LA CHRONIQUE D'ÉRIC ZEMMOUR -
Un réquisitoire
contre la politique d'immigration suivie depuis trente ans par la
droite comme par la gauche. Un témoignage de l'intérieur du système.
Implacable.
Théorie du complot. Complotistes. On connaît la
rengaine. Dès qu'un livre, un article, un propos mettent en cause les
élites, politiques, économiques, artistiques, médiatiques, la réplique
cingle, immédiate et imparable: «Théorie du complot. Complotiste.»
L'ouvrage de Malika Sorel est une réplique à la réplique ; la preuve par
neuf - à la fois témoignage et analyse - de la réalité: «L'un de nos
malheurs réside dans le fait que beaucoup de nos élites ne sont pas
fières de la France… Ce que j'ai observé chez nos élites est plutôt le
résultat d'un cocktail de désinvolture, de cynisme, et d'indifférence
envers la nation.»
Le livre de Malika Sorel n'est pas sans défauts. Il est foisonnant ;
hésitant entre l'ordre chronologique et thématique, entre témoignage
personnel et analyse théorique ; accumulant extraits d'émissions de
radio ou de télévision, citations, anecdotes, dans un style qui manque
parfois d'élégance. Un air de déjà-vu, déjà lu, qui gâche l'originalité
du propos. Mais l'essentiel est ailleurs. Il se dégage de cet ouvrage
une sincérité, une authenticité, qui n'empêche nullement la hauteur de
vue. Cette femme, née en France, de parents algériens, ayant passé son
enfance en Provence, a reçu une brillante formation scientifique
d'ingénieur. Elle aurait pu être Malika, après Rachida, Rama, Fadela,
Najat, ou Myriam, toutes ces femmes dont nos présidents raffolent et
font des ministres et des vedettes médiatiques.
Mais Malika n'a pas voulu jouer ce jeu pervers de victimisation et de
discrimination positive, de casting et de carriérisme. Elle a souhaité,
Malika, devenir française à l'ancienne, en s'assimilant. Mal lui en a
pris. Nos élites ne mangent plus de ce pain-là: «Dans la bouche de nos
élites politiques, médiatiques et intellectuelles, le terme “populaire”
ne renvoie plus aux Français de souche, tout comme “jeunes” ne désigne
pas leurs enfants ou petits-enfants.» Malika a cru que Villepin serait
son grand homme, avant de l'entendre reprendre l'antienne de la
victimisation. Elle a vu Nicolas Sarkozy tenter de détruire la
République indivisible, avant que Simone Veil ne lui interdise in extremis
sa réforme constitutionnelle qui aurait inscrit la diversité dans le
marbre. Elle a été membre du Haut Conseil à l'intégration que le
gouvernement Ayrault supprimera pour défense excessive de la laïcité.
Elle a entendu une conseillère du président Hollande lui jeter d'un ton
rogue: «Nous avons besoin d'optimisme.»
Malika avait tout faux, puisqu'elle croyait en la France qu'elle aimait
d'amour. «Il y a dans l'assimilation une dimension magique, comme dans
l'amour.» Malika a assisté à des comités interministériels où chacun
rivalisait d'inventivité immigrationniste ; où les Français étaient
sommés de s'habituer aux mœurs des étrangers ; où l'immigration était
présentée comme la solution à tous nos maux. Où les professeurs,
policiers, médecins, les médias, avaient intérêt à améliorer leur
«interculturalité». Elle a écouté les commissaires européens comme les
représentants des États membres vanter une Europe multicultuelle comme
l'avenir radieux du continent européen ; et réclamer que les programmes
scolaires de tous les pays s'y adaptent. On comprend mieux, à la lire,
où a été puisée la réforme des programmes de Najat Vallaud-Belkacem.
Elle a entendu une élue socialiste demander au premier ministre qu'on
«décloisonne les femmes de polygames» pour qu'elles vivent plus à l'aise
dans des appartements séparés. Elle a entendu Jean-Louis Borloo manger
le morceau du «grand remplacement»: «Il faut bien que les Français, on
ait en tête une chose, c'est que l'avenir du pays se joue là, dans les
banlieues. Pourquoi? Parce que le taux de natalité de ces quartiers est
deux fois plus élevé que sur le reste du territoire national.»
Elle a vu les auteurs d'un rapport gouvernemental effacer subrepticement
une phrase tirée de l'enquête Pisa 2012: «Plus préoccupants encore, les
écarts entre les élèves issus de l'immigration et les autres demeurent
très importants, même corrigés des variables socio-économiques.» Et
faire comme s'ils n'avaient pas entendu que dans les concours d'accès à
la fonction publique: «C'est à l'écrit sur copies anonymes que les
élèves de l'immigration échouent.» Et pas du fait des discriminations à
l'oral! Elle a compris que c'était pour cette (fausse) raison pourtant
que Sarkozy avait supprimé l'épreuve de culture générale de nombreux
concours administratifs. Elle a observé «la crème de la crème» du
Conseil d'État, faire assaut de subtilité juridique pour autoriser le
voile à l'école, pour les élèves d'abord, et puis pour leurs mères qui
accompagnent les sorties scolaires, ou permettre aux maires de
contourner la loi de 1905 pour construire toujours plus de mosquées.
Elle a entendu Erdogan recommander à ses nationaux immigrés de bien
conserver des prénoms turcs pour leurs enfants alors que la France
n'exigeait plus des prénoms français sur son territoire. Elle a entendu
Éric Besson, officiellement ministre de l'Identité nationale d'un
gouvernement de droite, proclamer en 2010: «La France n'est ni un
peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un
conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n'y a pas de
Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage.»
Malika a tout compris. Nos élites ont mis au rencart le peuple français,
pour une utopie universaliste de citoyens du monde. «Nous vivons la
mise en minorité progressive du peuple autochtone sur ses propres
terres. C'est le simple jeu de l'arithmétique, et cela, les élites
politiques le savent… Nous ne sommes plus dans un régime de solidarité
nationale, mais dans celui, imposé par le haut, d'une solidarité
internationale… Politique du dernier arrivé, premier servi.» Non, ce
n'est pas un complot, c'est pire, c'est la réalité. Malika est venue, a
vu, et a été vaincue. Mais au moins, au bout de cet itinéraire, qui
pourrait s'intituler «Illusions perdues», Malika sait. Elle sait que nos
élites savaient. Et qu'elles ont voulu ce que, désormais, nous savons.
Eric Zemmour, le Figaro 12/11/2015
J'apprécie beaucoup Monsieur Eric ZEMMOUR et je suis à 100% de son avis. Il dit des vérités que nos dirigeants ne veulent pas entendre et comme nous sommes dans une démocratie de liberté ces même élites, plus tous les médias, l'empêche de s'exprimer. Vive la LIBERTÉ !!! Nous sommes rentré, doucement pour ne pas faire peur, dans une DICTATURE ou le politiquement correcte est de rigueur et tant pis si, dans très peu de temps, on se fait jeter à la mer. Eux pensent qu'ils pourront toujours s'en titer avec ce qu'ils ont amassé (il ne manque pas d'exemple). Il faudrait des milliers d'Eric ZEMMOUR, mais les Français sont anesthésiés et beaucoup sont sclérosés. Lors que Madame Marine LE PEN sera aux commandes de la FRANCE tout ces gens là vont pleurer mais ça ne peut pas être pire qu’aujourd’hui, malheureusement. Le seul bénéfice c'est que nous ne verrons plus tout ce gouvernement de charlots idéalistes qui pensent surtout à leur intérêts personnels.
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