"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

vendredi 6 janvier 2023

Soumission

 




Qu’est-il arrivé à Michel Houellebecq pour qu'il amende ainsi son texte ? J’ai peur d’appréhender trop clairement la réponse. Certes le recteur de la grande mosquée de Paris a dû le recevoir de manière fort courtoise, mais on connait les deux faces de ce genre de personnage : loukoum par devant, ciguë par derrière.

La menace n’a pas dû être exprimée dans le luxe et le confort ouaté du bureau du recteur, non, mais sans doute de manière plus insidieuse, par quelques sbires qui ont envoyé une lettre anonyme par ci, un sms par là.

Qui mieux que l’auteur de « soumission » connait le procédé captieux de ces gens là ? L’intellectuel a donc cédé. N’a-t-il pas écrit dans « Rester vivant – méthode » cette phrase : « un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant. ».

La peur l’a donc emporté, quoi de plus humain ? Michel Houellebecq a voulu se préserver d’une destinée à la Robert Redeker ou pire à la Samuel Paty.  L’université, les médias, la rue, les banlieues, la sphère politique, l’école, l’esprit des Français sont peu à peu anesthésiés et colonisés par cette pensée obscurantiste qu’est l’islam. Le tour maintenant au camp des derniers résistants ?

Reste Onfray, Finkie, Redeker, Zemmour, Rioufol, Elisabeth Badinter, quelques autres et les femmes iraniennes. Un Michel Onfray justement qui dans sa lettre ouverte au fameux recteur écrit « c’est le travail de l’intellectuel d’écrire en risquant de heurter ».

C’est la liberté d’expression et l’esprit français que l’on assassine une nouvelle fois à quelques jours du huitième anniversaire des attentats de « Charlie ». Mais cette fois combien de « Charlie » réagiront pour dénoncer l’inacceptable, pour refuser qu’en France, un responsable religieux puisse faire taire un intellectuel français ? L’accoutumance et la résignation sont mères de lâcheté.

J’ai souvent écrit qu’il était minuit moins cinq. Après la soumission de Michel Houellebecq, je crois pouvoir affirmer qu’il est minuit cinq.

 

C.D


ps: je n'en garde pas moins mon admiration pour l'écrivain. Toujours différencier l'homme de son œuvre.





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