"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

samedi 27 septembre 2025

"Un autre quinquennat"

 




La condamnation de Nicolas Sarkozy a déchainé, à juste titre, les passions. Indignation à droite, haine et champagne à gauche.

Personnellement, j'ai apprécié la "une" du quotidien suisse "Le Temps" qui titrait "Un autre quinquennat" en référence aux cinq ans de prison ferme dont N.Sarkozy a écopé. 

La gauche, hier, avait comme bien souvent, la haine qui lui bavait aux lèvres. Et pourtant, c'est à gauche que j'ai lu la meilleure réaction à ce "coup d'état des  juges" en la personne de J.M. Aphatie que je trouve d'ordinaire, assez crétin et démagogue, bref, gauchiste dans ce qui se fait de plus bas de plafond.

Il faut bien, une exception pour confirmer la règle.

Voici ce J.M.A a texté hier :

"La décision rendue à propos de Nicolas Sarkozy mérite quelques commentaires. 

L’enquête judiciaire a échoué à retrouver l’argent libyen. C’est un constat, pas une critique. 

Bien sur, les enquêteurs ont été confrontés à une tonne de mauvaise foi et deux de mensonges. Mais le fait est là : pas d’argent sale dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, ni dans ceux de ses amis. 

Par ailleurs, l’enquête n’a pas établi que l’ancien président « savait », quoi d’ailleurs ? Aucune trace écrite, aucun enregistrement sonore, aucun témoignage sérieux. On peut parler de l’échec de l’enquête et le regretter. On ne peut pas l’ignorer. 

Les trois juges du Tribunal correctionnel de Paris ont enjambé la difficulté d’une manière curieuse, qu’il faut expertiser. À propos des voyages en Libye de Brice Hortefeux et Claude Guéant, voyages curieux et fantaisistes, oui, les magistrats disent de l’ancien président : « Il ne pouvait pas ne pas savoir. ». Donc, il savait. Il savait quoi ? La justice ne le sait pas. Et sur quoi s’appuie-t-elle pour valider son affirmation d’une non ignorance dont la justice ignore le contenu ? Sur rien. Et c’est donc sur ce vide qu’elle diagnostique une « association de malfaiteurs » avec à sa tête un homme dont personne ne sait ce qu’il savait, mais qui ne pouvait pas ne pas savoir. 

Résultat : cinq ans de prison. Je ne défends pas ici Nicolas Sarkozy. Je défends une certaine idée de la justice. Elle ne peut pas être rendue ainsi, sur l’affirmation que l’ignorance est impossible. Cela revient à enfermer quelqu’un par l’absurde, à le priver de sa liberté par un raisonnement que rien ne corrobore, que personne ne valide. Cette décision porte en elle quelque chose d’effrayant. Par fonction, les juges ont du pouvoir. Ils ne peuvent pas en user ainsi. 

Un mot encore sur l’enfermement immédiat de l’ancien président. Pourquoi ? Parce que la faute est gravissime, qu’elle porte atteinte à la sincérité du suffrage universel, donc à la démocratie. Voilà l’explication des juges. Cette subjectivité est écrasante. Elle rend vaine la procédure d’appel. Ce qui est un bouleversement, un choc, une réalité qui me semble inacceptable.

Certes la loi permet cette « exécution provisoire » de la peine, qu’il vaut mieux nommer « exécution immédiate » et qui a même des allures d’exécution tout court. Mais la loi est-elle appliquée ici en respectant l’esprit de sa rédaction ? À l’évidence non, puisque l’enferment immédiat vise surtout à prévenir une récidive. Ici, le risque est inexistant. Donc, les juges ont été trop loin. Ils l’ont fait volontairement, pour des raisons que j’ignore. Et je ne permets à personne ici d’insinuer que « je ne peux pas ne pas savoir », parce que franchement je ne comprends pas comment des juges ont pu rendre, au nom du peuple français, une décision aussi aberrante, inquiétante et finalement injuste. 

Etonnant, non ? ".










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