"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mercredi 31 octobre 2018

Paie les ruines et tais-toi



Fin septembre, s'est réuni en la mairie de Bihorel, le syndicat intercommunal Bihorel / Bois Guillaume qui gère(ait) la piscine Transat en vue de sa dissolution et de régler les conséquences financières de cette dissolution, puisqu'il y en a encore à venir.

C'est le genre de réunion dont il n'est fait aucune publicité, l'exemple type de l'entre-soi de ceux qui se prennent pour les propriétaires d'une commune tenant les habitants pour quantité négligeable dont seul le bulletin de vote a un intérêt tous les six ans et les impôts au quotidien pour les dépenser comme bon leur semble.

On peut se demander pourquoi aucun élu d'opposition ne siège dans la direction de ce syndicat ? Craint-on que voyant un bout de ficelle qui dépasse, ils tirent dessus jusqu'au bout pour y trouver quelque chose que l'on ne voudrait qu'ils trouvent ? Si une autre explication est la bonne, ceux qui ont la réponse peuvent venir l'exprimer ici...

Si les élus d'opposition pour une raison obscure (?) ne siègent pas, rien ne les empêche, comme tout citoyen, d'assister à ce type de réunions en tant que "spectateur" puisqu'elles ne sont pas encore interdites aux cochons de payants (nous, mes chers Compatriotes).

C'est ainsi que Françoise Jérôme du groupe de l'opposition municipale "Vive Bihorel"  a pu suivre les débats dans l'assistance, peu nombreuse, puisqu'elle était seule.
Elle a bien voulu mettre en page ses notes et les confier à ce blog pour les publier. Bien sûr, il ne s'agit pas d'un exercice littéraire mais de rendre compte d'échanges verbaux. Vous pourrez à la suite lire ses commentaires.


Étaient présents Pascal Houbron, J.M.Chevalier, Jocelyne Brochard et l'adjoint aux finances pour Bihorel et Gilbert Renard avec deux élus de sa majorité pour Bois Guillaume.




Réunion du syndicat intercommunal en vue de sa dissolution 


Pascal Houbron

Nous avons reçu le 25 Juin dernier un courrier demandant la dissolution du syndicat intercommunal

Le but de cette réunion est de savoir comment liquider actif et passif et régler la question de l'endettement: comment apurer la dette

il est nécessaire d'anticiper le remboursement des emprunts
les biens mobiliers du syndicat étant vendus, il faudra régler le sort de ses biens immobiliers et pour cela, s'enquérir auprès des domaines.  
il faudra aussi liquider les contrats en cours (sécurité des lieux)
il n'y a pas de personnel employé directement par le syndicat

il faudra donc considérer le problème sous les aspects juridique patrimonial et politique car les orientations des deux communes sont différentes


Gilbert Renard

Merci pour cette réunion de procédure d'arrêt, de retrait de Bois Guillaume pour qui 
il faut rapidement solliciter l'avis des domaines et savoir quel est le statut de cet équipement
Pourquoi cette demande de dissolution ?
La décision a été prise à l'unanimité du conseil municipal qui souhaite tout arrêter et réfléchir  à un nouvel équipement mieux positionné géographiquement.
En effet, à terme, Rouen prévoit la construction d'une piscine neuve près de Flaubert c'est à dire à 2 km à vol d'oiseau de l'actuelle piscine Transat qui est excentrée par rapport au développement de la ville.
 Le coût des travaux de réhabilitation de l'actuelle piscine, s'élève à 5 millions d'euros
Pour 2 à 3 millions de plus on peut avoir du neuf répondant mieux aux exigences nouvelles du public ainsi qu'à de nouvelles normes environnementales.

Le devenir du site peut être repris par Bihorel.

