Par André Bercoff, FigaroVox du 2 juillet 2014
Un spectre hante le petit monde politico-médiatique: Nicolas Sarkozy, ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal. Résumons: la dette, c'est lui. Le déficit, c'est lui. La corruption, encore lui. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu d'écoutes téléphoniques commanditées par un chef d'État. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu abus de faiblesse, visites guidées et généreuses de monarques étrangers, fausses factures et vrais dessous-de-table à tous les étages. Rappelons-nous: Nicolas Sarkozy a inventé la Françafrique, d'où les remerciements de Kadhafi. Nicolas Sarkozy ne respire qu'au Fouquet's, ne nage que chez Bolloré, ne se loge que chez Bouygues et ne joue aux cartes qu'avec Balkany. Avant Balladur et ses comptes de campagne, avant 2007 et ses dérives, la France était une république vertueuse, juste, prospère, où les petits oiseaux chantaient aux oreilles enamourées des Bisounours intellectuels. Cinq ans de sarkozysme ont mené le pays aux résultats que l'on connaît: précipices béants dans lesquels se débat un Hollande qui fait ce qu'il peut. Mais comment remonter une pente si dure et si glissante? Pendant ces cinq ans, on a traité Sarkozy de tous les noms. Florilège authentique: le menteur. Le voyou de la République. La tache sur le drapeau. Le nabot. Le machin. Le facho. Le réac. Depuis deux ans, cependant, depuis que la victoire aux doigts de roses a éjecté le nain de son siège usurpé, l'on aurait pu penser que l'affaire se calmerait, et qu'il se ferait oublier, voire qu'il se tairait enfin à jamais. Que nenni: à la grande tristesse d'une partie de la gauche et d'une partie de la droite, le ventre est encore fécond d'où peut jaillir la bête immonde. De Mélenchon à Marine, le souhait est le même: kill Sarko. Que l'on en finisse.
Il ne s'agit pas ici de discuter de sa mise en examen: ce n'est pas une chronique de juriste. Mais ceux qui veulent en finir avec l'ex-président, ont intérêt à le museler pour de bon. Pour ne pas transformer la séquence, rage et volonté aidant, en retour du Comte de Montesarko, plus vite que l'on ne pense.
Il ne s'agit pas ici de discuter de sa mise en examen: ce n'est pas une chronique de juriste. Mais ceux qui veulent en finir avec l'ex-président, ont intérêt à le museler pour de bon. Pour ne pas transformer la séquence, rage et volonté aidant, en retour du Comte de Montesarko, plus vite que l'on ne pense.
André Bercoff
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