« Rebel, Rebel ». Nous sommes en 1974. Sur ma pétoire moteur 2 temps gonflé avec un
carbu Dell’Orto de 19 et des chicanes de pot passées à la mèche de 12, je file
vers mon bahut. Je suis en retard… comme toujours. Dans la tête, des riffs de
guitares rythment mes slaloms entre les caisses. Un retro par ci, un retro par
là en font les frais. « Rebel, Rebel », je chantonne dans ma tête. Pas
d’écouteur dans les oreilles, le premier walkman ne sortira que dans six ans…
Huit heures deux…la porte de la « caserne » est en vue. Pas
de bol, à l’entrée c’est l’enflure de pion qui veut toujours que je rentre
moteur coupé dans la cour en poussant ma meule. Par chance, c’est un
trouillard, je lui ai confié un jour que les freins à tambours de ma chignole
étaient un peu juste pour la stopper ; il s’écarte. « Rebel, Rebel ».
Trois, quatre heures de cours bien chiants, subis dans une
classe où je suis entouré de futurs pousse-caddies et c’est l’heure du
déjeuner avalé en cinq minutes, puis direction le foyer. « Rebel, Rebel »,
c’est là que je retrouve mes semblables, celles et ceux qui se feront virer en
fin d’année de ce bahut. Le temps d’éjecter les minets vêtus de moumoutes de
hippie qui nous gavent avec leurs vinyls de Genesis, Yes, Maha Vishnu Orchestra
et l’on s’empare des platines. J.Geils Band, Aerosmith, Ducks de Luxe, les
Stooges, Doctor Feelgood, Hawkwind (lemmy déjà…) T-Rex et Bowie…. Diamond Dogs
vient de sortir, on l’use jusqu’à la corde. « Rebel, Rebel ».
La porte en fin d’année, on l’a tous eu. « They put you
down, they say I'm wrong ». On s’en foutait, on allait repartir vers de nouvelles
aventures. Le ciel était notre seule limite. "Hot tramp, I love you so !" chantait Bowie.
C’était en 1974, au lycée Val de Seine... « Rebel, Rebel », qu’as-tu fait de tes
serments ?
CD
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