"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

samedi 22 janvier 2022

Un rocher près de la rivière

 





" C’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain… Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté…Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à leur dernière heure."

Dans cet extrait de "Au seuil de l'Apocalypse" (1915), Léon Bloy n'y va pas de main morte avec la république mais ce texte est, malheureusement, d'une cruelle actualité. 

En ces jours-ci où nous commémorons l'exécution du roi Louis XVI (21 janvier 1793), il est légitime de constater que la république, à notre époque, est à la dérive et personnifie de moins en moins la France. Si par le passé, quelques grands républicains, je pense à Clemenceau par exemple ou au Général de Gaulle surtout (quoique au fond de lui, monarchiste) ont su incarner la France, depuis deux ou trois décennies, c'est la disette. 

Sarkozy ou Hollande hier, Macron aujourd'hui, Pécresse peut être demain, avaient-ils ou ont-ils l'épaisseur, la stature, l'intelligence, pour ressentir et incarner charnellement la France, notre cher et vieux pays et ses mille cinq cents ans d'Histoire ?     

Un roi ne maltraiterait pas son royaume et ses sujets, comme la république maltraite aujourd'hui l'hexagone et ses citoyens. Un roi n'aurait pas la volonté de dissoudre la France dans l'Europe ni de remplacer le peuple français par un autre. Bien au contraire, un roi incarnerait l'héritage culturel français et en serait le garant à travers les épreuves, les modes, le protégeant des folies idéologiques des progressistes. Un roi serait comme le rocher près de la rivière. Immuable alors que le flot de l'instant a déjà disparu.

Dans une monarchie parlementaire, les Macron et autres pommadins seraient des premiers ministres remplaçables à tout moment. On instituerait un système de votation populaire comme en Suisse concernant les dossiers importants pour l'avenir du pays (immigration, lois sociétales, orientations budgétaires, construction européenne etc...), ce qui permettrait aux Français de reprendre leur destin et celui de la France en mains, sans oublier bien évidemment la création du référendum révocatoire, donnant ainsi la possibilité de passer à la trappe tous les petits marquis pour insuffisance de résultat ou non respect de leurs engagements électoraux et ceux qui se gobergent d'argent public tout en méprisant les gueux. Ce sont parfois les mêmes, raison de plus pour les expédier aux oubliettes.

Raymond Poincaré, autre grand républicain qui fut président sous la IIIème, déclarait sur ses vieux jours « Maintenant que j’ai le temps de méditer, je me demande si la cause de nos maux ne remonte pas à l’échafaud de Louis XVI ? ».


C.Dragasès









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