"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

lundi 17 octobre 2016

François Hollande, bienvenu dans la fachosphère !




par Benoit Rayski, Causeur, 17 octobre 2016
La fachosphère est un espace singulier. Contrairement à la nation dessinée par ceux qui l’aiment, cette contrée peu recommandable est dessinée par ceux qui la détestent. Ses frontières sont mouvantes au gré des ressentiments de Libération, du Monde, des Inrocks, du PS, de l’Elysée, de SOS Racisme, du MRAP et de la LDH. Ils ont assigné à résidence des individus comme Eric Zemmour, Nicolas Sarkozy, Michel Houellebecq, Marine Le Pen, Marcel Gauchet, Alain Finkielkraut, Elisabeth Lévy, Malika Sorel, Michèle Tribalat… C’est l’enfer. C’est pourquoi on y trouve plein de jolies filles car elles pèchent beaucoup plus que les moches. L’enfer a du bon.

Depuis son élection en 2012, François Hollande donnait le « la » au requiem accompagnant les réprouvés condamnés à habiter la fachosphère. Le padamalgam, les heures les plus sombres de notre histoire, l’apport généreux et bénéfique de l’immigration à la richesse spirituelle de la France, l’islam de France si beau et si doux : tout cela procédait de lui. C’était niais et consternant. Mais Hollande en parlait avec une telle émotion que cette profession de foi semblait sincère. Et puis un jour, son règne finissant, le président de la République en a eu marre qu’on le prenne pour un idiot bien-pensant. Et dans un livre de confidences, Un président ne devrait pas dire ça…  il a brûlé ce qu’il avait adoré et abjuré cinq ans de nigauderies destinées à émouvoir les paroissiennes de gauche. On lit Hollande et on se pince. « Si les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat – qu’ils n’ont pas perdu d’ailleurs ! – ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées. »

Hollande contre l’immigration massive

Vous en voulez encore ? A propos de Nadine Morano : « Je suis convaincu que, quand on interroge des Français, ils sont majoritairement sur sa position (…) ils pensent : “On est plutôt des Blancs, il y a plus de Blancs que d’autres.” » L’équipe de France de football ? « Elle est marquée par une communautarisation, une ethnicisation. »

Allez, on en reprend encore. Car, contrairement à l’alcool, l’abus de Hollande, de ce Hollande-là, n’est pas dangereux pour la santé. L’islam : « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. » Le voile ? « Un asservissement. » Les migrants ? « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle. »

Maintenant on s’arrête pour ne pas lasser les lecteurs. Car ça ressemble trop à ce qu’on peut lire dans Causeur. Donc le Hollande nouveau est arrivé : un cru exceptionnel. Imaginez un souverain pontife proclamant urbi et orbi que Dieu n’existe pas… une supérieure des carmélites montrant sa guêpière dans une vidéo sexy… le calife de Daesh révélant qu’il est en réalité juif… une racaille de banlieue déclarant son amour pour les flics et les pompiers… et vous aurez une idée du séisme provoqué à gauche par ces propos, incongrus dans la bouche du président de la République.

De ce côté-là de l’échiquier politique, on serait tenté, pour se consoler, de penser que François Hollande est possédé. Des séances d’exorcisme s’imposeraient alors. Satan (Zemmour, Finkielkraut, etc.), sors de ce corps ! Mais nous nous refusons à toute compassion pour les tourments de Cambadélis et de Valls. C’est pourquoi nous privilégions l’hypothèse libératrice d’un Hollande débarrassé de l’étouffante tunique rose qu’il a portée depuis 2012. Il est enfin libre, le Hollande ! Bientôt, il ne sera plus président de la République ! Et il ne sera pas non plus le prochain président de la République ! 
Alors pourquoi se gêner… Vive le Hollande libre ! Vive le Hollande qui a fait acte de contrition pour nous avoir menti si longtemps et qui nous promet des moments jouissifs jusqu’en mai 2017.



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