"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

lundi 15 août 2022

80 ans après la rafle du Vél’ d’Hiv’, la lettre d’un évêque lue dans les synagogues

 



« Mes très chers Frères,

Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.

Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.

Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe‐t‐il plus ?

Pourquoi sommes‐nous des vaincus ?

Seigneur ayez pitié de nous.

Notre‐Dame, priez pour la France.

Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.

France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.

Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement. »


Jules‐Géraud Saliège Archevêque de Toulouse 13 août 1942

A lire dimanche prochain, sans commentaire


Merci à l'Abbé Pierre Girard de nous avoir fait la lecture de ce texte, dimanche 14 août 2022, pendant l'office à Notre Dame des Anges.


pour aller plus loin

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-lettre-d-un-eveque-lue-dans-les-synagogues-20220715






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