Extrait d’Exorcismes spirituels, tome III, paru le 4 octobre 2002
De lui-même, Le Pen n’est rien. Rien d’autre que la
structure gonflable qu’est venu emplir, le 21 avril dernier, tout ce qui
subsiste de réel. Le Pen est la figure que prend la réalité lorsque toute une
société en mutation technoïde la chasse par la porte et qu’elle revient
s’inviter au festin, sous le nom par exemple d’insécurité, en sautant par la
fenêtre. Le Pen est la tête que revêt le réel lorsqu’on l’a laissé trop
longtemps dehors, dans les ténèbres extérieures, et qu’il y a chopé la peste.
C’est la baudruche enflée de tous les résidus de monde concret non encore
transformés par les processus de cybermodernisation illimitée dont notre temps
est la proie.
Sans ces vestiges encore en suspension un peu partout, et
qui sont allés s’engouffrer dans son nom, le soir du premier tour des élections
présidentielles, parce qu’ils n’avaient pas trouvé de pire débouché, Le Pen
serait relégué au magasin d’antiquités avec sa quincaillerie de calembours, de
latin de cuisine, d’Indochine, d’Algérie, et sa collection de casseroles
négationnistes. Il est probable qu’il n’a jamais voulu le pouvoir parce que
l’accumulation de jouissance que lui donne l’horreur qu’il suscite lui est une satisfaction
plus forte que l’exercice de la maîtrise.
Quand je le voyais à la télévision, dans les derniers jours
de la campagne du second tour, je repensais à ce texte où Borgès évoque la
visite chez lui, en juin 1940, d’un « germanophile » venu lui annoncer triomphalement
l’entrée de l’armée nazie dans Paris. « J’éprouvai, écrit-il, un mélange de tristesse,
de dégoût, de malaise. Quelque chose m’arrêta que je ne pus comprendre :
l’insolence de la joie n’expliquait ni la voix de stentor ni la brusquerie de
l’annonce. Il y ajouta que ces mêmes armées entreraient bientôt à Londres.
Toute opposition était inutile, rien ne pourrait arrêter leur victoire. Alors
je compris qu’il était lui aussi atterré. » Et Borgès commente : « Le nazisme
souffre d’irréalité, comme les Enfers d’Érigène. Il est inhabitable ; les
hommes ne peuvent que mourir pour lui, mentir pour lui, tuer et ensanglanter
pour lui. Personne, dans la solitude centrale de son moi, ne peut souhaiter
qu’il triomphe. Je risque cette conjecture : Hitler veut être battu. Hitler,
d’une manière aveugle, collabore avec les inévitables armées qui l’anéantiront,
comme les vautours de métal et l’hydre (qui ne devaient pas ignorer qu’ils
étaient des monstres) collaboraient, mystérieusement, avec Hercule. »
Le lepénisme souffre lui aussi d’irréalité, quoique le réel
résiduel l’ait choisi comme trou noir. Il est inhabitable et il ne demande qu’à
être battu. Dans cette perspective, il collabore avec ses ennemis, les anti-lepénistes.
Mais c’est ceux-ci, alors, qui renâclent à ce travail de liquidation. Car Le
Pen leur permet, en criant sans arrêt à la « lepénisation des esprits », de
lepéniser tout ce qui leur déplaît, tout jugement non conforme, tout soupçon de
lucidité un peu dissidente, tout ce qui pourrait entraver la marche en avant de
leurs innombrables destructions encensées. Le Pen est une occupation. Le Pen occupe
tous les RTTifiés au chômage de tout depuis l’RTTernité. Le Pen les justifie.
Le Pen donne à ces demi-soldes de l’Histoire l’impression de vivre puisqu’ils
sont vigilants et en état d’alerte. Le Pen est le metteur en scène de leur
désoeuvrement. Et le justificateur de leurs malfaisances. Et le sanctificateur
de leurs persécutions. Il leur permet d’aller de l’avant. Et de tétaniser
autour d’eux les réticences éventuelles. Ainsi, ceux qui critiquent à si juste
titre le prétendu art contemporain ont-ils été accusés, durant
l’entre-deux-tours, par un cafard appointé du Monde, d’« alimenter l’idéologie
du repli sur soi et du retour à la tribu », donc de faire le jeu de Le Pen.
