Braquage à Nice : le cave se rebiffe
Par François Delaître
À Nice, hier matin, deux braqueurs s’attaquaient à un bijoutier
sexagénaire et le contraignaient à leur ouvrir son coffre. Histoire a priori
banale que ce fait divers, c’est l’éternelle fable du loup et de
l’agneau. Dans son adaptation contemporaine, le loup n’a toutefois plus à
se chercher des prétextes pour dévorer l’agneau, des tiers hybrides se
chargent de les lui trouver, et l’agneau en a pris son parti.
Mais il arrive aussi que l’agneau, parfois, se rebiffe. Et ce matin,
le bijoutier – déjà cambriolé quelques mois plus tôt – a répondu à la
violence de ses agresseurs à coups de pistolet. Bilan de la matinée : un
truand abattu (un « jeune de 22-23 ans », selon un témoin), un autre en fuite avec une partie du butin, et le commerçant placé en garde à vue pour « homicide volontaire ».
Comme le bijoutier de l’avenue de La Motte-Picquet à Paris l’an
dernier, le commerçant niçois apprendra peut-être lui aussi que dans la
France Valls-Taubira, il est des actes qu’on ne saurait tolérer. Il
n’est par exemple pas acceptable qu’un quidam se charge du travail que
le gouvernement se montre au mieux incapable d’accomplir, au pire
parfaitement conscient de saboter.
Dans cette France que d’autres nomment « orange mécanique »,
dans laquelle la criminalité explose quasiment partout et dans tous les
domaines (depuis un an, les seuls vols à main armée auraient augmenté
de 7 % dans les villes, et 12,9 % dans les campagnes selon le criminologue Xavier Raufer), on n’a raison de se défendre que lorsqu’on est mort.
Aurait-on trouvé Jacques Blondel à ce point héroïque si l’arme qui
l’a tué à Marignane le mois dernier s’était retournée contre les
braqueurs qu’il avait pris en chasse ?
L’histoire de Stéphane Turk, le bijoutier niçois, ne semble au
premier abord pas si différente. Témoin d’un braquage – le sien –, il
prenait en chasse hier matin ses braqueurs, en fuite sur un scooter. Le
malheur voulait que monsieur Turk fût armé et ne se fît point tuer… Sa
mésaventure se poursuivra donc au commissariat, puis sans doute au
tribunal…
Cette histoire est celle du cave qui se rebiffe. Du dindon qui ne
veut plus fournir la farce. Et de l’arroseur arrosé, aussi. Une histoire
qui, à mesure que le garde des Sceaux se moque du monde, semble trouver
de plus en plus de volontaires pour l’écrire.
La raison du plus fort est toujours la meilleure, disait La Fontaine.
Et si la solution au problème de la criminalité exponentielle en France
était bêtement là ?
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