Le maire de Bihorel posant devant un arbre juste avant de le faire abattre |
La nouvelle va sans doute en laisser plus d'un sans voix. Vingt ans après sa première élection en tant que maire de Bihorel, Pascal Houbron a décidé de présenter sa démission au préfet et de se retirer définitivement de la vie politique.
Voici sa confession sans concession, qu'il a librement décidé de livrer pour vous mes chers Compatriotes, en primeur à votre blog préféré, quelques heures après avoir pris sa décision.
C.Dragasès: La nouvelle de votre démission est aussi inattendue que bienvenue. Mais, tout d'abord, je souhaiterais pour mes chers Compatriotes, que vous leviez une interrogation. Pourquoi avoir choisi mon blog qui depuis plus d'une décennie vous combat politiquement et non pas par exemple "LE MAG", pour annoncer votre démission en tant que maire de Bihorel et votre retrait définitif de la vie politique ?
P. Houbron: je suis un pragmatique. "LE MAG" est un organe de propagande, la mienne, et comme vous l'avez, hélas vous même relevé, pas toujours le mieux qualifié avec le service "com" de la mairie, pour faire passer un message. Depuis la ridicule affaire de sinistre mémoire de la rédaction des "voeux" pour 2016 qu'ils avaient ainsi rédigés " Pascal Houbron vous souhaite ses meilleurs vœux", j'avoue avoir tremblé à chacune de leurs publications et cela sans remonter jusqu'au carton invitant les Bihorellais à célébrer "l'appel du 18 juin 1945". En mars 2020, ils ont quand même fait une énorme faute d'orthographe sur le bulletin de vote de ma liste ! Vous le savez mieux que moi, en matière d'orthographe, de grammaire, de syntaxe et d'exactitude historique, j'ai quelques lacunes et pas plus le secrétaire de mairie que le service communication ne me furent d'un grand secours... D'où mon choix de passer par votre canal historique qui a toute la confiance de nos chers Compatriotes. Ainsi, ai-je pensé, l'information serait prise au sérieux.
C.D: et pourquoi pas à la locale de P.N ?
P.H: l'accumulation de couches de cirage depuis vingt ans sur mes chaussures font qu'il est devenu impossible de les faire briller, ni de les glacer. Suis-je explicite ?
C.D: on ne peut plus ! Bien, venons en maintenant à votre confession. Pourquoi démissionner vingt ans après avoir été élu maire pour la première fois ?
P.H: ce fut pour moi tout d'un coup une évidence après avoir fait le bilan de mes deux décennies de pouvoir à Bihorel. Qu'avais-je fait de la commune que Jean Freret m'avait laissée en héritage ? A l'époque, Bihorel avait un commissariat de Police Nationale que j'ai laissé partir à Bois Guillaume en faveur de Gilbert Renard par calcul électoral, c'est à dire en échange de son soutien à l'investiture pour le seul mandat qui m'intéresse, la députation. Bihorel sous les mandatures de Jean Freret était une commune souveraine et maitresse de son destin. Nous avions aussi une Trésorerie Publique et puis j'ai imposé ce P.L.U qui permet encore aujourd'hui de bétonner la commune, instaurant ainsi l'insécurité environnementale pour tous les Bihorellais puisque plus personne n'est à l'abri d'un promoteur rachetant une ou deux propriétés près de chez lui et d'y voir bâtir un immeuble. Les exemples sont légion sur la commune.
C.D : et puis vous fîtes la fusion avec Bois Guillaume, toujours par calcul électoral évidemment mais aussi également comme le pensent certains dont je suis, parce que vous n'aimez pas Bihorel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
P.H : C'est exact ! En fait, ce sont les Bihorellais que je n'aime pas. Ce sont des bourgeois bouffis de suffisance, qu'ils soient de droite ou de gauche et maintenant arrivent tous ces jeunes cons bobos, la génération "Iphoneur" qui pensent que tout ce qui a plus de 40 ans est "has been". J'en ai pris quelques uns dans mon équipe lors des dernières élections et je leur ai donné quelques hochets en leur confiant des comités bidules pour les occuper. Vous verrez Constantin, si un jour (ce que je ne souhaite pas) ils prenaient la direction de la commune et bien les Bihorellais me regretteraient !
C.D: Effectivement, mais nous sommes là pour nous en occuper... Revenons à cette histoire de fusion. Ce fut un fiasco.
P.H: Total ! Cela a définitivement plombé le budget de la commune avec l'explosion des dépenses de fonctionnement puisqu'ils nous a fallu aligner les salaires de nos fonctionnaires sur ceux de Bois Guillaume sans que cela n'influât sur leur productivité. Bref, le contribuable paie aujourd'hui des mulets au prix des chevaux de course. En résumé, j'ai voulu fusionner Bihorel avec B-G afin de pourrir la vie des Bihorellais, par intérêt pour mon avenir politique et électoral et puis parce que je me rendais compte que je n'avais pas les épaules pour, j'avais du mal avec les budgets, c'est pour cela que nous n'avons jamais rien entrepris d'ambitieux pour la ville. En fusionnant, je pouvais me reposer sur B-G et c'est aussi pour cela que j'ai laissé la souveraineté de Bihorel à la Métropole. Maintenant tout ce que je rate, je peux dire que c'est de leur faute. Le mur des cons en est le dernier exemple en date
C.D: vous oubliez également les sommes englouties dans les maisons préemptées autour de la place de l'église pour le projet immobilier que vous prétendiez ne pas avoir. Cela a aussi participé grandement à plomber les finances de Bihorel et causé ce qui est votre plus grand échec: la fermeture de notre piscine municipale inaugurée en 1972.
