"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 19 janvier 2016

«Agressions de Cologne» ou le politiquement correct devenu fou



par Vincent Tremolet de Villers (19 janvier 2016)
FIGAROVOX/ANALYSE - Le silence médiatique et politique qui a d'abord succédé aux violences de Cologne le soir du 31 décembre, n'a pas fini de faire polémique. Et si l'une des causes était la dérive du politiquement correct ?

Tartuffe n'était pas à Cologne la nuit du 31 décembre, mais, pendant quelques jours, policiers, journalistes, politiques ont tiré de leur poche son célèbre mouchoir pour se voiler la face. Comme si une consigne dictée par l'inconscient: «Couvrez ces viols que je ne saurais voir» avait eu raison quelques jours de la réalité. Rappelons rapidement les faits. Le soir du 31 décembre, à Cologne entre la gare et la cathédrale, la foule des fêtards découvre un phénomène crapuleux qui, dans les pays arabes, porte le nom de taharrush gamea, sorte de «harcèlement sexuel collectif». Des centaines de femmes prises au cœur d'une terrifiante mêlée subissent attouchements, violences, viols. Le premier janvier au matin pourtant, nul, sinon les victimes, ne peut imaginer cette agression de masse. Sur l'air de «Tout va très bien, Mme la Merkel» la police de Cologne établit le bilan positif de la soirée. Silence radio chez les politiques et les journalistes. Les réseaux sociaux vibrionnent mais nul ne sait quel crédit leur apporter.

Les plaintes cependant affluent et, en quelques jours, prennent des proportions impressionnantes (plus de 750 à ce jour dont 40 % pour agression à caractère sexuelle). «L'insécurité culturelle» (Laurent Bouvet) éclate au grand jour et emporte tout avec elle: la télévision publique fait son mea culpa, la chancelière est l'objet d'attaques venant de toute part, Henriette Reker, maire de Cologne, ajoute l'absurde au tragique en recommandant aux femmes de sa ville de se tenir à un bras tendu des réfugiés. Cette irruption du réel ébranle les plus grandes certitudes. Les réseaux sociaux charrient le désarroi des manichéens qui avaient tracé à jamais la ligne qui sépare le Bien du Mal. On se raccroche désespérément à la branche de l'analogie historique: «Entre avril et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La faute à l'islam?» tweete l'élue communiste Clémentine Autain. Ou à celle des causes sociales: «Les jeunes migrants ont connu chômage et misère culturelle» explique Thierry Pech, le patron de Terra Nova à l'émission «Esprit public».

Plutôt que de chercher des coupables dans un système d'information qui répond à des règles précises et qui s'est montré défaillant à tous les maillons de la chaîne, il faudrait s'interroger sur les causes profondes de cet incroyable déni. L'une d'entre elles trouve sa source dans une formule usée et qui hante cependant l'inconscient collectif: le politiquement correct.

la suite ici dans Figaro Vox


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