Si on regarde une carte on voit qu'il y a une piscine à Mont Saint Aignan et un projet à Flaubert,  il serait  intéressant de mettre une piscine au milieu sur une ligne de bus F1 très performante, près de divers équipements sportifs, près du golf de Bois Guillaume qui est entrain de devenir un 18 trous, près de la Ronce où beaucoup de gens travaillent. et ceux qui travaillent en décalé pourraient profiter de leur heure et demie de liberté pour aller nager.
Enfin je le rappelle, il s'agirait d'un équipement neuf occupant une position géographique stratégique compte tenu du développement de Bois guillaume.
Bien entendu c'est compliqué du point de vue politique, c'est difficile à faire accepter par le public
       
Par rapport à la gestion des piscines, on a un problème de fond avec la position de la métropole
qui prend en charge les piscines du secteur d'Elbeuf.
Celle ci assurait aussi  le coût des scolaires à la piscine mais comme elle ne peut plus le faire et qu'on on a eu un transfert de charges inversé, la métropole va redonner de l'argent aux communes  de ce secteur, il y a une grande inégalité de traitements entre les communes.

La patinoire de l’île lacroix par exemple est prise en charge par la métropole, pas la piscine, bien que les deux fassent partie d'un ensemble sportif .

Les subventions sont plus importantes quand la piscine possède un bassin de 50m

La piscine transat représente un coût de fonctionnement de 300.000 euros par an pour chaque commune.
Pour financer, on pourrait mettre en place une taxe sur la feuille d'impôt foncier, on pourrait aussi élargir le syndicat à d’autres communes
Il y a la baisse des aides de l'état et s'il fallait trouver les 300.000 euros demain il faudrait augmenter les impôts d'au minimum 3 points
On peut trouver des subventions mais il y a le fonctionnement et l'amortissement …
Le système était valable il y a quelques années
 
Plus le temps passe et plus la remise en route est problématique et on approchera bientôt du coût du neuf.

La proximité des élections complexifie la prise de décision.

Faut il mettre le débat sur la place publique ?

Le point de vue de Bihorel est plus compliqué à cause de l'opinion publique

Pascal Houbron

J'ai appris à nager dans cette piscine (sniff sniff / ndlr)

Gilbert Renard

il nous faut un équipement, Mont Saint Aignan est saturé et la piscine du plateau Est ne sera pas faite d'ici les élections

J.M Chevallier
Mont Saint Aignan va être en travaux et donc fermer

Pendant tout le temps de la prise de décision et de la mise en route du projet, nos enfants ne nagent pas
Côté bihorellais, vis à vis de l'opinion publique, on ne peut pas se contenter de dire on arrête. 
Notre population a besoin de pistes de solutions sur une période de transition vers un nouvel équipement et ce malgré la bonne volonté des associations

Conseiller  Bois Guillaume

la dissolution du syndicat ne change rien à la solution pour la piscine
dans les 4 ans qui viennent il n'y aura pas de piscine
Combien va nous coûter la dissolution ?
Une dissolution qui  ne changera rien à la politique scandaleuse de la métropole    
du point de vue des piscines il s’agit d'une discrimination vis à vis des plateaux nord

Les chantres de l'anti discrimination de la métropole en sont eux-mêmes les champions

Garder un équipement fermé c'est aggraver la situation de cet équipement cela finira comme l'Océade où des artisans indélicats venaient se servir en matériel

Gilbert Renard
Pourquoi ne pas faire jouer la solidarité avec une taxe payée par tous les métropolitains ?

De manière équitable

Comme pour les déchets par exemple : les taxes sont basées sur la valeur foncière
la valeur foncière sur bois guillaume est de 10000 le taux de 8%s'applique sur les 10000
si comme par exemple à Cléon la valeur foncière est à,5000 le taux de 8,06 va s'appliquer sur les 5000 euros avec ce  taux unique, les « bourgeois » du plateau nord paient plus cher 


Pascal Houbron

  Nous prenons acte de la décision de Bois Guillaume, nous la regrettons mais la respectons, nous n'avons pas de commentaire à faire.
Financer la piscine intégralement est inimaginable

Nous avions en 2012, 1.800.000 euros de dotation
1.000.100 en 2018 on perd 700.000 euros et il faudrait en financer 600.000
On arrive pas à supprimer purement et simplement cet équipement. Elle existe depuis de nombreuses décennies et rendait le territoire attractif.

