Voilà donc notre foyer municipal affublé d'une fresque qui me semble bien peu en harmonie avec lui-même, plus précisément avec son histoire et son style architectural et formant à eux deux, un ensemble disgracieux.
Je ne commenterai pas l'œuvre, cela doit s'appeler du "street art" ou quelque chose d'approchant. Ce style graphique ne me touche guère ou tout du moins pas dans ce contexte là. On en voit un peu partout, sur des hangars, des murs bordant les autoroutes, sur des bâtiments industriels désaffectés ou des pignons d'immeubles comme aux Sapins. Fresques "sauvages" ou "officielles", elles sont dans ces lieux à leur place et en résonnance avec l'ambiant.
Juger cette fresque ? Je ne me le permettrai pas. Est-elle belle ou moche, là n'est pas la question, les réponses sont trop subjectives. On peut cependant se demander si cette œuvre correspond à son environnement. Je sais que de nos jours, on met bien une couche culotte à l'Arc de Triomphe, un plug anal place Vendôme ou le "vagin" de la Reine dans les jardins de Versailles, alors pourquoi pas l'œuvre d'un graffeur sur un édifice d'inspiration "Art déco", me direz-vous ?
Ce n'est pas la fresque en elle même qui est de mauvais goût mais son choix pour ce lieu ou le choix de ce lieu pour cette fresque. Ce qui est choquant c'est l'inadéquation des deux.
Ce bâtiment de style architectural "Art déco" ou belle époque a une histoire et se doit d'être en harmonie avec ce qui l'entoure. Cette fresque arrive là comme un cheveu sur la soupe.
Les sources d'inspiration ne manquaient pourtant pas. Ce bâtiment a connu successivement ou concomitamment, théâtre, cinéma, "balloche" du samedi soir ou en matinée le dimanche. Et puis Paul Gauguin n'a-t-il pas peint Bihorel ? Oui, je sais, il n'était pas disponible pour réaliser la fresque sur notre Foyer municipal (je plaisante) mais on aurait pu rendre hommage à l'artiste en s'inspirant de son style et pourquoi pas donner son nom à l'édifice ?
Malheureusement, comme souvent à Bihorel, on a fait le choix du mauvais goût et de la facilité. Ce n'est pas l'œuvre qui est médiocre mais ceux qui en ont fait le choix. Cette facilité, cette paresse intellectuelle qui consiste à suivre l'air du temps, à faire comme ailleurs et partout. Ce genre d'œuvre fleurit dans toutes les métropoles et là ou l'on veut faire "branchouille" et "jeune". Être dans le vent , disait l'autre, c'est une ambition de feuille morte. Avec ce style "Hidalgo / parigot" , on veut se la jouer "audacieux" mais on ne fait que confirmer que notre époque a oublié le "beau" en tant qu'harmonieux.
En fait, la véritable audace eut été de savoir saisir et représenter l'âme de ce lieu, de ceux qui y passèrent et de l'univers qui les entoura à travers les époques. Cela bien sûr demandait un peu plus de réflexion et qu'un simple choix pris dans l'entre soi.
C.Dragasès
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