"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

vendredi 14 juillet 2023

Et surtout Vive la France !

 


par Eric Zemmour


14-Juillet. Dans la rue, devant la télévision, des millions de Français se rassemblent pour admirer leur armée, leurs miliaires, leurs policiers. C'est la fête nationale: pour un bref instant, la France se souvient qu'elle est belle et puissante – et qu'elle a le droit d'en être fière.

Cette année, pourtant, le 14-Juillet aura un goût de cendres. Il y a quinze jours, le pays s'est embrasé. Il a subi un déferlement de haine qui, faut-il le rappeler, a fait plus de dégâts et de blessés que les mémorables émeutes de 2005 – qui avaient duré deux semaines, et n'avaient pris fin qu'avec la déclaration de l'état d'urgence. La France est sonnée. Elle le sait: c'est elle qui a été attaquée. Les bâtiments publics brûlés, les commerces pillés, les policiers insultés, les maires agressés doivent leur triste sort à ce qu'ils représentent aux yeux de leurs bourreaux: un pays haï, méprisé.

Hélas, il n'y aura pas de sursaut: le 14-Juillet qui, jadis, était une démonstration de force aux yeux du monde, fait désormais claquer des dents. Face à cette énième déclaration de guerre de la part d'une population majoritairement immigrée qui a fait sécession depuis bien longtemps, les pouvoirs publics se couchent. Par centaines, des communes ont tout simplement préféré annuler les festivités. Peur des mortiers, des projectiles, des insultes. Peur de la provocation, surtout, dans un pays où agiter le drapeau français est devenu une insupportable insulte pour des millions de «nouveaux Français».

Quelques centaines de communes, sur 36 000… L'honneur est sauf ? Loin s'en faut. Si les festivités du 14-Juillet survivront ailleurs, c'est parce que l'État montre ce qui lui reste de muscles. 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés entre le 13 et le 14 juillet – Bonaparte conquit l'Italie et dompta l'Autriche avec des troupes deux fois moins nombreuses… La défaite symbolique est totale, la France à genoux: pour fêter la nation, les Français devront désormais se cacher – chez eux ou derrière un cordon de CRS. Dans toute la France, les transports en commun seront interrompus à partir de 22h.

Il y a une éternité de cela, en 1790, le 14-Juillet rassemblait – pour un temps seulement – deux peuples français que l'histoire avait pourtant jetés l'un sur l'autre, armes à la main. Autour d'un autel de pacotille, sous le regard teinté d'ironie de l'évêque Talleyrand, la France royaliste et la France révolutionnaire se tendaient une dernière fois la main.

Le 14-Juillet 2023, lui, ne rassemblera personne. Les Français d'un côté, les détenteurs de la nationalité française de l'autre – la nuance est fondamentale – et les forces de l'ordre entre les deux. Deux peuples qui se font face, comme l'avait prédit Gérard Colomb en 2018 et des dizaines d'autres avant lui. Bienvenue dans « l'ère postnationale », récemment évoquée avec justesse par Alain Finkielkraut. Bienvenue dans l'ère du Grand effacement: la France n'a certes pas disparu, pas encore, mais elle s'efface peu à peu. Elle se cache, elle se barricade. Elle s'oublie. Le 14-Juillet lui fait peur. Au lendemain du 31 décembre, elle ne compte plus que distraitement les voitures brûlées. Elle frôle les murs, baisse les yeux dans la rue, supporte sans broncher toutes les «incivilités» du monde, craint pour ses enfants dès la nuit tombée, ne s'aventure plus dans des pans entiers de son propre territoire.

L'heure du réveil français doit sonner, avant qu'il ne soit trop tard. C'est le sens de mon engagement, celui des miens et celui de millions de Français qui ne sont plus dupes de la vaste escroquerie antiraciste. Eux n'ont pas oublié que la France fut grande et belle, et surtout qu'elle peut le redevenir. Et puisqu'après tout, le pire n'est jamais certain: haut les cœurs! Vive le 14-Juillet que nous ne cesserons jamais de célébrer sans nous cacher. 


Vive notre belle fête nationale et surtout vive la France !


Eric Zemmour





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