Pour comprendre dans ses tréfonds l’extase anti-lepéniste de
ces derniers jours, il suffit de se souvenir, a contrario, de l’enthousiasme
très modéré qu’avait suscité chez ces mêmes anti-lepénistes, à la fin de 1998,
la brutale scission du Front national. L’éditorialiste Serge July, sous le coup
de cette surprise, qui aurait dû être considérée, et à bon droit cette fois,
pour divine, mais qui ne le fut pas du tout, alla jusqu’à écrire avec
mélancolie : « Jean-Marie Le Pen est devenu bizarrement indispensable au bon fonctionnement
de la démocratie française. »
Il fallait comprendre que la modernité emballée en avait
besoin pour rendre ses surenchères de toute façon plus aimables que lui ; et
que s’il n’existait plus, il fallait le réinventer. Eh bien ça y est. Le malheur
des temps l’a ressuscité in extremis. Et si lui-même, de ce succès, était
peut-être aussi « atterré » que le « germanophile » de Borgès, et s’il voulait
sans doute aussi profondément être battu, il y avait en face une masse immense
qui demandait qu’il gonfle encore ; et elle n’a pas ménagé sesefforts pour
qu’il y arrive afin d’exister. Car le problème des anti-lepénistes n’est pas Le
Pen ; il ne l’a jamais été ; le problème des anti-lepénistes c’est eux ; et ils
attendent de Le Pen qu’il les aide à vivre ou à survivre ainsi ; car Le Pen,
c’est toujours mieux que rien ; et même, comme les Barbares du célèbre poème de
Cavafy, c’est « une espèce de solution »1 [2].
Dans l’invraisemblable concert qui a suivi les résultats du
premier tour, dans ce carnaval où se sont bousculés pleureurs, pleureuses,
hurleurs et hurleuses au loup, flagellants culturels hagards, mirifiques têtes
blondes des lycées et collèges faisant l’apprentissage de leur métier de mouches
du coche citoyennes, dans cet opéra mythologique où tout un pays se dressait
contre la Bête, la nouvelle humanité s’est baptisée comme dans une eau
lustrale. Elle se cherchait un nom, elle l’a trouvé. Elle est désormais
anti-lepéniste. Et cela lui suffit, apparemment, pour se définir et le faire de
manière passionnée. Car l’anti-lepénisme n’est pas une pensée, c’est une
passion. L’anti-lepéniste déteste Le Pen, on ne saurait en douter ; mais il
aime de manière passionnée l’état dans lequel le place cette détestation. Il y
loge une part essentielle de son identité, la plus haute, la plus belle. Il
peut alors faire l’étalage de son moi transfiguré par une si vaste colère. Sous
les pavés de bonnes intentions, la rage. Une rage officielle dont la légitimité
et même la naturalité ne sauraient être mises en doute. Dans les anti-Le Pen
Prides de l’entre-deux-tours, on a pu voir défiler passionnément tout ce qui a
vocation à dominer les temps qui s’annoncent.
La vertu emphatisée a paradé comme jamais. La jeunesse
dévote, illuminée du vertige de se faire peur, a découvert qu’elle était
antifasciste sur rollers et sur autocollants. Les bons apôtres des lendemains qui
délepénisent poussaient leurs landaus vers l’avenir radieux, transformant la
Grande Marche légendaire des progressismes du passé en une intifada des
pouponnières. On ouvrait, dans les immeubles, des ateliers banderoles et des
chantiers slogans. Tandis que les éditeurs juraient de publier dans les délais
les plus intrépides « des cris de colère de gauche », et que les artistes se désolaient
de ne pas être « populaires » dans les cités déshéritées où pourtant ils sont
en mission, comme les prêtres ouvriers jadis, et même d’y être si injustement
considérés par les exclus comme des exclueurs.
