Déjà malmenés à Bihorel par la destruction de leur habitat, résultante du PLU, les oiseaux avaient disparu du ciel et de l'espace bihorellais depuis la catastrophe industrielle de Lubrizol. Où étaient-ils donc passés ? Avaient-ils fui ou bien restaient-ils simplement confinés dans quelques caches naturelles? Toujours est-il que depuis mardi matin, leurs chants saluent de nouveau l'aurore à Bihorel.
Doit-on se fier à leur instinct et se dire que leur retour signifie que la composition de l'air sur le plateau nord est redevenue "normale", dix jours après que notre préfet l'ait affirmé ? Pourtant, on parle maintenant de dioxine, de taux quatre fois supérieur à la normale, mais rassurez-vous mes chers Compatriotes, cela tout en restant bien en deçà du seuil de tolérance.
La terre, les arbres, nos jardins vont rester pour longtemps pollués tout comme nos poumons et notre sang. Tout juste dans cinq, dix ou quinze ans, une étude épidémiologique mettra en évidence un pic de cancers. Mais le temps sera passé et Lubrizol se sera mis à l'abri des sanctions en allant semer la mort sous d'autres latitudes. Quant aux responsables politiques, ceux qui n'ont rien fait pour éviter de telles catastrophes et protéger les habitants, ils auront écumé quelques mandats de plus et continué à faire les poches de la république.
Lors du dernier conseil municipal, notre petit marquis a déclaré se poser la question de déposer plainte ou non à la suite de cette catastrophe. Mais savez-vous pour quelle raison ? Oh non, mes chers compatriotes, pas pour le préjudice porté à notre santé ou à celui de la flore et de la faune à Bihorel.
Non, juste parce que le coût du matériel de nettoyage était élevé pour la commune...
On vit une époque formidable.
C.Dragasès
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