par l'abbé Pierre-Hervé Grosjean
Cette nuit est particulière, si riche en contrastes.
Ténèbres et lumière cohabitent, semblent même s'affronter!
Ténèbres de la violence d'abord. Ce soir encore, partout
dans le monde, tant d'innocents sont victimes de la folie des hommes. Ici même,
les soldats en armes devant nos églises nous rappellent que nous sommes en
guerre. Qui l'aurait imaginé il y a à peine dix ans? Comment ne pas nous sentir
plus proches des chrétiens persécutés qui, cette nuit encore, risquent vraiment
leur vie ou leur liberté pour pratiquer leur Foi, en Orient ou ailleurs?
Le poids du deuil se fait également lourd car nos défunts
nous manquent. Leur place vide sur le banc de l'église, à la table de fête,
ravive en nous la douleur de la séparation. L'ombre de la maladie en inquiète
beaucoup, sans oublier ceux qui - sur leur lit d'hôpital ou dans la rue -
trouvent cette nuit si longue!
Les ténèbres ne sont pas qu'extérieures. Beaucoup
connaissent l'épreuve du doute, les blessures de l'amour, la solitude ou les
espoirs déçus, les soucis du travail, la précarité ou l'inquiétude pour
l'avenir, les pardons si difficiles à donner, le dialogue compliqué à renouer,
le temps qui manque pour l'essentiel, la fatigue ou la culpabilité, les
séparations qu'on aurait voulu éviter, les conflits en famille… Nos cœurs sont
partagés et inquiets, même si cette nuit nous essayons de le cacher.
Et pourtant… ( la suite ICI )
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