Quant à la gauche sublime du Parti pluriel unique
provisoirement en miettes, jamais elle n’était apparue sous son meilleur jour
qu’en ces cortèges admirables où la fierté d’être bon donnait le bras à la
satisfaction d’être pur, où la repentance se rengorgeait, où la colère était
une joie, et où la transparence de l’âme s’appuyait sur les élans du coeur. Les
délicatesses qu’elle étalait, lorsqu’elle expliquait qu’elle n’allait voter
Chirac qu’après mille réticences, tous ces fins scrupules, toutes ces gracieusetés
et ces fines bouches devant le plantureux plat de couleuvres qui s’offrait à
elle, faisaient naître un nouvel éventail de gauche tout aussi riche et divers
que lorsqu’elle était plurielle ; mais bien plus amusant. On vit ainsi
apparaître la gauche du for intérieur et du cas de conscience, la gauche gantée
et la gauche dégoûtée, la gauche à reculons et la gauche pince à linge, la
gauche haut-le-coeur et la gauche profil bas, la gauche restriction mentale, la
gauche pédiluve, la gauche urticaire, enfin toute la gamme de la gauche
prophylactique drapée dans son immaculée indignation comme dans un scaphandre
stérile. La gauche bébé-bulle. La gauche pince-nez. La gauche pincettes. La
gauche pinçon. La gauche pincée. La gauche pince-mi. La gauche pince-moi. La
gauche outrée. La gauche outragée. La gauche affligée. La gauche dans les
pommes. La gauche à nausée. La gauche désolée. La gauche vierge violée. La
gauche temple profané. La gauche offensée et contre-offensante. La gauche
élevant sa phobie à la dignité d’une vision du monde, et surmontant encore
cette élévation du sacrifice admirable qu’elle faisait en allant voter pour
l’objet de sa phobie. Il était même étrange de la découvrir, elle qui s’était récemment
connu comme essentielle raison d’être de pourchasser tant de phobies
(xénophobie, europhobie, homophobie, gynophobie), à son tour si phobique ; mais
si fière de l’être aussi ; comme de bien entendu.
Toute cette parabole des aveugles contre un borgne ! Certains
ont diagnostiqué, dans cet exhibitionnisme de la grande peur des bien-portants,
et dans cette grande vapeur des bien-sortants, une réapparition de la politique
dont on peut se demander où elle se trouvait, car la politique suppose au moins
l’affrontement de thèses également respectables et défendables, alors que le
lepénisme n’est ni respectable ni défendable ; il est l’anti-monde de la
politique et il a tout fait pour l’être. Ce n’est pas contre un adversaire que
tant de militants de la Bonne Cause ont déferlé mais contre Godzilla, King Kong,
la Bête des marais. Comme les Américains, après l’effondrement du World Trade
Center, s’étaient dressés contre le Mal. « Comment peut-on nous faire ça, nous
qui sommes si purs, si innocents ? » s’est aussi demandé la gauche mirobolante
de gouvernement. Oui, comment a-t-on pu la bafouer à ce point, elle qui était
si contente de son bilan et de ses acquis, de l’euro, des trente-cinq heures,
des emplois-jeunes, du Pacs, de la parité, du congé paternité et de tant
d’autres belles choses encore tombées de sa hotte de Père Noël sociétal ? En
fin de compte, rien ne résumait mieux ce qu’il en était de la politique, en ces
jours, que la pancarte brandie par une petite fille où on pouvait lire : «
Contre les méchants ». On était bien à Disneyland, pas sur le forum ou sur
l’agora, et la lutte des classes était remplacée par celle des petites classes.
