"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

lundi 24 mai 2010

En te tenant la main


Je te tenais par la main, tu es partie et c’est comme un bateau qui lentement, inexorablement, seconde après seconde s’éloigne du quai pour n’être plus au loin qu’un minuscule point blanc qui brille dans le soleil.
On ne veut pas le perdre et nos yeux s’accrochent, jusqu’à la douleur, à ce point lumineux qui tremblote et vacille
On croit le voir encore, bien longtemps après qu’il ait disparu.
Et puis la mer est vide.
Elle charrie ses galets comme nos peines et dépose à nos pieds écorchés, nos souvenirs d’enfance tout comme du bois mort
Plus rien n’est vivant, notre âme est éteinte comme l’éclat de lumière disparu dans la mer.
Le lien défait gît, là, sur le sable ; mais il faut bien que peu à peu, lentement, doucement, tendrement, il se renoue.
Et c’est d’abord la lente et calme respiration des vagues.
Le vent secoue nos corps alourdis par la peine, le soleil dénoue nos épaules, la rumeur de la plage chante à nos oreilles, les rires des enfants nous éclaboussent, les visages aimés nous sourient et nous voyons leur sourires,
Nous revenons à la vie.
Le bateau a disparu à nos yeux, nous ne percevons même plus, les morceaux effilochés par le vent, des valses viennoises qu’on joue pour toi. Mais celle là qui a ton sourire, cette photo de ta jeunesse, la maison où tu as grandi, ce paysage bien connu de toi …Tu es là comme une brume légère, absence présente au milieu de nous, qui ne nous quitte plus et apaise nos âmes.
A ma Marraine, 13/03/1923 - 16/ 05/2010

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