Bientôt, place de l'église à Bihorel |
Peut-être au début de la semaine passée, vous êtes vous fait comme moi le plaisir de visionner, une fois encore, "Le Guépard" ? Ce merveilleux film de Visconti figure dans mon panthéon cinématographique aux cotés de Stalker, le Crabe Tambour, Satyricon et quelques autres.
Comment, la soixantaine passée, ne pas s'identifier au personnage de Don Fabrizio Salina qui avec détachement et mélancolie assiste au déclin de son monde...Chaque plan est une œuvre d'art et si la photographie est magnifique, les dialogues ne sont pas en reste.
La phrase centrale du film est "il faut que tout change pour que rien ne change", à l'inverse de Bihorel où il faut que rien ne change pour que tout change. Ceux qui, parmi vous mes chers Compatriotes, suivent la vie politique locale depuis une vingtaine d'années et qui auront visionné la vidéo du dernier conseil municipal en date, comprendront dans la seconde, ce que je veux exprimer par là.
Voilà plusieurs années que je n'avais pas assisté à un conseil municipal. Depuis que tout ou presque relève de la compétence de la métropole, le charme s'était évanoui. Mais dans le fonctionnement, le conseil est resté la même chambre d'enregistrement. D'ailleurs, qui en aurait douté ? Certes les potiches ont changé mais demeurent des potiches. Les mêmes tapotent toujours sur leurs portables, affectant ainsi d'étaler leur habituel mépris pour les affaires de la commune et sont accompagnés dans le tapotage par quelques nouveaux crétins. L'un d'eux, pour faire honneur à son grand-père, ferait bien de se montrer un peu plus concerné par les débats.
Qui vote contre ? Qui s'abstient ? Emballé, c'est pesé ! Un vieux rituel, une tradition bihorellaise perpétuée, une rengaine qui vous rajeunit de plusieurs années. La démocratie à Bihorel est toujours une mascarade.
C'est ainsi que notre maire à tous a été autorisé à vendre, sans trop de contraintes, la parcelle AH-937 dite du "presbytère". Et sans trop d'opposition non plus d'ailleurs, une opposition diesel crit'air poussive, incapable de mettre un coup de turbo au moment opportun, c'est à dire de relancer les uns et les autres l'argumentation, laissant seule au front Annick Bonneau qui finit par s'essouffler.
Ce qui me sidéra, c'est qu'à l'instant du vote, l'opposition eut besoin d'une interruption de séance pour décider si oui ou non elle voterait en l'état, la délibération 10. Impréparation ? Indécision ? Discorde interne ? J'ai trouvé cela tout simplement pitoyable.
Quant à l'association "au cœur de Bihorel" conviée en toute hâte par le maire à prendre la parole (ça fait partie de la "concertation") avant le début du conseil pour la présenter, son président aura réussi dans une intervention peu tranchante, la performance, entre autres, de ne pas avoir prononcé le nom de l'association ... L'air goguenard du maire à la fin, résume tout.
L'entrevue
Quelques jours plus tard, le 21 décembre pour être précis, une délégation composée d'une partie des membres du bureau de "au cœur de Bihorel" ainsi que du Père Henry qui représentait la paroisse, avait rendez-vous avec le maire de Bihorel.
Pascal Houbron nous a reçus de manière très courtoise mais cette entrevue n'aura pas permis de faire évoluer d'un iota la position du maire qui manœuvra de façon très habile. Qu'il est loin le temps où jeune freluquet, le maire s'était fait mettre en minorité par les vieux briscards de sa majorité à l'heure de voter l'enclenchement du processus d'une fusion de Bihorel avec le Rouen d'Albertini dans les années 2005/2006.
En ce 21 décembre dernier, le président de l'association eut beau insister et demander plusieurs fois l'annulation de la délibération 10 et sa réécriture, rien n'y fit. Pascal Houbron le promena comme un hockeyeur balade sur la glace, le palet au bout de sa crosse, pour l'emmener là où il le souhaite. De la belle ouvrage !
Tout juste, l'association obtint elle la vague promesse d'une écoute de ses doléances, autant dire rien.
Bref, aujourd'hui "au cœur de Bihorel" se retrouve dans une impasse et marginalisée dans le dossier du presbytère. La stratégie des angles arrondis et des ronds de jambes, voulue par son président, a montré ses limites. L'association n'a plus qu'à s'en remettre à l'aboutissement des différents recours qui vont être intentés. Affaire à suivre.
Pour ma part, lors de cette entrevue, je me suis contenté d'exposer à Pascal Houbron, mon projet de réhabilition du presbytère, incluant le maintient de la fonction presbytérale, éventuellement la création d'un lieu de restauration pour les élèves de l'école Notre Dame des Anges et surtout la création d'une pépinière d'entreprises au sein du presbytère réhabilité et augmenté, permettant ainsi l'obtention de subventions finançant tout ou partie des travaux et à l'avenir, une source de revenus sous forme de loyers pour la commune.
A vrai dire, je ne fus pas surpris par la réponse du maire qui écarta poliment mon idée. Je n'apportais pas le "million" espéré, fruit de la vente du presbytère. A chacun sa logique, d'un coté la vente des bijoux de famille, de l'autre un projet innovant et revivifiant pour la commune.
Vous pouvez retrouver l'intégralité de mon intervention en suivant le lien ci dessous.
Texte de mon intervention lors de l'entrevue du 21 12 2022 avec le maire de Bihorel
En conclusion, mes chers Compatriotes, je dirais que l'avenir de notre presbytère pour 2023, ressemble plus à un tas de gravats qu'à une réalisation de type "Gascard".
Après, si notre presbytère doit être détruit pour laisser la place à un collectif de logements, qu'ils soient de standing ou sociaux, peu me chaut, même si je pense que l'homogénéité ethnique et culturelle du vieux Bihorel doit être conservée.
C.D
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