Le lepénisme souffre d’irréalité. Mais c’est lui, parce
qu’il n’a pas trouvé de canal moins détestable, que le réel a choisi, au
premier tour, pour se faire entendre en s’y engouffrant. Ainsi s’est-il donné
tous les moyens aussi d’être battu à plates coutures au second tour. Et, bien
sûr, de ne pas être entendu du tout. Le réel ? Les joueurs de cornemuse de la
France qui gagne, et tous les endormeurs de la nouvelle vie confuso-onirique,
l’ont incriminé sous des noms divers : « peur des petits Blancs », « sentiment d’abandon
», « angoisse identitaire », autant de comportements peu plaisants, et même
franchement antipathiques parce qu’ils s’opposent aux « jeunes et aux classes
moyennes qui rêvent d’une société plus ouverte ». Ramené aux dimensions des
faits divers criminels les plus sombres, et condensé dans le thème de
l’insécurité, le réel a été accusé, dès le 21 avril au soir, d’avoir fait peur
aux Français. Et le traitement médiatique de la hausse de la délinquance a été
aussitôt montré du doigt.
Ainsi, dans le temps où l’on découvrait qu’un gouffre s’était
creusé entre les élites et le peuple, entre ceux d’« en haut » et ceux d’« en
bas », on voulait aussi précipitamment ne plus rien savoir de ce qui se passait
en bas et qui incitait tant de gens à voter si bassement. Par un bel élan où la
pensée magique n’était pas pour rien, on a exigé que les médiatiques cessent
sur-le-champ de parler de choses laides et sanglantes comme le massacre des
conseillers municipaux de Nanterre ou le tabassage d’un vieil homme d’Orléans à
qui l’on tentait de prendre l’argent qu’il n’avait pas et dont on a incendié la
maison. L’agression elle-même fut moins déplorée que sa « couverture par les “
Vingt heures ” », et c’est la présence obsédante de la face martyrisée du vieil
homme sur les écrans qui a été regardée comme une insupportable délinquance par
les Barabbas socialistes du monde qui vient, et même comme une rébellion contre
le cours idyllique des choses. « Le fait divers de trop », s’est-on écrié ; et
il n’est pas très difficile de traduire que c’était d’abord ce vieil homme que
l’on considérait comme de trop. Il n’avait pas su prendre le train de la
croissance. Il était resté sur le bord de la route. Il n’avait jamais nagé dans
les courants porteurs du world wild web. Ce dinosaure avait tout faux. Sa seule
existence était une insulte au bonheur éclatant de vivre pour toujours de
l’autre côté du portail Internet. De plein droit, il devenait l’incarnation de
cette « France affreuse » que Serge July découvrait au lendemain du premier
tour, alors que son journal, un mois plus tôt, consacrait une série d’articles
à célébrer la « France décomplexée » de Jospin-président, d’Amélie Poulain et
de ce délectable basculement du franc à l’euro qui n’avait « suscité ni drame
ni angoisse au grand étonnement des souveraino-sceptiques
lepéno-chevènementistes qui, comme toujours, pariaient sur le pire ».
Sans parier sur quoi que ce soit, on peut au contraire
supposer que le basculement dans la monnaie unique n’est pas passé inaperçu, en
fin de compte, ni comme une lettre à la poste, et que toute l’euphorie
assourdissante déversée par les médias à ce sujet avait d’abord pour objectif
d’interdire à la moindre critique de se faire entendre. Cet événement bruyant a
d’abord été un événement sans discussion, donc moderne. Et il n’a donné le
sentiment d’être approuvé à l’unanimité que parce qu’il était inacceptable
qu’il ne le soit pas. De sorte que le mécontentement qu’il pouvait susciter a
été frappé de mutisme ou même refoulé. Du moins le temps qu’ont duré les effets
de la piqûre anesthésiante.
Comme ont été refoulées bien d’autres réalités sur
lesquelles on a tout de même levé timidement un coin de voile durant
l’entre-deux-tours parce qu’il était devenu impossible de faire autrement.
Ainsi a-t-on pu découvrir, par exemple, que certains n’étaient pas si satisfaits
que cela des trente-cinq heures et de la réduction du temps de travail. Et même
que des ouvriers regrettaient de ne plus pouvoir « faire des heures
supplémentaires le samedi », alors que leur bonheur de rentrer chez eux pour
s’y adonner au partage équitable des tâches domestiques paraissait acquis2 [3].
