Partie du chœur que le maire fit ripoliner en 2018 |
J'aurais pu intituler ce billet "La grande pitié de Notre Dame des Anges", m'inspirant ainsi de l'ouvrage que publia, voila un siècle, Maurice Barrès au terme de quatre années d'une campagne menée pour la défense des églises menacées de ruine, suite à la loi de séparation de 1905.
Un siècle plus tard rien n'a changé, en tous cas, pas à Bihorel. Si la commune voisine de Rouen, dirigée par un attelage socialo-pastèque n'hésite pas à engager plusieurs millions d'euros de dépenses pour la réfection de l'Abbatiale Saint Ouen, la droite carton pâte bihorellaise laisse notre église décrépir.
Rappelons, un passé proche. En 2018, notre paroisse emmenée par le dynamique père François-Xavier Henry organise la commémoration du 150ème anniversaire de la consécration de Notre dame des Anges avec en point d'orgue la messe dominicale retransmise dans l'émission "le jour du Seigneur" sur France 2. L'église est déjà à l'époque en très mauvais état intérieurement comme extérieurement. Depuis le début des années "Houbron" (2001), rien n'a été entrepris pour entretenir le gros œuvre de l'édifice qui comme tout bâtiment laissé à l'abandon se dégrade.
Alors le petit marquis de Bihorel, en homme d'apparence dont l'épaisseur n'excède pas celle de ses affiches de campagne, décide de ripoliner l'intérieur de l'église mais uniquement la partie que les caméras filmeront, c'est à dire le chœur. Le reste de l'église restera dans sa crasse et le salpêtre mais le petit marquis indique qu'il fera réaliser un audit général du bâtiment et promet de finir la peinture en 2019.
Evidemment, sa parole est aussi fiable qu'une planche pourrie. La peinture ne sera jamais terminée et l'audit, à ce jour, n'a toujours pas été réalisé. Notons qu'entre temps, une partie du clocher s'est effondrée à l'intérieur, fort heureusement à une heure où aucun homme d'église, ni paroissien ne s'y trouvait.
Trois ans plus tard quel est le bilan ? La réfection de la toiture et des chéneaux n'a pas été effectuée, le bâtiment n'est toujours pas "hors d'eau" comme en témoignent les nombreuses infiltrations dans les murs qui se lézardent.
50.000 euros en peinture qui aujourd'hui s'écaille par l'humidité, ont été gaspillés. Chacun sait que ce n'est pas la peinture qui tient les murs mais les décisions des médiocres ont toujours pour résultat, la médiocrité.
Bref, la pérennité physique de notre église n'est toujours pas assurée et sa dégradation se poursuit dans l'indifférence du maire. La seule chose qui l'intéresse, c'est la multiplication des relais de téléphonie mobile sur le clocher, relais qui rapportent environ 60.000 euros par an à la commune et dont tout ou partie pourrait être budgété à l'entretien et à la réfection de Notre Dame des Anges.
Si la république n'était pas fichue d'entretenir les églises de France alors, elle aurait été bien inspirée de ne point se les approprier et au moins de ne pas les confier à des médiocres peu soucieux du patrimoine.
C.Dragasès
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