"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 11 octobre 2022

La colère française face à l'homo zombicus

 




par Ivan Rioufol 

L’homo zombicus est aussi Français. L’écrivain français d’origine russe, Iegor Gran, sort un livre (Z comme zombie) dans lequel il décrit la zombification de la société russe, prête à avaliser sans recul la propagande poutinienne et sa brutalité. Mais certains traits qu’il observe là-bas – l’absence d’esprit critique et la soumission au récit officiel – ressemblent à ce que je constate ici depuis longtemps. Le somnambulisme de la société française, qui ne réagit plus à la somme de violences qu’elle endure de la part du pouvoir, reflète bien une hébétude collective, une zombification des endormis. Elle a sa source dans la politique d’abrutissement des consciences menée par la macronie et ses médias. On en connaît les ressorts, avec la fabrique d’une peur perpétuelle (du populisme, du climat, du Covid, des parias, etc) allant de paire avec une infantilisation accrue des citoyens. Aux slogans débiles lancés par l’Etat-nounou lors de l’épidémie de Covid  (« Je me lave les mains », « j’ouvre les fenêtres », « je n’embrasse pas », etc)  a succédé le : « Je baisse, j’éteins, je décale » sorti du « plan climatique » activé par la guerre en Ukraine et les pénuries énergétiques qui s’annoncent. Le procédé est toujours le même : faire reposer sur les Français la responsabilité des réponses apportées aux crises, en faisant oublier que le Covid fut d’abord la révélation de l’effondrement de l’hôpital public tandis que la guerre de Poutine a dévoilé le sabotage du parc nucléaire français par François Hollande et Emmanuel Macron. Dans l’effondrement général qui s’observe,  les dirigeants successifs sont les premiers responsables. Mais ce sont eux qui pérorent.


Reste la question : cette aboulie de la société civile est-elle un renoncement à rependre en main son destin, ou est-elle un découragement superficiel qu’une étincelle pourrait revivifier ? Je penche pour la seconde hypothèse. Ce lundi matin sur Europe 1, le député Modem Jean-Louis Bourlanges a reconnu que « la société française, extrêmement fragile et volatile, peut à tout moment partir en vrille ». Une enquête du Monde (Ipsos-Cevipof) parue mercredi dernier sur « les fractures françaises » a dévoilé l’état d’exaspération des gens : 36% des sondés se disent «  très en colère » et 58% «  mécontents »… Pour autant, il faut bien constater l’effacement des partis et des syndicats, incapables depuis les Gilets jaunes d’anticiper et de fédérer les mécontentements. La grande manifestation « contre  la vie chère », lancée par la Nupes dimanche prochain, ressemble à une tentative de survie de l’extrême gauche, perdue dans ses dérives totalitaires. Son idéologie relativiste et remplaciste est à la source du grand malaise existentiel qui traverse la société déprimée. Ce n’est pas cette gauche qui peut, seule, prétendre parler au noms des Oubliés. Dans le grand vide intellectuel porté par la macronie, les zombies sont pléthore. Mais attention à l’eau qui dort ! Quand on cherche le peuple, on le trouve.


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