Il est difficile d'imaginer que cela s'arrête
La gouvernance de la métropole est mauvaise
Les travaux ne posent pas de problème mais elle n'accepte pas de financer tout ou partie du fonctionnement
La métropole pourrait au moins financer l'apprentissage de la nage par tous les enfants

Il y a des élections en 2020 et nous, nous souhaitons qu'il y ait une nouvelle majorité à la métropole

On se dit qu'il y ait ou non un nouvel équipement, il y aura toujours le même financement
Isneauville et Quincampoix rentreront ils dans un syndicat ?

Si on réfléchit : entre les Hauts de Rouen et la Ronce , Transat sera le point central géographique, sachant que la piscine Salomon est fermée

Il existe un nouveau projet sur les Hauts de Rouen
Rendez vous est pris pour voir les interactions

Si la piscine de Rouen est trop proche, la métropole ne financera pas deux équipements si rapprochés
Quel est le point de vue de Rouen ? Avant 2020, aucune décision ne sera prise sur l'avenir du site réhabilitation ou nouveau projet sur Rouen ou Isneauville

Gilbert Renard

il faut maintenant mettre en place  la gestion du retrait de Bois Guillaume
Il faut d'abord qu'il y ait une estimation du bien en vue de la reprise de la pleine propriété de l’équipement par Bihorel
Je le regrette un peu car si cet équipement n'est pas déclassé, aucun projet n'aboutira ailleurs
pour Rouen il s'agit de revoir à la hausse la mise en valeur  de certains quartiers mais la ville  ne peut plus faire face seule

pour finaliser la dissolution du syndicat il faut faire un solde de tout compte
le problème est celui de l’immobilier et de la gestion de l’emprunt
la commune de Bois Guillaume se décharge, il faut rembourser les emprunts dans le cadre du syndicat.
la trésorerie du syndicat est de 357.000 euros
et il faudra que chaque commune complète pour le remboursement
 
Bois Guillaume se retire, Bihorel souhaite garder l'équipement
il faut solder les prêts
chaque commune devra  60.000 euros

il faut liquider l’actif au profit de la commune de Bihorel
il lui faut racheter sa part comme la part de la maison dans un divorce

il reste deux contrats d'assurance
le problème du contrat avec Vert Marine est réglé. Il y a eu une très bonne négociation
Le remboursement anticipé sera effectué au 1er janvier 2019 et 1er mars 2019  il faudra l'inscrire dans le budget définitif.

et il y aura un appel de fonds fin 2018 de 237. 000 euros.

adjoint aux finances de Bihorel :

ça risque de coincer.

Gilbert Renard

Enfin  il faudra régler la société de surveillance et l'électricité.

Fin de la réunion




Quelques commentaires s'imposent:


Gilbert Renard  rejette comme du reste, son homologue bihorellais  la faute sur l'état et la mauvaise gestion de la métropole (même s'il est vrai que celle-ci n'est pas très égalitaire)
Il déclare que la décision du retrait de Bois Guillaume du syndicat intercommunal a été prise en conseil municipal à l'unanimité
Il essaie surtout de nous vendre la fermeture de Transat pour l'ouverture d'une nouvelle piscine sur Isneauville avec  une fausse barbe géographique.
Ce nouvel équipement serait plus central (plus central par rapport à qui?)
Selon lui, tous les travailleurs de la zone d’activités de la ronce  sauteraient tous avec joie dans le grand bain pendant leur coupure du midi.
Il nous dit qu'à moins de relever la fiscalité ou de mettre en place une nouvelle taxe, on ne peut pas trouver demain 300 000 euros pour faire fonctionner la Transat
Pense-t-il que le fonctionnement d'une nouvelle piscine  sera gratuit ou que la métropole pour faire plaisir à Gilbert Renard changera de politique et le financera ?
Il nous propose à nous bihorellais,  de racheter les ruines  « comme dans un divorce, celui qui reste dans la maison rachète sa part »)
Il va même jusqu'à regretter que Bihorel reprenne le site car s'il n'est pas déclassé, aucun autre projet ne pourra voir le jour.
Enfin, cerise sur le gâteau, il se demande, étant donnée la proximité des élections, (2020), s'il faut vraiment mettre ce débat sur la place publique car oui, c'est un peu délicat pour Bihorel vis à vis de l'opinion publique. Et puis sous-entendu, le citoyen est tellement crétin qu'il n'entend rien à ces questions et risque à cause de cela, de voter de travers.

