Alors contournera ou contournera pas ? C'est la question, mes chers Compatriotes, qui agite cette semaine le petit marigot politico-économique de la métropole. En préambule, précisons que cela fait cinquante ans (1971) que nos "ténors" d'élus locaux tortillent du chose au moment de se décider au sujet du contournement-est. C'était vrai déjà sous Lecanuet puis sous Fabius et aujourd'hui avec un Nicolas Meyer Rossignol qui sifflotait encore récemment les bienfaits futurs du contournement avant de se découvrir encore plus vert qu'un martien, surtout depuis que les écologistes lui font la courte échelle aux élections. Vous l'aurez compris, mes chers Compatriotes, cet homme de convictions ne voit plus aujourd'hui aucun intérêt à la construction du contournement-est.
Ô rage ! Ô désespoir ! s'époumone l'opposition de centre mou qui ne sait plus à quel argument se vouer. Alors on convoque les morts victimes de la pollution, comme notre petit marquis le fit sur son compte twitter le 26 janvier, on filme des embouteillages avec son portable en conduisant sur l'autoroute (Nathalie Lecordier au volant, danger au tournant), on harangue le préfet (Houbron, twitter 4 février) et puis on perd son sang froid et l'on joue les "retenez-moi ou je fais un malheur" en menaçant comme Pascal Houbron "si rien n'est fait dans un avenir proche, je ne terminerai ce mandat sans agir violemment contre les élus qui sont contre le contournement-est ! ". Que va faire notre petit marquis ? Tous les braquer avec un pistolet à billes chez eux pour les prendre en photo à poil et publier un calendrier des chippendales de la métropole ? Reprenez vous, cher Pascal, en black block de l'UDI, vous n'êtes pas très crédible, contentez-vous plutôt de tenir une banderole, comme celle abandonnée le long du mur du cimetière, cela vous sied mieux...
Et gauche et droite de brandir chacune ses sondages aux scores "poutiniens" (90% sont "pour", non rétorquent les autres, 90% sont "contre", c'est selon) en faisant mine d'ignorer que ces sondages ne veulent rien dire puisque comme moi, mes chers Compatriotes, vous savez que c'est celui qui paie les musiciens qui choisit la musique...Suite du Vaudeville politique, lundi soir lors du conseil de la métropole.
En fait, mes chers Compatriotes, nous sommes arrivés au bout d'un système. Nous payons cinquante ans de politique d'urbanisation et d'aménagement faite au doigt mouillé et surtout au gré des intérêts des élus "dominants", des rivalités entre "gauche et droite" qui se fichaient comme d'une guigne du développement de l'agglomération et du bien être de ses habitants. La seule boussole qui guida ces politicards fut celle qui leur indiquait la direction à suivre pour être réélu, d'où une vision toujours à court terme et des décisions toujours repoussées. En 2021 rien n'a changé.
Ces élus locaux qui aujourd'hui crient au scandale, oublient un peu vite l'urbanisation débridée qu'ils ont décidée seuls pour leurs communes, ces dernières années, sans que les infrastructures ou les transports en commun ne suivent le développement qu'ils nous infligeaient. A titre d'exemple, je doute fort que le contournement-est à lui seul résoudra à Bihorel au quotidien les bouchons de "sortie" du chapitre entre son rondpoint et celui de l'accès à l'A28 distant de cinq cents mètres, surtout lorsque les centaines de nouveaux logements bientôt construits sur le terrain des "Mach" et de l'ex EDF, généreront un afflux de circulation supplémentaire d'autant de véhicules aux heures de pointe. A Bihorel, à qui doit-on l'urbanisation forcenée de ces dernières années, si ce n'est à notre petit marquis ?
Bien sûr on comprendra et compatira au "mal être" des habitants du plateau des provinces qui chaque nuit de fermeture du tunnel dorment mal voire pas du tout à cause du trafic incessant de camions sous leurs fenêtres. Cela dure depuis vingt ans mais cela n'empêche pas les mêmes habitants de reconduire très largement à chaque élection municipale, un maire qui n'a rien fait pour que les choses changent. Pendant vingt ans, le président du Comité du Cadre de Vie du Plateau Nord, Jean Claude Ravenel, a demandé au maire de Bihorel de prendre un arrêté interdisant la circulation des poids lourds en transit sur le territoire de notre commune. Le maire a toujours fait la sourde oreille. Par ailleurs, ce maire a-t-il exigé que soit respectée et élargie à tous les poids lourds, l'obligation d'emprunter la déviation au nord de Rouen ? Non, bien évidemment. On a le maire que l'on mérite.
Admettons un instant que la construction du contournement-est soulage quelque peu la vie des Bihorellais du plateau, mais convenons que cela ne fera que déplacer les nuisances chez les autres. Je parle de ceux qui aujourd'hui vivent tranquillement dans des dizaines de villages du plateau-est dont le cadre environnemental va être détruit par ce chantier pharaonique et le trafic de demain. Ce contournement ne fera que déplacer les nuisances et les problèmes.
Alors, effectivement, après toutes ces années d'urbanisation anarchique, d'imprévision, toutes ces années durant lesquelles les élus ont par paresse et calcul politique refusé de penser les déplacements et notamment celui des marchandises (abandon du fret ferroviaire et fluvial), et bien ces politiques se retrouvent aujourd'hui coincés par la saturation du réseau routier par le "tout camion", qu'ils ont favorisé ou laissé s'installer. La seule issue qui s'impose alors "naturellement" en 2021, c'est de construire encore plus de routes au détriment de l'écologie, du bien être et parfois du patrimoine historique (1). Une fatalité, en somme; on est pour le progrès, n'est-ce pas ?
Et c'est sans doute la triste réalité à moins que le consommateur renonce à son mode de vie et au confort "moderne" au profit d'une existence plus en osmose avec l'ambiant. J'en ris moi-même.
C.Dragasès
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