"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mercredi 28 janvier 2015

Pour une fois que je suis d'accord avec un communiste...




Mes chers Compatriotes, comme le constatait Michel Onfray, pour la gauche, le réel n'a pas eu lieu. Aujourd’hui après les attentats du 7 janvier, certains feignent de découvrir la lune après des années de déni voire de collaboration (cf les propos à ce sujet de Malek Boutih). Pourtant au même titre qu’il existe des poissons volants même s’ils ne représentent pas la majorité du genre (1), quelques (très) rares politiques de gauche dénonçaient déjà depuis des années les causes qui nous ont amenées à la tragique et inquiétante situation où se trouve la société française en ce début 2015.
André Gérin, ancien député-maire  PCF de Venissieux, est un de ces poissons volants. Alors pour une fois je suis d’accord avec un communiste... Voici l'interview qu'il a donnée au Point le 20 janvier dernier.

 Le Point.fr : Vous dénoncez depuis des années ceux que vous appelez "les talibans français". Qu'entendez-vous par là ?
André Gerin : J'ai eu deux électrochocs. Le premier en 2002 quand je me suis retrouvé avec deux gamins de Vénissieux enfermés à Guantánamo. C'étaient des jeunes intégrés qui ne posaient pas de problèmes. Ils étaient du même quartier. J'ai cherché à savoir qui pourrissait la tête de nos gamins et s'il y avait des têtes de réseau. Le second électrochoc, c'est 2005 et ses trois semaines d'émeutes. Je me suis demandé ce qui s'était passé entre le drame dans le transformateur électrique et, huit jours après, la grenade à proximité de la mosquée. La situation a changé de nature. Il y a eu huit cents communes concernées avec, en ligne de mire, les lieux de la République, les écoles, etc. À côté de ces deux déclencheurs, j'ai eu aussi des échos de la part des enseignants, dans les collèges, qui me décrivaient des ados qui se lèvent pour contester les cours de bio, de sciences naturelles, d'histoire, etc.

C'est pour cette raison que vous êtes parti en guerre contre le port du voile intégral en 2009 ?
J'ai toujours dit que, pour moi, le voile intégral était la partie émergée de l'iceberg. À la base, je voulais une enquête sur la question du voile intégral dans l'espace public, le problème que cela posait chez les musulmans, les conflits dans les services sociaux, à l'état civil, dans les hôpitaux. Je voulais aussi pointer du doigt les problèmes que rencontraient les jeunes filles dans certains territoires de la région parisienne et ailleurs. Pour être dispensées de sport au collège, elles se présentaient avec des certificats de complaisance. Il était impossible pour des jeunes filles d'aller au planning familial de leur quartier.

Vous avez l'impression d'être seul à gauche sur ces sujets ces dernières années ?
Politiquement, oui, mais, en réalité, pendant ces six mois de mission sur le voile, j'ai reçu quelque cinquante mille messages, dont seulement 5 % qui m'insultent, et le reste, surtout des femmes, qui me soutiennent. Quand j'ai remis mon rapport à l'Assemblée, il y avait une trentaine de télévisions étrangères, j'ai fait plus de deux cents interviews, du Japon au Pakistan, en passant par l'Angleterre, le Canada. C'était un sujet géopolitique. Pourtant, le problème n'a jamais été pris au sérieux du point de vue politique, je le regrette. Ensuite, on est passé à autre chose, comme on le fait depuis trente ans. la suite  ICI

(1) merci Audiard

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