On a du mal à comprendre  l'indignation de l'adjoint au sport de Bois Guillaume et son inquiétude sur ce que la dissolution du syndicat va coûter à chaque commune puisque comme ses petits camarades il a voté le retrait du syndicat.

Du côté Bihorellais, à part une remarque de JM Chevallier qui s'inquiète de l'absence totale de piscine sur l'ensemble du plateau nord pendant la durée des travaux de Mt St Aignan, et de la demande de réponses de  la population, personne n'a protesté
Notre adjoint aux finances observe seulement qu'il va falloir budgétiser une somme importante pour le remboursement anticipé des emprunts et que ça risque de « coincer » D'ailleurs est ce que ça va « coincer » d'un point de vue uniquement financier ou dans l'opinion ou même au sein de la majorité municipale ?

En tout cas ça ne « coince » pas pour Jocelyne Brochard qui n'a pas ouvert la bouche, même pas posé une seule question. Il est vrai qu’en commission  sports elle était d’accord avec la fermeture définitive 

Ce qui me révulse le plus c'est l'apparente résignation de notre édile qui se contente de prendre acte et qui ajoute et c'est tout de même extravagant que nous n'avons pas de commentaire à faire sur la décision de Bois Guillaume.
Et lorsque je l'ai interpellé à ce sujet en conseil municipal, me plaignant de son manque de combativité, voire de son apathie, il a répondu qu'il n'avait pas à commenter les décisions des autres communes
On connaissait l'expression  « sois belle et tais toi » nous c'est « paie la ruine et tais toi » !

Et de regretter une fois de plus de voir fermer la piscine où il a bu ses premières tasses (souhaitons qu'il en boive d'autres, politiques celles-là)

Et puis on a eu droit à l'éternel refrain de la baisse de la dotation de l'état et de l'injustice de la métropole
Et en conclusion, la décision de ne rien décider en attendant un hypothétique changement de majorité à la métropole
Je dirais qu'avec des amis comme ça pour nous défendre auprès de l'instance métropolitaine, on n’a pas besoin d’ennemi.

F. JEROME




En conclusion, mes chers Compatriotes, j’ai souvent comparé le binôme Renard / Houbron à Tintin et Milou. Le maire de Bihorel, une fois de plus apparait par son manque de pugnacité à défendre nos intérêts, totalement inféodé à Renard. 

De quel droit Bois Guillaume se retire-t-il de manière unilatérale sans avoir à nous indemniser de sa rupture de contrat ? Et en plus, ce serait à nous de payer l’enterrement du cadavre !

Une dernière précision, je tiens d’un ancien adjoint et non des moindres de la majorité municipale qu’au début de la gestion commune Bihorel / Bois Guillaume, la répartition du cout de fonctionnement de la Transat n’était pas de 50/50 mais de 60 pour BG et 40 pour Bihorel, ce qui, vu le nombre d’habitants des deux villes semblait logique. Si notre petit marquis avait défendu les intérêts de Bihorel et des Bihorellais, ce ne serait pas 300.000 euros qu’il nous faudrait trouver aujourd’hui mais 240.000…

Voilà, mes chers Compatriotes, ce que l’on peut dire en cette fin 2018 au sujet de notre piscine inaugurée  en 1972 et fermée en 2016 par Houbron. Vous l'aurez compris, il ne se passera rien avant les élections en 2020.
La Transat sera alors fermée depuis 4 ans, autant dire dès aujourd’hui que son sort est d’ores et déjà réglé : la destruction pure et simple et ceci au profit de la construction d'un nouvel établissement situé à Bois Guillaume et pas trop loin d'Isneauville (on ne mélange pas les torchons bihorellais avec les serviettes de la gentry du plateau nord). Et le plus fort, c'est qu'il sera demandé aux Bihorellais de participer au paiement des frais de fonctionnement de cette nouvelle piscine...

CD




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