Qu’est-il arrivé à Michel Houellebecq pour qu'il amende ainsi son
texte ? J’ai peur d’appréhender trop clairement la réponse. Certes le
recteur de la grande mosquée de Paris a dû le recevoir de manière fort courtoise,
mais on connait les deux faces de ce genre de personnage : loukoum par
devant, ciguë par derrière.
La menace n’a pas dû être exprimée dans le luxe et le
confort ouaté du bureau du recteur, non, mais sans doute de manière plus insidieuse,
par quelques sbires qui ont envoyé une lettre anonyme par ci, un sms par là.
Qui mieux que l’auteur de « soumission » connait
le procédé captieux de ces gens là ? L’intellectuel a donc cédé. N’a-t-il
pas écrit dans « Rester vivant – méthode » cette phrase : « un
poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant. ».
La peur l’a donc emporté, quoi de plus humain ? Michel
Houellebecq a voulu se préserver d’une destinée à la Robert Redeker ou pire à
la Samuel Paty. L’université, les
médias, la rue, les banlieues, la sphère politique, l’école, l’esprit des
Français sont peu à peu anesthésiés et colonisés par cette pensée
obscurantiste qu’est l’islam. Le tour maintenant au camp des derniers
résistants ?
Reste Onfray, Finkie, Redeker, Zemmour, Rioufol, Elisabeth
Badinter, quelques autres et les femmes iraniennes. Un Michel Onfray justement
qui dans sa lettre ouverte au fameux recteur écrit « c’est le travail de l’intellectuel
d’écrire en risquant de heurter ».
C’est la liberté d’expression et l’esprit français que l’on
assassine une nouvelle fois à quelques jours du huitième anniversaire des
attentats de « Charlie ». Mais cette fois combien de « Charlie »
réagiront pour dénoncer l’inacceptable, pour refuser qu’en France, un responsable
religieux puisse faire taire un intellectuel français ? L’accoutumance et
la résignation sont mères de lâcheté.
J’ai souvent écrit qu’il était minuit moins cinq. Après la
soumission de Michel Houellebecq, je crois pouvoir affirmer qu’il est minuit
cinq.
C.D
ps: je n'en garde pas moins mon admiration pour l'écrivain. Toujours différencier l'homme de son œuvre.
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