arme blanche dans le bâtiment et qu’il s’était converti à l’islam dix-huit mois plus tôt (disait-on alors -en fait une dizaine d’années). Le modus operandi de l’égorgement au couteau, les cibles républicaines, la conversion à une religion qui semble bien être la seule en France depuis des années à revendiquer des attentats mortels et à fournir le contingent de leurs acteurs -il n’y a en effet ni catholiques, ni juifs, ni protestants, ni bouddhistes, ni témoins de Jéhovah, ni sikhs, dans la liste des auteurs d’attentats qui ensanglantent le pays depuis des années -tout ceci ne suffisait pas: les journalistes, les éditorialistes se refusaient à l’évidence que tout cela ressemblait fort à un attentat terroriste.
Quand le Rassemblement national a dit sur ce sujet ce que le bon sens imposait qu’il fut dit, l’habituel panoplie des insultes est arrivé -récupération indigne, fond de commerce de politique politicienne, discours de haine, sans parler de l’inévitable islamophobie bien sûr…
Je suis toujours stupéfait de constater les ravages effectués par l’idéologie en vertu de laquelle on ne voit pas ce qu’il y a à voir mais on voit ce qu’on veut voir. Les compagnons de route de l’islamo-fascisme refusent de croire ce qu’ils voient parce qu’ils voient ce qu’ils croient -on pourrait même dire: ils ne voient que ce qu’ils croient. Normalement, en toute bonne logique: conversion à l’islam + couteau + égorgement + cibles républicaines = suspicion d’attentat terroriste. Et bien non… La logique ne fait plus la loi dans un régime libéral où le slogan a remplacé la réflexion.
Cette crainte de passer pour islamophobe quand on dit qu’un attentat a été commis par un islamiste qui a crié "Allahu akbar" -autrement dit: qu’on se contente de dire ce qui a eu lieu, d’énoncer un fait…- inhibe toute intelligence, toute réflexion, tout bon sens même. Si l’islamophobie est étymologiquement peur de l’islam, l’usage de cette épithète infamante génère la peur de passer pour quelqu’un qui n’aimerait pas l’islam -péché mortel en régime idéologique islamo-gauchiste. Or, il n’y a aucun jugement de valeur dans le fait de dire, quand un musulman radicalisé égorge au nom de sa religion, qu’un musulman radicalisé a égorgé au nom de sa religion.
L’un des signes du régime totalitaire, c’est que l’idéologie qui le sous-tend réussit à abolir le réel auquel on lui préfère une fiction. Le musulman radicalisé qui a égorgé au nom de sa religion n’est pas un musulman, il n’est pas radicalisé, il n’a pas égorgé et son geste n’a pas été perpétré au nom de sa religion. Il s’en faut de peu qu’avec force sophisme et effets de rhétorique, les journalistes et les éditorialistes recyclent l’image de Lichtenberg et parlent avec conviction d’un couteau sans manche auquel il manque la lame utilisé par un homme dont le suivi psychiatrique atteste qu’il avait perdu tout discernement lors de son geste et que, bien qu’il ait crié en arabe "Dieu est Grand", la religion n’entre en rien dans ce fait divers qu’il faut classer le plus rapidement possible. Il ne s’agirait donc pas, selon ceux qui nous gouvernent, d’une guérilla perpétuelle contre laquelle les politiques ne peuvent rien mais une série de faits divers hétérogènes.
Cette cécité est visible, si je puis dire, quand on apprend que l’égorgeur de la préfecture de police de Paris était un Antillais connu pour s’être converti à l’islam (1), qu’il avait fait savoir publiquement sa satisfaction lors de l’attentat de Charlie Hebdo (2), qu’il refusait de serrer la main des femmes dans son service (3), qu’il avait été condamné pour violence à l’endroit de son épouse (4), qu’il fréquentait une mosquée à laquelle il se rendait habillé avec le vêtement des radicalisés (5), qu’il était en contact avec des islamistes (6)! Qu’aurait-il fallu de plus au ministère de l’Intérieur pour retirer son accréditation secret défense à cet homme qui travaillait expressément au renseignent à la préfecture de police de Paris? Quoi d’autre? Quoi de plus?
Quatre personnes sont mortes. On ne sait combien cela fait de veuves, de veufs et d’orphelins, de familles et de parents dont la vie s’est arrêtée ce jour funeste.
Mâchoire serrée, Emmanuel Macron pourra aller aux obsèques, accrocher une breloque sur les drapeaux tricolores qui recouvriront le cercueil. Il y aura des gros plans sur son visage lors de la cérémonie retransmise sur les chaines d’information continue. Il lira un discours, écrit par un autre, rempli de bons sentiments, de prêchi-prêcha, de dénégation, de politiquement correct, de catéchisme idéologique maastrichtien. Puis un mort chasse l’autre, jusqu’au prochain. On oubliera.
Qui saurait dire au pied levé combien il y a eu d’attentats de ce genre en France depuis le début de l’année? Et combien de victimes?
Michel Onfray , 6 octobre 2019
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