"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

vendredi 14 avril 2023

Choses vues (et entendues)

 



C'est une jeune femme, la petite trentaine, Bac +5, fonctionnaire de catégorie C. Pour se rendre de son domicile à son travail, elle s'est acheté une petite Twingo d'occasion, ainsi en 25 minutes elle fait le trajet alors qu'il lui en faudrait le double en transports en commun. Un samedi soir, c'est l'anniversaire de sa sœur, elle se gare tout près de la maison entre une école et un Ehpad. Vers 1 heure du matin, fumant une cigarette sur la terrasse avec les autres invités, elle entend quelqu'un s'écrier " y' a une voiture qui brûle ". Voyant d'où provient la fumée, elle pense aussitôt "mon Dieu, ma voiture ! ".

Les pompiers arrivent peu après. La police, elle, malgré les appels ne se déplacera pas. Pas de caméra de surveillance non plus, les racailles ont la vie belle.

La jeune femme avait fait le plein de sa voiture l'après midi même "pour être sûre de pouvoir aller bosser" en ces temps de blocage des raffineries. Quatre vingts euros d'essence qui auront facilité l'embrasement du véhicule. Les pompiers sont formels, la vitre passager a été fracturée, il s'agit d'un acte criminel. D'ailleurs, dans les dix jours qui suivront, quatre autres voitures seront incendiées dans un périmètre de cent mètres.

C'était juste un samedi soir, dans la vie d'une jeune femme qui maintenant doit subir deux heures de trajet au quotidien en transports en commun pour aller travailler, gagner de quoi survivre et payer impôts et taxes qui serviront à nourrir, loger, éclairer ceux qui ont brûlé sa voiture.






J'ai toujours aimé marcher dans les cimetières,  "la terre et les morts", je vous en parlerai un jour. Alors lorsque l'on habite à quelques encablures du "Monumental", les promenades vous y mènent souvent. J'arrive un matin, juste au moment où le gardien vient ouvrir la grille. Après l'avoir salué, je lui demande si celle située de l'autre coté est ouverte, il me répond qu'il m'accompagne pour l'ouvrir.

La conversation s'engage, il me confie qu'il sera bientôt à la retraite mais qu'il va devoir déménager. " vous comprenez avec ma pension, ça va devenir impossible de me loger à Rouen", puis il reprend un peu tristement " je vais devoir partir à la campagne et puis avec leur vignette pollution, ma voiture ne va plus avoir le droit de rouler en ville et je n'ai pas les moyens d'en acheter une autre.".

L'exil rural subi. Juste les perceptives d'avenir d'un gardien de cimetière pour sa retraite.





  

C'est un couple de retraités. Ils ont travaillé dur, hérité un peu, alors le moment venu, comme on leur répétait qu'il fallait prévoir pour leur retraite, ils ont acheté un petit appartement qu'ils louent, afin de se constituer un complément de revenus. Le bien est en excellent état, double vitrage, note de chauffage très raisonnable, les locataires s'y précipitent. 

Mais c'était sans compter avec les facéties et inepties des technocrates, ces petits bonhommes gris et les lubies électoralistes des "politichiens" comme disait le "Grand Charles". Voilà qu'avec les nouvelles normes de "DPE", le bien est devenu une "passoire thermique" et que de la catégorie "C" , il se retrouve maintenant en "G", donc inlouable.     

La double peine existe toujours en France. Non pas, mes chers Compatriotes, pour la racaille, mais pour les gens ordinaires. En fait de  complément de revenus, le bien va nécessiter une réhabilitation de près de 30.000 euros (changement de mode de chauffage, isolation des parties communes et extérieur du bâtiment, frais d'études, de maître d'œuvre et de divers parasites se nourrissant sur la bête) soit huit ans de loyer. D'après les calculs, il faudra compter environ vingt ans pour le retour sur investissement. 

Lorsqu'il s'agit de piller le bas de laine des Français et les spolier de leurs patrimoines, l'état et les politiques ne sont jamais à cours d'idée. 






C'est un petit super marché de quartier. Je le fréquente depuis mon arrivée à Bihorel, au siècle dernier. Il se nommait alors "stoc" puis devint "Champion" avant d'être aujourd'hui encore un "Carrefour market". C'est un magasin à taille humaine et avec le temps, on finit par connaitre tout le monde, des caissières au patron en passant par les magasiniers qui n'hésitent jamais à aller fouiller dans l'entrepôt pour trouver le produit qui vous manque. Bref, une ambiance "familiale". Mais le quartier a changé, c'est le moins que l'on puisse dire, et pas en bien. Le prochain nom du magasin sera selon toute vraisemblance à consonnance "halal". D'ailleurs, certains jours et à certaines heures, c'est plutôt une ambiance de souk qui y règne tant on y croise de grenouilles de minaret et de barbus. 

Bref, ce jour là, je traque le camembert bien fait et la saucisse d'Auvergne dans les rayons, lorsque j'entends une caissière crier après un individu dont la terre natale doit bien se situer à 5.000 kilomètres, très très au sud de Bihorel.  

L'individu en question, peu au fait des us et coutumes locaux, ayant besoin d'un sachet de levure, a ouvert un paquet de cinq, a pris ce dont il avait besoin et bien évidement, escomptait quitter l'enseigne sans régler la somme due. Et oui, mes chers Compatriotes, payer ses achats dans un magasin, c'est un truc pour les "çéfrancs" mais pas pour les descendants "d'esclaves" à qui l'ancien colonisateur doit tout et plus encore.

La caissière lui en fait remontrance, ce qui provoque à la seconde, l'ire de l'allogène qui éructe à son attention "Kesta à gueuler kom ça, tu t'es pas fait baiser cette nuit ?". Un autre membre de la gente féminine présente lui fait remarquer que l'on ne s'adresse pas ainsi à une femme. L'allogène grommelle dans un bre-bre subsaharien et décarre, sentant que le rapport de force est plutôt du coté de l'autochtone.


Pourquoi, mes chers Compatriotes, vous avoir relaté ces quatre "choses vues et entendues" ? Sans doute parce que comme moi, vous sentez le pays excédé, que les racailles, les "politichiens" et les technocrates n'ont pas depuis très longtemps pourri autant la vie des gens ordinaires, qui se sentent dépossédés de leur paysage, de leur patrimoine, de leur us et coutumes, de leur culture, de leur art de vivre, des gens ordinaires qui payent toujours plus d'impôts et de taxes et voient leurs services publics s'effondrer et qui, tôt ou tard, présenteront l'addition à ceux qui ont mis notre pays dans cet état de déliquescence. 


C.Dragasès

    




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