P.H: une fois encore, vous avez raison. Cela nous a couté un pognon de dingue, nous avons tout revendu à perte. Mais de toute façon, je vous l'ai dit, je n'ai jamais été à l'aise avec les budgets, alors lorsque B-G a décidé de ne plus participer au financement de la piscine, j'ai paniqué à l'idée d'avoir à la gérer seul et je l'ai laissée fermer. Vous savez, concernant les finances, je n'ai jamais eu des épées pour m'épauler à l'exception de Daniel Delaunay qui lui était un "pro". Ceux qui me conseillèrent par la suite au plan financier avaient des céphalées à la vue d'une simple calculatrice et faisaient un burn-out dès qu'ils ouvraient un fichier Excel.
C.D: sur ce dossier de la piscine, vous ne vous êtes pas trop battu, vous avez laissé filer en comptant sur votre bonne étoile, en l'occurrence la Métropole qui depuis vous a infligé un sévère camouflé...
P.H: oui, mais la piscine j'en ai rien à cirer, je n'y mettais jamais les pieds, trop populeux. Je préfère les mers exotiques où je peux aller nager tranquillement grâce à mes émoluments d'élu cumulard. Profiter d'un weekend prolongé pour faire 10.000 kms en avion et se retrouver loin de tous ces cons, ça c'est la classe!
C.D: on reconnait bien là, votre souci du respect de l'environnement, du développement durable et des transports doux. D'ailleurs sur ces sujets, votre action est un échec, un de plus.
P.H: oui, mon PLU a permis de bétonner des milliers de mètres carrés sur la commune, de détruire des centaines de mètres de haies et la bio diversité qui les peuplait. C'est sans remord que j'ai laissé crever les arbres de la place de l'église avant de faire abattre ceux qui résistaient encore et qui étaient en parfaite santé. La lutte contre le réchauffement climatique et toutes ces âneries de "revégétalisation" des villes, je laisse cela aux bobos de gauche. Ce qui m'intéresse, c'est le paraitre, une belle place avec des pavés en granit (roche typique de la région) et trois ou quatre jardinières pour faire plaisir aux écolos du dimanche, ça aura de la gueule et je pourrai me vanter "le tas de caillasses, c'est moi ! ".
C.D: bien, nous n'allons pas égrainer d'un bout à l'autre le chapelet de casseroles que vous trainez maintenant derrière vous après vingt ans de pouvoir, mais je voudrais évoquer encore deux sujets : l'église Notre Dame des Anges et la démocratie locale. Toutes deux, à cause de vous, sont en ruines...
P.H: Evacuons tout de suite le sujet de l'église. Bihorel comme la France, se déchristianise. une grande église comme NDA, ça coute cher en entretien et ça ne rapporte rien, tout ça pour une centaine de grenouilles qui sentent l'eau bénite. Une petite chapelle insérée au sous sol d'un ensemble immobilier serait largement suffisante. C'est d'ailleurs ce qui est prévu pour le presbytère. Et puis j'ai quand même fait repeindre la moitié de l'intérieur de l'église pour que ça fasse beau à la télé lors de la messe diffusée en direct sur France 2 en 2018. Refaire l'autre moitié, électoralement ne me rapportait rien. D'ailleurs j'ai viré toutes ces grenouilles de mon équipe, politiquement, ils ne pesaient plus rien : la preuve j'ai été réélu les doigts dans le nez !
C.D: et la démocratie ? Vous vous êtes assis sur le résultat du référendum sur la fusion. Vous avez fait adopter votre PLU sans tenir compte de l'avis négatif rendu par le commissaire suite à l'enquête publique. Pendant vingt ans, vous avez multiplié les réunions publiques dites de "concertation" qui n'étaient que des réunions d'information mettant les habitants devant le fait accompli, comme pour la restructuration de la place de l'église. Vous n'avez jamais écouté l'opposition au conseil municipal et dans les réunions publiques vous avez fait taire vos opposants à grand renfort de sono. Les comités de quartiers et les comités Théodule ne sont que des écrans de fumée...
P.H: "discutez dix minutes avec un électeur moyen est le meilleur des arguments contre la démocratie" disait Churchill !
C.D: pour une fois, nous sommes presque d'accord...Auriez-vous, un dernier conseil à donner aux Bihorellais ?
P.H : oui, tout à fait. Je leur dirais, surveillez l'hippodrome comme le lait sur le feu. J'ai fait modifier dans le cadre du PLUI, la classification de cette espace qui , pour l'instant, n'est rendu constructible que pour la réalisation de bâtiments publics. J'ai bien précisé, pour l'instant. Car, croyez-moi, le jour où l'on pourra lâcher les promoteurs, ce sera un véritable massacre ! Certains réfléchissent même à l'édification d'une grande mosquée, ça manque terriblement sur le plateau nord et puis avec le grand remplacement qui s'intensifie...
C.D: comment voyez-vous votre avenir, hors maintenant de la vie publique ?
P.H: le but c'est de me racheter. Je ne pourrai jamais réparer le mal que j'ai fait à ma commune. Mais je ressens ce besoin de repentance, alors sans doute vais-je commencer par suivre un stage de rééducation chez E.E.L.V. Mon amis Nicolas Rossignol Meyer qui l'a suivi, m'en a dit le plus grand bien et comme vous l'avez écrit, est devenu plus vert qu'un Martien. Tant pis pour le tunnel, le contournement et les habitants du plateau des Provinces. Je les ai tellement baladés pendant des années avec mes banderoles à la noix et mes fanfaronnades en menaçant le préfet d'hypothétiques décrets. Lui et moi, lorsque nous évoquons mon twitte rageur, nous en rigolons encore tous les deux...
Propos recueillis en ce jeudi Ier avril de l'an de grâce MMXXI et parodiant l'interview de complaisance parue dans "LEMAG" de mars-avril de cette année.
C.Dragasès
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