Et, tandis que l’on accusait le programme lepéniste de vouloir « faire rentrer
les femmes à la maison », mais que l’on trouvait délicieux que Ségolène Royal y
renvoie les hommes, ceux-ci, en silence, saisissaient parfaitement l’entreprise
de meurtre qui se tramait contre eux derrière tant de sourires. Avec une belle fraîcheur,
un jeune homme de Vitrey-sur-Mance, près de Vesoul, résumait ainsi la
situation, et en donnait la clé d’or : « Nous les ouvriers, on voulait pas des
trente-cinq heures, on dit les “ Retiens-Tes-Testicules ” (RTT) parce qu’on est
empêchés de faire des heures sup. »
Nul ne saurait mieux exprimer la longue besogne de
castration sociétale qu’aura été, avec son train d’enfer de mesures et de lois
qu’on ne saurait refuser, le gouvernement Jospin, l’un des plus terrifiques qui
aient jamais été.
Ainsi, durant l’entre-deux-tours, le réel a-t-il montré le
bout de son nez. Mais il a choisi, pour ce faire, le plus sinistre masque qui
soit. Quinze jours de fête anti-lepéniste ne se sont pas privés de lui en faire
honte. Le réel a reculé. Le réel ne passera pas. Du moins pas cette fois. Et
pas comme ça. Le réel est reporté à une date ultérieure. On a eu chaud.
Philippe Muray octobre 2002
Causeur 3 mai 2017
(1) À quelques jours de là, toute cette exultation s’exprimait sans gêne dans la presse. « Avant, on
s’ennuyait, Le Pen nous a réveillés », confiait ainsi dans Libération un jeune décrit comme « fou
de techno ». « On dormait, on s’ennuyait, poursuivait-il. Maintenant, tout le monde a le sourire.
Cela a créé quelque chose de formidable. » Un peu plus tard encore, dans Le Monde cette fois,
une jeune héroïne qui avait été de toutes les causes citoyennes durant l’entre-deux-tours se
désolait : « le net recul du Front national et la puissante vague bleue du premier tour des
législatives » l’avaient stoppée dans son élan. « Nous avons perdu notre principal bouc
émissaire, Jean-Marie Le Pen. » Et, dans un joli mouvement dénégateur, elle poursuivait : « Je
ne dis évidemment pas qu’il aurait mieux valu qu’il réalise un bon score pour que nous ayons
encore un combat à mener. » Mais elle se rassurait aussi : « C’est presque pas plus mal que le PS
soit arrivé derrière l’UMP. Au moins, avec la droite a priori ultra-majoritaire à l’issue du second
tour, nous aurons encore un ennemi costaud devant nous. » On précisait néanmoins que
« Gaëlle ne s’intéresse plus vraiment au vote, elle dit s’être presque forcée pour aller dans
l’isoloir et avoir choisi son candidat un peu au hasard le 9 juin. Elle sait juste qu’elle est toujours
“ super en colère ”, même si elle a plus de mal à dessiner les contours de sa révolte qu’à la fin
avril ». Qu’importe le contour pourvu qu’on ait l’ivresse de la colère (juin 2002).
(2) Un mois plus tard, revenant sur les raisons de la déroute jospinienne dans une série
d’articles, Le Monde recueillait les propos de militants socialistes de base. Un ouvrier du Nord
n’hésitait pas à affirmer : « Nous avons perdu à cause des trente-cinq heures. » Mais le Pacs
aussi, et pour la première fois de manière si crue, était désigné comme l’un des responsables de
l’échec. « Je pense que cela a fait plus de mal que de bien », confiait un autre ouvrier. Et le
plumitif du Monde se voyait alors contraint d’observer : « Cri du coeur, toutes générations
confondues : “ Mais pourquoi se mêlent-ils de cela ? ” (juin 2002)
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