"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

jeudi 9 août 2018

Salade & papier journal




On devrait toujours jeter un œil sur le papier journal qui enveloppe la salade que l'on vient d'acheter à la ferme. C'est ainsi que j'ai découvert un intéressant article paru dans la presse locale en juillet et qui concernait les piscines de la métropole rouennaise.
Ah mes chers compatriotes bihorellais, j'ai tout de suite pensé à vous et plus particulièrement à vous, habitants du plateau des Provinces qui en cette période de canicule où le thermomètre indique plus de 30 degrés dans vos appartements avec vue sur la magnifique piscine "la Transat", son grand bain, ses jeux aquatiques, ses bassins bouillonnants, comme vous aimeriez aller vous y rafraichir quelques heures par jour en famille. Mais voilà ! L'impéritie du petit marquis de Bihorel fait que depuis un an et sans doute ad vitam æternam, vous n'avez plus sous vos fenêtres qu'une friche aquatique en attendant quelques projets aptes à combler la gentry rouennaise.

Alors j'ai décidé d'aller un peu plus en avant et de lire cet article, espérant y trouver quelques bonnes nouvelles pour vous, mes chers Compatriotes. Hélas ! Trois fois hélas, rien sur Bihorel, si ce n'est le énième constat de la fermeture de notre piscine qui je le rappelle, fonctionnait depuis 1972...

Non, dans l'article en question, on  évoquait Malaunay (5.935 habitants) et Deville-lès-Rouen (10.364 habitants), deux communes ayant chacune un projet de construction à court terme d'une nouvelle piscine financée en partie par des fonds d'aide venus de la métropole. 

C'est là que je me suis dit qu'il y avait décidément deux sortes de maires: les bons et les autres... Commençons par les autres. 
Si l'on doit rapidement en brosser un portrait, c'est le genre de maire qui ressemble un peu à une éolienne et brasse beaucoup de vent. Ça passe son temps à faire croire que ça s'occupe de "sa" commune, mais ça recherche surtout l'exposition aux appareils photographiques pour faire le beau devant, en allant du stade de foot, au terrain de "hand", enchainant un repas avec nos "ainés"avant de se montrer au gymnase où se déroule un championnat du monde de macramé, terminant l'après midi à féliciter les plus beaux géraniums de la commune avant de commencer la soirée par un rendez-vous avec quelques promoteurs dans la discrétion de son bureau. Une journée bien remplie mais durant laquelle on a essentiellement brassé du vent, sauf avec les promoteurs, bien entendu. 
Cela aboutit à des mandatures où à la fin, rien n'a avancé et pendant lesquelles le cadre de vie (urbanisme) et le patrimoine communal (église) se sont fortement dégradés voire ont périclité (piscine) sans oublier l'abandon de la souveraineté de la commune à la grande métropole qui régit tout et fera que "Bihorel" ne sera plus demain qu'un panneau indiquant un quartier de l'entité "Rouen-Normandie".
Si l'on devait résumer en quelques mots la "philosophie" (n'en demandons pas trop quand même !)  du petit marquis, la formule du radical-socialiste Henri Queille (1884/1970) me paraitrait tout à fait adaptée: " Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout".

Et puis, il y a les bons maires, les bosseurs, ceux qui réfléchissent avec leurs administrés à l'avenir de leur ville, à la mise en valeur du bien commun, conscients qu'ils sont de leur mission et de leur responsabilité qui est que les habitants se sentent bien ensemble, chez eux, dans leur commune et que cela ne soit pas uniquement un vague slogan de campagne qui reste sans lendemain.

Alors voilà, mes chers Compatriotes, Déville, Malaunay mais aussi Amfreville-la-Mivoie, Belbeuf, Boos, Franqueville-Saint-Pierre, Le Mesnil-Esnard, Mesnil-Roux, Montmain et Ymare auront d'ici deux ans leurs nouvelles piscines. Pendant ce temps le maire de Bihorel aura continué de ne rien faire et à tellement pleurnicher sur le manque d'argent que ses larmes auraient suffi à remplir un bassin.

Un point a particulièrement attiré mon attention et sans doute suscitera de nombreuses interrogations de votre part. Dans l'article en question, le maire de Deville-Lès-Rouen indique que le coup de fonctionnement de l'actuelle piscine municipale se situe "entre 300.000 et 350.000 euros" par an. 
Voilà qui est bien différent de ce que les contribuables du plateau nord ont dû débourser pendant des années. Les maires de Bihorel et de Bois-Guillaume seraient bien inspirés en allant prendre des cours de gestion dans la vallée du Cailly, eux, qui pour faire fonctionner une piscine, ont besoin de 600.000 euros par an , certes avec l'aide des conseils "avisés" de l'entreprise spécialisée en gestion de piscines municipales, Vert Marine.
Question subsidiaire: pourquoi aucun élu de l'opposition bihorellaise n'a jamais pu siéger au sein du syndicat intercommunal Bihorel/Bois-Guillaume qui gérait la piscine "Transat" avec Vert Marine ?  "Étonnant, non ? " , aurait ponctué Desproges.

Mais soyez rassurés, mes chers Compatriotes. Pendant que vous transpirez nuit et jour à la recherche d'un endroit où il y aurait à Bihorel un peu de fraicheur, notre pauvre petit marquis est lui, parti prendre le frais en hémisphère sud, du coté du cap de Bonne Espérance. 
Et oui, là bas ce n'est pas l'été. A l'heure où j'écris ces lignes, il y fait 12 degrés la nuit. Bon le billet d'avion est un peu plus onéreux qu'un ticket de piscine mais tout le monde ne peut pas être un gueux.

Bonne fin de canicule à tous !

CD



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