Gustave Loiseau (1915) |
Comme des milliers de Français le firent avant moi, j'aime profiter de la quiétude de mon jardin au soleil d'automne. Pour cela, il suffit de choisir le meilleur fauteuil que l'on placera mi-ombre, mi-soleil, de prendre un bon livre, d'en lire une trentaine de pages puis de le poser et de regarder. "Nous ne sommes pas seuls", c'est un peu l'enseignement du roman de Sylvain Tesson, la "Panthère des neiges" .
Et pas seulement en pleine nature au Tibet, même dans le jardin d'une vieille maison située aux marges d'une métropole, "nous ne sommes pas seuls". Il suffit d'observer le carrelage de la terrasse pour y découvrir de petits rampants qui frénétiquement s'activent à le traverser comme ci leur existence en dépendait, d'admirer le papillon qui cherche dans un dernier vol à butiner les rares fleurs avant les premières gelées, d'écouter la pomme tomber de l'arbre sur la pelouse, se souvenir de la belle fleur qu'elle fut au printemps, résistant au gel puis devenue fruit, à la sécheresse de l'été. Parfois une simple pomme peut être une survivante, elle aussi.
"Et Dieu dans tout cela ? " , comme le demandait , voilà bien longtemps, Jacques Chancel. Assurément, Dieu est là, présent dans ce jardin comme au fond de chacun d'entre nous. Mais voudra-t-il, cette fois encore, sauver les hommes d'eux mêmes et du Malin qui se réveille ces temps-ci chez certains ?
Ce jardin refleurira-t-il au printemps prochain et le reverrons nous, ou bien sera-t-il vide à tout jamais, vitrifié ?
C.D
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