"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 27 septembre 2022

Tabula rasa

 



C'était écrit. Oui, mes chers Compatriotes, depuis quelques années, j'alerte dans ces colonnes sur la fin programmée de notre presbytère. Il faut dire que notre petit marquis de la Bétonnerie et ses copains promoteurs, avec lesquels il prend parfois le frais, traquent tels des ratiers, le moindre mètre carré disponible sur Bihorel pour y commettre leurs méfaits. 

C'est maintenant officiel depuis la réunion publique du 21 septembre, pour son 150ème anniversaire (1873 / 2023), notre presbytère sera rasé et remplacé par un énième clapier. Cette fois, ce qui change par rapport à d'habitude, c'est que la paroisse est dans le coup, puisque si le terrain et le bâtiment appartiennent à la commune, une clause dite "presbytérale" voulue par le donateur au 19ème siècle, oblige la ville par rapport à la paroisse.

Une commission paroissiale nommée "projet presbytère", s'est donc constituée et en découvrant sa composition, je me suis demandé si notre curé n'était pas sous mauvaise influence. J'y ai retrouvé le nom d'une vieille connaissance, Martine Laconde, avec laquelle j'ai déjà eu maille à partir lors des élections municipales de 2008 (j'œuvrais à l'époque sur internet pour la liste de J.C.Ravenel, elle figurait sur la liste socialo-écolo d'en face) avant de la retrouver sur la même liste que moi en 2014 () ce qui ne nous empêcha pas de nous affronter. En effet, nous ne sommes d'accord sur rien et surtout pas en matière d'urbanisme et de cadre de vie. 

Si en 2008, sa liste avait recueilli la majorité, le PLU qu'elle aurait alors participé à élaborer et à imposer aux Bihorellais de manière tout aussi démocratique que le fit Pascal Houbron pour le sien, aurait mené à la même bétonisation de notre commune, à la différence notable près que l'on aurait inclus aux clapiers une part non négligeable de logements sociaux dans le but de modifier la sociologie et par conséquent l'électorat bihorellais.

C'est ainsi que le "projet presbytéral" élaboré par quelques paroissiens, sans doute auto-désignés, suit la politique de la tabula rasa, la même que celle menée par notre petit marquis de la Bétonnerie.

A Bihorel, on ne sait que détruire l'existant pour construire du "neuf" sous prétexte de modernisme et de "transition". Ainsi, notre maire à tous décrète-t-il sans rire, l'actuel presbytère "obsolète". Ce serait plutôt sa réflexion et sa pensée qui seraient obsolètes. Alors que les communes, cherchent à mettre en valeur leur patrimoine, notre petit marquis inlassablement le détruit à Bihorel, patrimoine architectural mais aussi végétal (arbres de la place de l'église, sacrifiés pour quelques places de stationnement, minéralisation des lieux, nombreux jardins de vieilles demeures détruits et espaces verts bétonisés). Bref, sa pensée semble être restée bloquée dans les années 80.

Pourtant, nous avons là, sous nos yeux à quelques pas de la mairie et du presbytère, un merveilleux exemple de réhabilitation d'un bâtiment, de son intégration dans une construction nouvelle et de son changement de destination. Je parle bien évidemment du centre Gascard qui a conservé l'aspect architectural et les murs des anciens laboratoires du même nom. C'est l'œuvre de ma défunte amie Claude Beausoleil, architecte, qui dans les années quatre vingt, sut préserver l'ossature du bâtiment tout en modifiant profondément l'intérieur. Transformer le laboratoire où l'on élaborait depuis le 19ème siècle l'eau des Jacobins en centre culturel du 20ème siècle, il fallait pour cela une bonne dose d'imagination mais aussi l'amour du patrimoine, deux qualités dont semblent dénués les architectes d'aujourd'hui.

Alors, j'encourage notre curé, le Père Henry, à remettre l'ouvrage sur le métier, à ne pas suivre les urbanistes qui ont un bulldozer à la place du cerveau et les maires qui ne raisonnent qu'en terme de rentabilité. Le presbytère est l'un des derniers témoins du passé de Bihorel. Avec de la volonté et de l'imagination, il peut lui aussi à l'image du laboratoire des frères Gascard être réhabilité, transformé et intégré dans un ensemble renouvelé tout en diversifiant sa destination et en conservant sa fonction presbytérale. Une idée ? Pourquoi ne pas se faire aider en lançant un appel à projets auprès des élèves de l'école d'architecture de Rouen ?

Je mets en ligne ci dessous le document décrivant le contenu du projet. J'ai ce fichier en ma possession depuis plusieurs mois, mais par égards vis à vis du Père Henry (ce n'est pas lui qui me l'a transmis), je ne l'ai pas mis en ligne plus tôt. Maintenant que tout est sur la place publique, il n'y a plus aucune raison de ne pas le publier. Il concerne tous les Bihorellais, catholiques pratiquants ou non. Le presbytère nous appartient à tous. Cependant, connaissant l'énergie et la pugnacité avec lesquelles les Bihorellais se sont opposés à l'abattage des arbres de la place de l'église et à la fermeture de leur piscine, je crains une nouvelle issue fatale... 

Enfin, et j'en terminerai par là,  vous trouverez dans ce document directement ou parfois sous entendue l'expression "mixité sociale", expression qui une fois passée à la moulinette du décodeur orwellien de la novlangue, signifie de nos jours "mixité ethnique". Les références aux dernières encycliques du Pape François contenues dans le texte et la composition de la commission "projet presbytère" ne font que confirmer le décodage.


C.Dragasès



pour lire l'intégralité du projet, cliquez ci-dessous

Projet presbytère


pour la bonne bouche, lien vers l'article de Paris Normandie dans lequel, on se régalera avec les "chouineries" de notre petit marquis.

https://www.paris-normandie.fr/id344595/article/2022-09-23/pres-de-rouen-le-presbytere-de-bihorel-appele-disparaitre?utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1663949555





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